Le président syrien Bachar al-Assad, dont le régime est contesté depuis plus de trois mois, a appelé lundi à un "dialogue national" qui pourrait aboutir à une nouvelle Constitution, dans un discours à l'Université de Damas retransmis par la télévision d'Etat. "On peut dire que le dialogue national est le slogan de la prochaine étape", a déclaré le président. "Le dialogue national pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution", a-t-il ajouté. "Certains pensent qu'il y a des atermoiements en ce qui concerne les réformes, qu'il n'y a pas de sérieux. Ce n'est pas vrai, le processus de réformes est une conviction totale dans l'intérêt de la patrie et aucune personne raisonnable ne peut aller à l'encontre de la volonté du peuple", a-t-il estimé. Le président a expliqué que les réformes envisagées ne pouvaient être décidées dans la précipitation proposant d'attendre l'élection d'un nouveau Parlement en août pour leur examen. "Nous ne pouvons mettre en oeuvre un plan de réformes global après 50 ans de système politique précis (...) Il faut que nous sachions où nous allons", a-t-il poursuivi. "Cette Constitution a 40 ans, peut-être faudrait-il changer toute la Constitution mais certains proposent l'amendement de certains articles, puis une révision complète (...) qui a besoin d'un référendum", a-t-il estimé, soulignant que le pays aurait un nouveau Parlement à l'issue des législatives d'août. "Le nouveau Parlement peut tout de suite commencer à discuter de la révision des articles de la Constitution", a-t-il ajouté. Les opposants, les militants pro-démocratie et les manifestants syriens réclament aujourd'hui la chute du régime, des élections libres et l'annulation de la suprématie du parti Baas qui gouverne le pays depuis plus de 40 ans, après avoir jugé tardives et insuffisantes de précédentes annonces de réformes.