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Un talent pur, mal récompensé
Boxe : Portrait d'un champion : Hédi Chemmam
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 07 - 2011

«Il y a une constante importante; plus la route est longue, plus le boxeur est expérimenté et aguerri, plus il peut prolonger sa période de domination face aux éventuels aspirants, faire fortune et savoir profiter de son argent.
Le boxeur qui devient champion très jeune ne gagne jamais un concours de longévité».
Hédi Tijani «Jeune» a été un poids plume de talent. Né le 18 mars 1927 à Tunis, il fit une carrière brève, mais prouva sa valeur face aux meilleurs coq et plume européens.
A son brillant palmarès, on trouve les noms de Bini, Dormont, Médina, A.Deianna, Van Den Bos, Kid André, Mousse, Ferracin, et un match nul à Tunis contre Emile Chemama.
La légende de Tijani «Esseghir» (Le Petit) a mis sept ans pour devenir Tijani tout court…
Mohamed Chemmam, chef des dockers du port de Tunis, était fier de ses fils. Deux d'entre eux (il en avait quatre) étaient déjà célèbres. Champions de boxe de Tunisie, ils faisaient parler d'eux. Le poids léger, surtout, qui avait pris le nom de Tijani et était déjà une grande vedette.
Ses deux autres fils, quoique plus jeunes, avaient aussi de belles dispositions, Hédi notamment qui, à 15 ans (on était en 1943), jouait inter droit dans l'équipe de football de l'Espérance de Tunis. Donc, notre champion était un Espérantiste pur jus.
Hédi Chemmam habitait le même quartier que Sadok Bahri, Bill Joe, à Sidi El Bahri et ils avaient des camarades communs : Aïd et Gaddour Ben Younès, Mustapha Ennouri alias «Tarzan», Abdelmajid, Hafsa… qui ne parlaient que de Bahri.
«Moi aussi, je pourrai devenir champion de boxe», répétait sans cesse Hédi Chemmam qui voulut prouver qu'il n'avait pas besoin d'attendre. Son premier acte fut d'aller trouver son frère aîné, Tijani-le-Vrai «El Maâllem» (le maître) : «Je veux boxer, lui dit-il. Veux-tu me prêter ton nom?».
Le maître sourit et autorisa son cadet à adopter le nom déjà connu de Tijani.
Un mois plus tard, un jeune garçon de quinze ans, Tijani Esseghir (Tijani Le Petit), après 30 jours de salle, remporta sa première victoire en battant, à Ferryville (l'actuelle Menzel Bourguiba), le champion local.
A 17 ans, notre compatriote Tijani Esseghir passa professionnel.
Pour son premier combat, au palais de la Société française de Tunis, il bat nettement Kid Roger, aux points.
De succès en succès, il devint champion de Tunisie. Deux fois seulement, il est battu, par Emile Famechon, à Casablanca et à Tunis et, les deux fois, la réunion devait être interrompue tant la foule férue de boxe manifestait sa colère, contre le «mauvais» verdict.
C'est alors que le mirage de la France se présenta devant Tijani Jeune.
Dans la rue, on ne lui dit plus bonjour, mais plutôt ceci : «Alors, tu ne pars pas encore pour la France? Tu perds ton temps ici».
Tijani Esseghir n'y tint plus. Il alla trouver son protecteur, son second père, M. Hantati, un gros marchand d'huile, qui suivait ses exploits.
On décida de partir. M. Hantati rencontra Vianey, entraîneur de la fédération, qui lui conseilla de confier Tijani Esseghir à Naessens.
Mokhtar Ben Mrad, le manager tunisien (nord-africain), approuva.
Tijani abandonna l'adjectif Esseghir, son frère s'étant retiré de la boxe. M. Hantati et Hédi Tijani prirent l'avion pour Paris où il boxa à la salle Wagram, au Palais des sports, et emporta la victoire sur Téo Médina...
En un an, Hédi Tijani a comblé son protecteur, son manager, ses amis. Il mena, dans un petit hôtel de Montmartre, une vie exemplaire.
Il faisait la cuisine dans sa chambre, tout seul et, quand il avait le mal du pays, il se précipitait chez son ami de toujours, Mohamed Bouchiba, qui avait combattu avec lui au Palais de la Société française à Tunis.
Depuis sa victoire sur Médina, il recevait de Tunis 15 lettres par jour et M.Hantati lui téléphonait chaque jour ou plutôt chaque lendemain de combat.
Ses ambitions‑? Disputer un jour un titre officiel, (et pourquoi pas contre Robert Cohen, le champion du monde des poids coq qui, d'ailleurs, se fit battre par un certain Téo Médina à Tunis!), voyager beaucoup pour apprendre davantage et retourner en vacances à Tunis, afin d'épingler sur les murs du café de son frère aîné «El Maâllem», les photos de ses combats qu'il collectionnait avec amour.
Mais hélas, ses vœux ne furent pas exaucés. Il quitta la boxe très tôt pour s'occuper de choses plus sérieuses, à savoir trouver un job plus sûr, se marier et construire un avenir radieux sur des bases solides.
Depuis, notre champion exerça comme entraîneur au ministère de l'Intérieur où il a entraîné le club de boxe de la Police nationale avant de se reconvertir en patron de café, à sa retraite…
Hédi Tijani «Jeune» alias la «Mitraillette», préféra sagement tirer sa révérence. Un brin de chance supplémentaire aurait fait de lui un champion. Il possédait la classe, la technique, la volonté, mais, pour réussir sur les rings, il fallait aussi parfois d'autres atouts…
Hédi nous a quittés subitement à jamais pour un monde meilleur à l'âge de 79 ans. C'était en 2006.
Hédi Chemmam alias la «Mitraillette» était réellement une étoile au ciel des années cinquante.


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