Après une cinglante déclaration où la plus importante compagnie de croisière, à savoir MSC, annonçait l'annulation de l'étape de Tunis pour l'année en cours et jusqu'en 2012, l'armateur, qui détenait 38% du trafic sur la Tunisie avec quatre bateaux par semaine et 12.000 clients/semaine, en totalise plus de 300.000 clients sur la destination, a annoncé que la compagnie mettra de nouveau le cap sur le port de La Goulette à partir du mois de juillet. Deux facteurs importants ont conduit MSC à revenir sur sa décision selon Niel Palomba, le responsable de la compagnie. D'abord, il faut noter que MSC n'a pas remplacé l'escale de Tunis par une autre escale comme l'ont fait d'autres compagnies. Ensuite, la volonté des clients et le rétablissement de la sécurité dans le pays ont encouragé la compagnie à redonner à l'escale de Tunis sa place dans les itinéraires de MSC. En effet, pour les armateurs opérant en Méditerranée, la Tunisie demeure un fondamental de leur programmation à cause notamment de son positionnement géographique stratégique qui a fait de La Goulette un passage inévitable, le patrimoine culturel et les sites touristiques appréciés par les visiteurs et enfin une touchée hors Union européenne qui confère aux armateurs la possibilité de vendre leurs produits dérivés en hors taxes à bord des navires. A cet effet, à partir du mois de juillet et jusqu'à la fin du mois d'octobre, MSC a programmé 4 navires par semaine vers le port de La Goulette, d'une capacité de 2.000 voyageurs pour chacun. Ce qui ne manquera pas de mettre l'eau à la bouche des autres armateurs, dont notamment Costa et Royal Caribean qui avaient décidé d'annuler l'escale de Tunis quelques mois auparavant. Il est à noter que le secteur des croisières est très important pour le tourisme tunisien. En effet, pour l'année 2010, le nombre de croisiéristes a atteint 892.000, générant ainsi des recettes en devises équivalent à 90 millions de dinars. Cette décision vient à point nommé rebomber le torse à un secteur touristique sinistré. En effet, pour le tourisme tunisien, tous les indicateurs ont viré au rouge et le déroulement de la haute saison confirme de nouveau les inquiétudes des professionnels. Avec une contre-performance au niveau des entrées, des recettes et du taux d'occupation, le retard à combler sur les ventes s'avère une mission quasi impossible. C'est que ça pique du nez à tous les niveaux. D'ailleurs, à la première décade du mois de juin, les revenus du secteur ont chuté de 51% et le nombre de nuitées a régressé de 55,3%. Le nombre d'arrivées a également enregistré un écart négatif de 41%. A cet effet, l'on peut espérer que le retour des croisières ventes limitera la casse, au niveau des recettes, puisque les croisiéristes ne sont pas comptabilisés à l'échelle des arrivées comme touristes. En effet, pour l'Organisation mondiale du tourisme, il faut passer au moins une nuit dans la destination pour être comptabilisé en tant que touriste. Il n'empêche, les croisiéristes font tourner les commerces, les souks, les restaurants, les bus et les taxis, d'où leur importance.