Avec l'arrivée aujourd'hui à Tunis de la délégation du WAC, la tension monte d'un cran avant le derby maghrébin de samedi Le nul (2-2) concédé par le champion de Tunisie le 14 août à Casa après avoir pourtant mené par (2-0) a laissé les deux milliers de supporters «sang et or», ayant effectué le déplacement, sur leur faim. Cette fois, les «Rouges» vont drainer dans leur sillage près d'un millier parmi leurs fans qui débarqueront samedi matin soit par vol charter soit par les deux vols réguliers des compagnies Tunisair et Royal Air Maroc. L'enceinte d'El Menzah suffira néanmoins largement pour accueillir le contingent de sept cents à un millier de supporters marocains d'autant qu'en face, encore une fois, l'accès de tifosi «sang et or» va être «contingenté». Après les 5.000 personnes admises à Radès pour le match contre Al Ahly, ce sont a priori 15.000 supporters qui auront droit d'accès samedi au stade d'El Menzah, selon la limite tolérée par le ministère de l'Intérieur pour des raisons de sécurité que d'aucuns connaissent en cette phase post-révolution. Mais cette ration pourrait évoluer dans les prochaines heures car les dirigeants espérantistes voudraient la porter à 25 ou 30 mille personnes. Ce qui est d'ores et déjà certain, c'est que l'ambiance ne sera guère froide sur les travées du stade d'El Menzah. L'enjeu aidant, puisque, tout comme au match aller, le leadership du groupe «B» de la Ligue des champions d'Afrique sera en jeu. D'ailleurs, l'international marocain Youssef Rabeh abonde dans ce sens quand il dit que «la clef de la qualification se trouve dans la rencontre face à l'EST qui sera plus difficile pour eux que pour nous car ils joueront cette fois à domicile. Nous avons les moyens de gagner en Tunisie. Nous jouerons toutes nos chances à fond». Le défenseur wydadi, qui avait évolué en Europe et en Arabie Saoudite, insiste sur trois facteurs de la réussite : «L'entraîneur Michel Decastel qui a offert un plus dans notre façon de jouer, les recrutements qui ont renforcé l'équipe en qualité, et le soutien indéfectible du public qui nous a soutenus face à l'EST alors que nous étions à un moment menés 2-0». Et Rabeh de conclure que «si le WAC sait maintenir le cap dans les trois prochaines sorties, on peut se qualifier en demi-finales». Le représentant marocain traverse du reste une belle période qui a valu à cinq parmi ses joueurs d'être convoqués pour la rencontre du 4 septembre à Bangui contre la Centrafrique : Nadhir Lemyaghir, Youssef Rabah, Ayoub El Khaliki, Mohamed Berrabah et Saïd Fettah dont c'est la première convocation. Si le sélectionneur belge du Maroc, Eric Gerets, a recours à autant d'éléments du WAC, c'est que le cru wydadi recèle énormément de qualités comme en témoigne l'appel lancé à quatre joueurs en sélection olympique : Baunan, Zidoune, Mouaoui et Lakhal. Les vertus collectives à opposer au talon d'Achille Samedi dernier, pour ses débuts en championnat pro 1 version 2011-2012, l'adversaire de l'Espérance a battu le nouveau promu, Ittihad Zemmouri Khemisset (2-0) grâce à des réalisations de Mohsen Yajour 7' et Pascal Angan 78'. Un joli début pour une saison qui pourrait lui valoir son 18e titre de champion du Maroc. Avec le retour de Youssef M'sakni, le club «sang et or» booste incontestablement son secteur offensif. Cet atout dans les manches du staff technique ne doit pas pour autant reléguer au second plan l'absence du métronome Mejdi Traoui, suspendu. On connaît la nouvelle dimension prise par l'ancien porteur d'eau étoilé, champion d'Afrique 2007, devenu le régulateur de la ligne médiane et le dépositaire d'une reconversion aussi instantanée que précise. Pourtant, depuis le match aller, le coach Nabil Maâloul n'a eu de cesse de rappeler que le Wydad demeure vulnérable en défense, prenant beaucoup de buts à chacune de ses sorties (sauf celle, étonnamment facile contre le Mouloudia d'Alger, sanctionnée par une écrasante victoire 4-0). Avec les solutions apportées par les deux étrangers, le Malien Idrissa Coulibaly et le Camerounais Yaya Banana, le club de Bab Souika a indiscutablement l'embarras du choix en défense, même si le souci majeur a trait à la forme précaire de Samah Derbali lequel n'est pas aujourd'hui loin de passer pour le talon d'Achille de l'effectif. On sait néanmoins que les vertus collectives, la solidarité du groupe et une judicieuse occupation des espaces ont régulièrement protégé l'Espérance contre ce genre de défaillances individuelles. Quoi qu'il en soit, avec deux équipes surfant sur la crête de l'enthousiasme, le derby nord-africain aura comme leitmotiv celui de rallumer la passion.