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L'écotourisme en vogue !
Cap Bon
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 06 - 2011

Avec une superficie qui s'étend sur 2 840 km2, soit 1,8 % de la superficie du pays, et une population de plus de 733 500 habitants (selon le dernier recensement), soit 6,6 % de la population tunisienne, le Cap Bon incarne l'un des pistons du PIB tunisien. Mais quand on parle du Cap Bon, son leadership national en matière de production d'agrumes (plus de 80% de la production nationale) et son activité touristique restent de loin le fleuron de l'économie de la région.
En effet, le Cap Bon concentre à lui seul plus de 30% de la capacité totale d'hébergement touristique de Tunisie (soit 20,87% des nuitées en 2008 entre Nabeul et Hammamet-Nord et 10,11% du côté de la zone balnéaire de Yasmine Hammamet, selon les chiffres de 2008), avec environ 150 établissements hôteliers disposant de plus de 50 000 lits. Mais qui dit médaille, dit aussi revers de la médaille. Car avec l'installation au beau fixe, ces dernières années, des formules «All inclusive» dans les hôtels de la région et la sollicitation exhaustive de la nappe phréatique pour alimenter ses antres de la plaisance en eau douce, le gouvernorat de Nabeul commence à accuser une pénurie en matière de H2O potable. Pis , dans plusieurs zones, l'eau douce a tendance à se transformer en eau saumâtre (une eau saline).Face à un constat aussi préoccupant, avec un tourisme de masse dépassé par les événements et une clientèle à faible pouvoir d'achat focalisée autour des touristes des pays de l'Est (et de nos voisins algériens qui préfèrent louer une maison que loger dans un hôtel), une autre forme de tourisme commence à germer dans la région. Il s'agit du tourisme écologique.
«Le tourisme écologique intègre une dimension éthique et écocitoyenne»
C'est dans cette optique qu'un collectif, dont le nom est «Les éco-randonneurs du Cap Bon» et travaillant sous la banderole de l'Association tunisienne pour le développement du tourisme écologique et des sites, a fait de l'écotourisme son cheval de bataille. Ce groupe se compose de Tunisiens et de Français (dont la majorité a choisi les terres du Cap Bon comme lieu pour une retraite dorée sous nos cieux). Selon Anouar Belhaj, trésorier de l'association, ce genre de tourisme s'adapte à merveille aux caractéristiques géologiques du Cap Bon. Pour lui, «le Cap Bon, avec ses reliefs, ses paysages pittoresques du côté de l'anticlinal de Sidi Abderrahmane ou du côté d'El Haouaria, offre une large palette aux amoureux de l'écotourisme et des randonnées pédestres. Contrairement au tourisme de masse qui dégrade les milieux naturels, le tourisme écologique intègre une dimension éthique et écocitoyenne. Ainsi, à chaque sortie, les membres de notre collectif qu'ils soient des adhérents dans l'association ou bien des invités venus découvrir les béatitudes de ce genre touristique sont priés d'adopter une attitude de bonne conduite envers les sites visités et de s'imbiber d'une culture en prenant soin de la biodiversité de l'endroit visité. Comprendre qu' à chaque randonnée, les participants s'investissent dans une action de collecte de déchets jetés dans la plage ou dans la forêt qui fait l'objet de la sortie.»
Annie Barral, l'une des éco-randonneuses les plus actives dans ce collectif, note que «la Tunisie est pleine de richesses méconnues au niveau de la diversité de son paysage, de ses produits du terroir, de son artisanat et de ses sites archéologiques. Je pense que le tourisme écologique est une très bonne initiative pour faire connaître au peuple tunisien toutes les richesses de son pays. L'impact sur l'économie tunisienne peut être très bénéfique sur tous les niveaux, l'emploi, la consommation et surtout sur l'avenir de la Tunisie».
Joindre l'utile à l'agréable
Toujours selon Mme Barral, l'association «éco-randonneurs du Cap Bon», comme son nom l'indique, s'est surtout intéressée à la région du Cap Bon qui bénéficie d'une multitude de sites riches et variés. «Je prendrai comme exemple le JTZ, c'est-à-dire les trois villages citadelles ‘‘Jradou-Takrouna-Zriba el Alia'', tous trois perchés sur des rochers. Il y a des merveilles à visiter dans cette région. Nous avons débuté notre périple par Zriba el Alia (enclos). Un accueil chaleureux nous a été réservé par l'une des quatre familles qui résident encore dans ce village fantôme. En effet, les habitants ont été obligés de se déplacer vers la plaine en raison de la dégradation des collines. Sont restées des maisons de pierre, typiques à toits voûtés, aménagées de courettes. Nous avons continué notre route menant à Jradou. Des trois villages, seul Jradou n'a pas été déserté par ses habitants, ce village complètement dénaturé n'a rien conservé de son authenticité. Auparavant, nous nous sommes arrêtés sur le site archéologique de Segermes, la ville s'étendait sur 30 hectares environ, et n'a été que très partiellement fouillée. Cette cité, qui est peut-être d'origine préromaine, a été érigée en «municipe» au IIe siècle, on peut y voir encore deux grands thermes, deux basiliques chrétiennes et un centre urbain important comportant un grand temple qui pourrait être le Capitole et un vaste forum. Ensuite, direction Takrouna qui fut notre dernière étape. Takrouna existe depuis le Xe siècle. Ce village a été construit sur un rocher datant de 22 millions d'années et entièrement fossilisé. Takrouna a joué un rôle important lors de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui avec l'aide de l'Institut national du patrimoine, seules quelques familles ont reconstruit leurs demeures. Un espace culturel et touristique ainsi qu'un écomusée ont été créés grâce à des dons des anciennes familles de la région. C'est au coucher du soleil que nous avons quitté, non sans du vague à l'âme, ce village pittoresque où il règne une sérénité et une paix qui vous font oublier un instant le quotidien.»
