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L'été en queue de poisson
L'encre et la mer
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 08 - 2011

• Le retour précoce au régime de la double séance, coûteux, contre-productif et constituant un manque à gagner pour notre tourisme
Demain «Aoussou» pliera bagages. L'air entamera alors son ascension vers plus de douceur et la mer s'apprêtera à devenir un peu mystérieuse comme renfermée, repliée sur elle-même.
Mais «qweyel errommène» (les après-midi suffoquantes qui vont faire mûrir les grenades – errommènes) seront bientôt là pour nous rappeler les colères du thermomètre et les délices de la plage.
Voilà aussi les estivants se préparer à rentrer chez eux et les administrations et autres entreprises à renouer avec la double séance.
Ce fut un temps où la séance unique se prolongeait jusqu'au premier octobre, les vacances scolaires aussi. Puis sur une décision de feu Hédi Nouira, alors Premier ministre, celle-ci a été amputée au milieu des années 70 d'une bonne quinzaine de jours. En 1986, Rachid Sfar devenu Premier ministre, en remplacement de feu Mohamed Mzali, entama sa primature par une décision, le moins que l'on puisse dire, contre-productive.
Elle consistait à reprendre la double séance dès le 1er septembre. Il voulait sans doute donner une note de sérieux à son gouvernement, à une époque où les caisses de l'Etat se vidaient à vue d'œil. Oui c'était hélas une décision contre-productive, tout comme d'ailleurs celle qui l'a précédée consistant à faire avancer la double séance au 15 septembre.
Pourquoi ? Eh bien parce que septembre est encore un mois très chaud, qui ne s'adoucit qu'au cours des extrêmes de la journée.
La séance unique puis l'école veulent dire un grand gaspillage d'énergie sans un vrai rendement. Surtout dans les grandes villes — transports publics, climatisation, téléphone, eau, etc. sont ainsi sollicités à plein régime pour une seconde séance envahie par la fatigue, la somnolence et les difficultés de la réadaptation à un rythme disons contre nature.
D'un autre côté tout un pan de notre économie, basé sur les loisirs, reçoit un coup dur. Les plages sont désertées et toute l'attraction qui tourne autour aussi. Une ambiance morose s'installe alors dans nos villes côtières et autres et les touristes étrangers se retrouvent entre eux dans des lieux devenus quasi déserts.
Septembre ou le prolongement de la saison touristique
Imaginons la saison estivale et les vacances scolaires comme elles étaient avant le début des années soixante-dix du siècle dernier. Trois mois de rythme estival en bonne et due forme.
Septembre serait alors un mois très animé côté loisirs, c'est-à-dire côté tourisme. Et croyez-moi cela ne diminuera en rien la productivité de nos entreprises et nos administrations. Les secteurs de production industrielle et agricole sont eux non soumis à cette histoire de séances. Ils opèrent par postes.
Au contraire, comme déjà dit, elles économiseront cet horrible gaspillage dû à la clim, aux communications téléphoniques, à la consommation d'électricité (ordinateurs, éclairage) et d'eau. Avec moins de sollicitations des moyens de transport publics et privés, la communauté entière gagnerait et tous ces efforts de déplacement serviraient à la création de richesses grâce au renforcement de la saison touristique.
Sport, septembre mois de formation des équipes scolaires
Si les élèves du primaire jouissent eux de trois bons mois de vacances (du 15 mai au 15 septembre) ceux des collèges et lycées se tapent pour leur part trois mois et demi de repos. Ce qui est un peu trop pour ces ados surtout en l'absence de programmes pour la jeunesse. Les associations de scouts, d'auberges de jeunesse et autres ont été, en effet, vidées de leur sens et n'ont plus hélas grand chose à offrir aux jeunes.
Au lieu de laisser toutes ces ados livrés à eux-mêmes tout au long du mois de juin pour cause des examens du bac (mobilisation des locaux, des enseignants et des administratifs), notre système éducatif est appelé à trouver des solutions pour retenir et encadrer ces effectifs d'élèves livrés à eux-mêmes.
Pourquoi ne pas penser, par exemple, à consacrer le mois de juin aux activités et compétitions sportives. Les éducateurs sportifs eux ne sont pas concernés par les examens du bac et les terrains sont aussi disponibles.
Donc tous les élèves du primaire, de l'enseignement moyen et du secondaire termineront le mois de juin, non en errant dans les rues des quartiers, mais sur les terrains de sport en vivant la décompression post-examens comme il le faut.
Ce serait alors un mois formidable plein d'activités, de bonne humeur, d'enthousiasme et de beaux souvenirs.
Tout un mois de travail en équipe dans l'amitié et l'émulation et les échanges entre les établissements dans le cadre de compétitions jalonnées d'éliminatoires et couronnées par des coupes et autres trophées.
Les sports nautiques et de plage auront aussi leur place et toutes ces activités serviront de terreau et de pépinière à notre sport à l'échelle nationale. Pour les régions de l'intérieur les piscines seront sollicitées mais aussi l'équitation surtout dans les zones rurales.
