Touristes européens, tunisiens, algériens ou même libyens, la marée de festivaliers, plus hétéroclite, plus joyeuse, plus jeune, plus belle et plus saine que jamais, se préparait à prendre ses quartiers de bonheur à la plage, le week-end dernier. M. Naceur Laâribi, commissaire régional du tourisme, confirme le regain d'activité que connaît, ces dernières semaines, la région. Certes, on constate un léger tassement par rapport à la même période de l'année précédente, mais cette dynamique permettra aux hôteliers de la région de rebomber un peu le torse après le trou d'air qu'a connu la région. En effet, rien que pour la décade du 11 au 20 juillet, près de 270 mille personnes ont afflué sur la région. C'est du soleil à foison, des éclaboussures de couleurs et des effluves parfumés de la Méditerranée qui poussent autant d'estivaliers à répondre à l'appel envoûtant d'une mer azur et de ses plages sablonneuses. Les pieds en éventail, on laisse son corps se dorer avant de se divertir, le soir, de mille et une manières différentes. Car à Hammamet, s'il fait toujours chaud le jour, il fait show le soir. En effet, de jour comme de nuit, Hammamet est un village cosmopolite à la croisée des chemins des vacanciers, qui se veut une ville plus belle, plus conviviale, plus accueillante, plus respectueuse de l'environnement et des générations futures. C'est une métropole qui fascine, qui a toujours quelque chose d'intime et de secret à offrir, mais qui livre chichement ses secrets. En effet, cette région, au patrimoine protégé, dont les rares vestiges archéologiques attestent du degré de civilisation que cette cité a connue sous les Romains, ne peuvent en aucun cas restituer son importance par le passé. D'ailleurs, la douceur de son climat, ses paysages grandioses, ses jardins enchanteurs font le charme de cette région qui livre ses joyaux qu'elle conserve encore dans son écrin et invitent le visiteur à un voyage spatio-temporel où la splendeur d'antan conjuguée à une modernité, lui confèrent un charme typique et très particulier qui en fait un havre de paix. C'est que la ville coqueluche des visiteurs offre des séjours pour tous ceux qui ont horreur des bruyantes et disgracieuses villes modernes, cultive l'été un art de vivre tout à fait particulier. Toutefois, pour ceux qui ne trouvent pas aux vestiges un attrait particulier, c'est péché que de passer ici sans évoquer le souvenir des écrivains, poètes, musiciens venus séjourner sur les rives de la ville et dont l'âme continue d'habiter encore les lieux. En quête essentiellement d'exotisme et de pittoresque, ils ont décrit et chanté la beauté d'Hammamet par l'image et le texte, contribuant ainsi à la renommée de la ville. Parmi eux, Paul Klee, Auguste Macke, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, André Gide, Oscar Wilde ou encore des hôtes prestigieux, en l'occurrence Bettino Craxi, Sophia Loren et Frédéric Mitterrand. Mais Hammamet a aussi attiré d'autres célébrités tels Jean Cocteau, Wallis Simpson, le Duc de Windsor, Winston Churchill, le roi George VI, Eisenhower, Montgomery. Même «le renard du désert», le maréchal Rommel y a installé son quartier général durant la Seconde Guerre mondiale au palais de Georges Sebastien, une somptueuse villa construite par le milliardaire roumain, et qui deviendra après l'Indépendance le fameux centre culturel d'Hammamet. Voilà, une ville singulière qui brave le temps, défie l'âge et conserve jalousement les traces de sa splendeur passée.