Par rapport aux incidents ayant marqué la demi-finale de la coupe de Tunisie Etoile Sportive du Sahel-El Gawafel et à l'ambiance «surchauffée» qui l'avait accompagnée, un commentaire technique nous paraît superflu et anachronique. Que l'Etoile ou Gafsa dispute la finale devient secondaire. Par rapport aux violences et aux excès de chauvinisme. Que l'Etoile ou l'Espérance remporte la coupe de Tunisie 2011 reste d'un superbe désintérêt au regard de la nouvelle défaite essuyée par l'éthique et le fair-play. Scandaleux ! Un match de coupe est toujours indécis, abstraction faite des forces en présence.L'explication entre l'Etoile et El Gawafel de Gafsa n'a pas dérogé à cette règle.En effet, la victoire de l'équipe sahélienne a mis du temps pour se dessiner.Les visiteurs ont bien résisté durant toute une mi-temps.Mais ils ont fini par craquer face à des locaux plus décidés et surtout plus offensifs.La logique a été finalement respectée et l'Etoile n'a pas usurpé sa victoire en cette demi-finale pour donner rendez-vous à l'Espérance de Tunis dans quatre jours pour une véritable apothéose de la saison entre le leader du championnat et son dauphin. Une nette opposition de style Dès le coup d'envoi de cette demi-finale, on a compris que Khaled Ben Sassi ne voulait pas se donner en pâture à une équipe locale portée logiquement vers l'offensive et appelée à faire le jeu.D'emblée, il a opté pour un dispositif en 3-6-1 orienté vers le renversement systématique du ballon sur le couloir gauche où Amir Omrani s'est démené comme un petit diable, donnant du fil à retordre à la défense étoilée grâce à ses coups de rein et ses dribbles déroutants.Cette option tactique a pratiquement bien fonctionné durant la phase initiale du jeu et a réussi à enrayer la chaîne étoilée.Personne n'aurait d'ailleurs crié au scandale si l'équipe visiteuse avait terminé cette mi-temps avec l'avantage au score suite à la belle incursion du virevoltant Omrani qui avait mis dans le vent deux défenseurs étoilés au prix d'une extraordinaire feinte de corps. En face, les hommes de Mondher Kbaier ont, certes, eu la mainmise sur la partie, mais ils ne se sont pas montrés particulièrement menaçants durant les 45 premières minutes de la partie.Akaïchi a été bien muselé par la paire axiale athlétique Abdesselam Bouhouch et Amir Dridi. A aucun moment, il n'a trouvé de l'espace pour pivoter comme d'habitude et se diriger vers la cage de Bâaboura.L'étau était encore plus rugueux au milieu du terrain. Danilo, le maître à jouer de l'échiquier étoilé, était suivi à la culotte par le solide Aymen Mnafeg.Souffrant de ce marquage individuel très strict, il était souvent en panne d'inspiration et ne pouvait pas s'exprimer à son aise.Sur les couloirs, Abdelkader Dhaou et Hamza Ladab, jouant au poste d'excentrés, se sont bien acquittés de leur tâche pour bloquer les montées de Adel Chedli et de Hamza Jebnoun.En raison de cette tenaille bien disciplinée, la machine étoilée s'est heurtée aux pires difficultés pour desserrer cette étreinte. Après la pause, on a vu le même scénario.Une équipe de Gafsa patiente , prudente et attentiste qui cherchait le hold-up parfait sur un contre meurtrier, et un ensemble étoilé maîtrisant le débat mais sans grande efficacité.Mais plus le temps s'écoulait, plus on sentait que l'Etoile était nantie d'une meilleure fraîcheur physique et capable d'appuyer sur l'accélérateur et de déverrouiller le bloc défensif adverse.Au fil des minutes, les hommes de Ben Sassi commençaient à accuser le coup et à perdre beaucoup de duels.La domination des locaux s'est concrétisée à la 60e minute de jeu sur effort personnel de Waël Bellakhal qui a enfin trouvé la faille débloquant la situation.Cet avantage donna plus de sérénité à l'équipe locale et lui a permis de gérer la suite du match sans le moindre accroc.Elle s'est même permise le luxe de forcer la décision par le biais de Marouène Belghoul qui venait juste de faire son entrée.Dès lors, les dés étaient jetés et l'Etoile s'est assuré une qualification fort méritée, eu égard au volume de jeu présenté. Quant à l'équipe de Gafsa, elle n'a pas du tout démérité.Elle a, certes, perdu mais elle n'a pas à rougir de cette défaite essuyée en déplacement face à l'un des ténors de la compétition.Si l'on tient compte des perturbations qui avaient secoué le groupe tout au long de la semaine de préparation de cette demi-finale, on peut dire que les hommes de Khaled Ben Sassi sont tombés avec les honneurs.