Les Kairouanais ont réussi leur coup de poker face à un CSHL mentalement à plat "Nous allons continuer à manger notre pain noir, mais nous ne baisserons pas les bras", a déclaré dimanche sur un ton amer, l'entraîneur hammam-lifois. L'amertume de Gérard Buscher a sa raison d'être. En effet, ses poulains ont poussé tout au long du match mais se sont faits contrer à la fin. C'est que les Aghlabides ont négocié la rencontre intelligemment. Ils se sont contentés de gérer le rythme imposé par leur adversaire durant la première période de jeu et une bonne partie de la seconde mi-temps avant de commencer à mener des contres rapides. Entre temps, les banlieusards qui ont tout misé, trois jours auparavant sur la rencontre d'El Menzah face au leader, se sont retrouvés dimanche démunis de leurs forces. Et après s'être épuisés pendant les quarante-cinq premières minutes de jeu sans que l'efficacité ne soit au rendez-vous devant les buts adverses, les protégés de Gérard Buscher allaient subir la loi cruelle du football, car dominer, n'est pas gagner. Plus frais physiquement et surtout débarquant à Hammam-Lif sans pression, les Kairouanais ont abordé le match avec une stratégie bien déterminée : "Les Hammam-Lifois se sont dépensés physiquement durant la première période de jeu. Nous en avons profité en seconde mi-temps en incorporant Houcine Jabeur, un joueur très rapide. Il a pesé sur la défense adverse et a été à l'origine de trois occasions. Nous avons cherché à fatiguer notre adversaire et tenter de marquer par la suite en faisant entrer en seconde mi-temps des joueurs rapides capables de faire la différence. C'est ce qui s'est d'ailleurs passé. En football, il faut prendre des risques. Nous avons opté pour un schéma tactique qui nous a réussi. Au fait, le match s'est déroulé comme nous l'avons prédit", a souligné Hafedh Houarbi, l'entraîneur- adjoint des Aghlabides. Problème mental La carte Houcine Jabeur s'est avérée gagnante. Ce joueur a été l'auteur de la passe décisive qui a amené le but de la victoire, en centrant vers Dardouri qui, de la tête, a offert trois points à la JSK. Après les grands efforts fournis en milieu de semaine, les Hammam-Lifois ont laissé des plumes. A ce stade de la compétition, battre le leader n'assure forcément pas le maintien. Et quand on est appelé à disputer deux rencontres en seulement trois jours, il ne faut pas gaspiller son énergie. L'entraîneur des banlieusard reconnaît que la rencontre disputée en milieu de semaine a laissé des séquelles: "Oui, la prestation de jeudi a pesé mentalement mais pas trop physiquement car nous avons sorti une bonne deuxième mi-temps. Le problème était d'ordre mental. Les joueurs étaient très fatigués après les événements d'El Menzah. C'était difficile de les motiver", tentait d'expliquer le technicien français avant de conclure, abattu : "Nous avons fait le maximum mais nous nous sommes faits contrer vers la fin. Maintenant, nous nous trouvons dans la zone rouge avec trois autres équipes. La fin de la saison va être très difficile. Mais, vous savez, j'ai une équipe de gladiateurs. Un gladiateur peut tuer un lion, un tigre, mais ne peut pas tuer tout le monde", a-t-il dit. Le résultat d'Hammam-Lif permettra aux Kairouanais de terminer calmement la saison alors que les banlieusards devront cravacher dur jusqu'à l'ultime journée pour tenter de sauver leur peau.