L'Agence mondiale antidopage (AMA) a recommandé, samedi, aux fédérations sportives et agences nationales antidopage de procéder à davantage de tests sanguins pour éviter de laisser la voie libre à la prise de certaines substances interdites qui ne sont détectables que dans le sang. Lors d'une réunion à Lausanne, le comité exécutif a adopté une directive demandant aux organisations chargées des contrôles de s'assurer "qu'au moins 10% de tous les échantillons prélevés soient des spécimens sanguins". Selon l'AMA, ils ne représentaient que 4% de l'ensemble des échantillons en 2010 — le reste étant des échantillons urinaires — et la plupart s'inscrivaient dans le cadre du passeport biologique, et non pour la détection directe de substances interdites. "C'est là une préoccupation majeure de l'AMA, car une organisation antidopage (OAD) ne peut prétendre offrir un programme antidopage efficace si elle ne prélève pas d'échantillon sanguin en laissant d'éventuels abus de substances et de méthodes qui ne peuvent pas être détectés dans l'analyse d'urine, comme l'hormone de croissance humaine et les transfusions sanguines", souligne l'AMA dans un communiqué. Pour une organisation antidopage, les tests sanguins sont plus coûteux et difficiles à mettre en place que les tests urinaires, car le sang doit être conservé et transporté dans des conditions de températures bien précises et analysé dans un délai maximal de 36 heures. Lors de cette même réunion, l'AMA a adopté la liste des substances et méthodes interdites en 2012, dont le principal changement est le retrait du formoterol par voie inhalée. En quelques années, l'Agence a ainsi assoupli l'usage des médicaments utilisés couramment dans le traitement de l'asthme à la demande du milieu sportif: le salbutamol (dans la limite de 1.600 microgrammes par 24 heures), le salmetérol par inhalation et désormais le formoterol (maximum 36 microgrammes par 24 heures) sont ainsi permis sans avoir à demander au préalable une autorisation d'usage à des fins thérapeutiques.