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Virevoltant !
Les nuits de Carthage : Le Ballet Serbe au Théâtre municipal
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 07 - 2011

Ils étaient là, mercredi dernier, jeunes et frais, sur les planches du Théâtre municipal, au grand bonheur des amateurs des danses folkloriques qui, apparemment, et vu la présence on ne peut plus timide de l'assistance, ne sont pas nombreux dans notre pays.
Ils étaient donc là, accoutrés aux couleurs de la tradition : les garçons avec leurs gilets (przluk) brodés et très courts, portés sur une chemise blanche à col droit, et pour compléter la panoplie, les pantalons (sajkaca) bouffons à mi-cuisses et resserrés au niveau du tibia. Quant aux filles, belles et radieuses avec leurs jupes — brodées également — et leurs foulards tapissés de fleurs, elles portaient toutes les fameux chaussons (opanke) à bout relevé et à lacets.
Tout droit venus des Balkans, les dix-huit danseurs et musiciens du Ballet serbe ont offert à l'assistance l'occasion de découvrir la richesse du répertoire musical et chorégraphique de ce beau pays qu'est la Serbie, d'apprécier et de découvrir les costumes traditionnels. Ils nous ont raconté leur terroir, leurs origines en peignant des tableaux du quotidien, par des pas et des déhanchements typiquement serbes, mais aussi à travers les différentes broderies ornant leurs habits.
S'appuyant sur des instruments alliant rythme ottoman et danses slaves, domptés par quatre jeunes musiciens (violon, accordéon, violoncelle, tambour et guitare), les 14 danseurs, richement parés, nous ont présenté le Kolo serbe. Il s'agit d'une danse collective, à l'origine une ronde villageoise, où garçons et filles se tenaient par la main, qui a évolué pour devenir un véritable spectacle se prêtant aux chorégraphies les plus élaborées. On danse en formant un cercle, un demi-cercle ou une spirale, en se tenant par les épaules, par les mains ou, parfois, par la ceinture et en exécutant des pas de danse d'une complexité variable, selon la région. Et gare à toi si tu ne tiens par ce rythme virevoltant‑! Esquissant un sourire qui, au gré des danses, se creuse encore plus, ils vous entraînent ; vous ne pouvez vous empêcher d'être contaminés par l'ambiance joviale de ces pas étourdissants et détonnants et de vous imaginer leur tenant la main, les suivant à travers cette folle danse collective...
Après Tunis, les danseurs serbes se produiront à Zaghouan, Sousse, Le Kef et Jendouba. A ne pas rater.


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