Encourager le commerce équitable et les produits du terroir
De son côté, M. Imed Attig, président de la section Cap Bon de l'Association tunisienne pour le développement du tourisme écologique et des sites et de ce collectif, nous affirme que les randonnées organisées par leur collectif touchent aussi d'autres aspects tels que le commerce équitable en favorisant la consommation des produits des terroirs durant ces escapades tout en mettant en relief le savoir-faire des paysans de la région. Il ajoute : «Par exemple, lors de la dernière randonnée qu'on a organisée dimanche dernier du côté de Cap Fartas (Cap Chauve) et Oued Laabid Mer et Nature, on a visité une coopérative «femme et environnement» au village de Oued Laabid, où on distille des plantes aromatiques et médicinales chez notre amie Arbia, où les participants à cette sortie ont eu l'occasion d'acheter des huiles essentielles (de thym et de romarin avec un bon rapport prix/qualité ) afin d'encourager le commerce équitable. Ensuite, après avoir effectué une agréable baignade dans la somptueuse plage de Cap Fartas et une pause-déjeuner dans la forêt de Oued Laabid (Barbecue d'habitude, mais cette fois-ci on s'est contenté de ramener des repas froids), nous avons attaqué une randonnée sur le lit de l'oued qui porte le même nom. Un chemin presque sauvage d'une traversée qui peut être considérée comme aventurière, laissant le visiteur ébloui devant des paysages d'une rare beauté. Le paysage dominant est essentiellement la verdure, à savoir une couverture végétale très dense - Pistachier lentisque, joncs, chêne-kermès… donnant une étendue de couleur verte agréable, c'est un avant-goût introduisant à l'étendue de la mer qui va suivre. Notons que les randonneurs sont tenus d'apporter avec eux un carnet et un stylo pour mentionner les données que leur fournit le spécialiste en systématique végétale. Car notre randonnée a un côté thématique fortement imprégné par la présence de temps en temps de biologistes et de géologues comme éclaireurs scientifiques. Et en fin de journée, comme à l'accoutumée, nous avons organisé un nettoyage de plage avec en prime une collecte des déchets en plastique. D'ailleurs, nous avons un partenariat avec «Surfrider Foundation Europe», basée à Biarritz dans le Pays basque français, qui est une association à but non lucratif (loi 1901), ayant «pour but la défense, la sauvegarde, la mise en valeur et la gestion durable de l'océan, du littoral, des vagues et de la population qui en jouit», et ce, à travers son programme événementiel «Initiatives océan». Ils nous donnent gratuitement des sacs spécifiques à la collecte des déchets, gants, etc.»
Pour la promotion de leurs vadrouilles, les éco-randonneurs du Cap Bon recourent «tout simplement à leur page facebook qui compte plus de 750 membres. En effet, l'événement est lancé une semaine à l'avance. Notons que les frais d'adhésion dans notre association sont seulement de 10dt/ an. Et la cotisation pour chaque randonnée est de 5dt. Les randonneurs sont priés de venir motorisés, même si dans la plupart du temps plusieurs participants trouvent des places vacantes dans les voitures du cortège. Il reste à signaler que plusieurs randonneurs viennent spécialement de Tunis et d'autres régions pour participer à nos sorties. Car notre section est de loin la plus active sur le territoire tunisien», reconnaît M. Attig.
Assurément, de telles initiatives sont à saluer vu leur valeur ajoutée du point de vue socioculturel. Voilà une idée à répandre sur tout le territoire tunisien et à intégrer par les prochains programmes du ministère du Commerce et du Tourisme. Car l'avenir de ce secteur passe impérativement dans la diversification du produit proposé au touriste en visite chez nous et non pas en continuant à faire l'éloge du tourisme de masse dans nos récentes campagnes promotionnelles, alors que d'autres pays comme le Maroc ont fait depuis des années du tourisme de luxe (riads, palaces orientaux de haut standing et gîtes ruraux) du côté des cités impériales comme Marrakech, Fès et Rabat, et de l'écotourisme du côté du Rif et de Ouarzazate, la pierre angulaire de leur politique touristique.


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