En septembre, rebelote. C'est l'ouverture de la saisons sportive scolaire avec des activités de sélection et d'orientation des élèves afin de constituer les équipes et les préparer pour le reste de l'année. A la rentrée scolaire proprement dite (cours) les activités sportives seraient ainsi déjà opérationnelles.
Il s'agit de prémunir notre jeunesse contre les méfaits de l'oisiveté et du laisser-aller et de leur offir en contre partie, l'occasion de se former aux activités collectives et de parfaire leur éducation physique. Celle-ci est un vrai vaccin contre les maladies et le stress et peut, si-elle est bien pratiquée, ouvrir les esprits et les libérer de tous les vices.
Cela sans oublier ses bienfaits sur les activités purement intellectuelles.
Quand tonne l'orage
Grâce à tous ces réaménagements, la mer retrouvera toute son attractivité et sera, tout au long du mois de septembre, l'aimant qui attirera les masses pour le bien de tous et de notre économie.
Mois des orages, septembre possède hélas cette particularité. Mais les prévisions météorologiques aidant, les mauvaises surprises seront quasi nulles.
«Ghasselet ennouader» (laveuse des aires de battage) cette pluie torrentielle orageuse qui annonce l'automne et qui balaye tous les souvenirs de l'été, sera bientôt là.
Un bon orage et voilà la mer qui devient impropre aux baignades au moins pour trois ou quatre jours consécutifs. A cause des oueds et autres courants d'eau qui s'y déversent, la mer devient chargée et souillée. L'eau de pluie qui vient s'y mélanger charrie, en effet, avec elle toutes sortes de déchets et d'impuretés.
Juste après un orage, même si elle redevient calme, la mer ne sera plus la même. Son eau deviendra trouble et son sol au départ sablonneux deviendra un peu vaseux. Elle sera par contre poissonneuse, au bonheur des amateurs de pêche.
Par une belle journée ensoleillée de fin septembre, un dimanche comme tant d'autres, nous voilà sur la plage de Bir El Bey, plage sauvage qui s'étend jusqu'à celle de Soliman avec en liesse une forêt qui longe la côte jusqu'à Borj Cédria soit sur près de cinq kilomètres. Tous nos souvenirs de scout sont là. La veille un orage avait éclaté et la mer était impropre à la baignade. Mais les promenades étaient agréables.
Un long aller-retour Bir El Bey-Borj Cédria-Bir El Bey nous jette dans les bras de midi. Nous nous attardons un peu devant les vestiges de la jetée qui font face au célèbre Institut supérieur de formation des cadres de la jeunesse (aujourd'hui de formation des animateurs de la jeunesse et de la culture), puis nous reprenons le chemin d'Hammam-Lif sous l'œil bienveillant du Boukornine.
1er octobre 1985, un orage bien particulier
Nous voilà longeant les villas en bord de mer de Hammam-Chatt (Hammam-Plage) et passant devant le célèbre bar-restaurant «Le Moulin bleu» offrant ses services depuis les années 30.
Nous voilà maintenant et juste après quelques dizaines de mètres devant un bâtiment un peu spécial. Un bâtiment qui va, lui, entrer dans l'histoire. Nous y jetons un coup d'œil mi-admiratif, mi-curieux, puis nous poursuivons notre chemin.
Quelques jours plus tard, le 1er octobre exactement, la nouvelle tombe et les médias du globe s'en emparent. Les avions de l'ennemi sioniste viennent de bombarder le Q.G de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Hammam-Chatt. Acte lâche, perfide, contraire à toutes les législations internationales et autres, resté impuni. C'était en 1985 quelques jours après cet orage et cette promenade. Le leader Yasser Arafat, chef de l'OLP était visé, mais il avait changé de programme à la dernière minute. Des martyrs tunisiens et palestiniens y ont ce jour-là inscrit leurs noms, en lettres de lumière. C'était un orage d'un autre genre. Un orage où le sang a remplacé l'eau.
Simple coin de villégiature avec ces quelques dizaines de villas en bord de mer, Hammam-Chatt est devenue ce jour là Hammam-Eddam (bain de sang). Mais la mort qui y fit des ravages et l'a transformé en village martyr a laissé la place à la vie et au bout de quelques années, Hammam-Chatt devint une ville dotée de grandes avenues d'infrastructures touristiques et autres et surtout d'un charme irrésistible.
Perle de la banlieue sud, elle est devenue le pôle d'animation par excellence de cette région si riche en potentialités, mais si délaissée et si négligée par les autorités.
Hammam-Chatt s'est développée, a évolué, a changé. Mais les vestiges du Q.G de l'OLP sont restés tels quels, comme le jour du bombardement. N'est-il pas temps de les réaménager pour en faire un musée relatant cette merveilleuse expression de la fraternité tuniso-palestinienne ?
Nos frères palestiniens ont par contre eux fondé en Palestine un village côtier dans la bande de Gaza qu'ils ont appelé Hammam-Chatt en souvenir de cet héroïque événement.


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