Les vacances sont finies. La cloche de la rentrée scolaire a sonné pour 170.000 élèves dans le gouvernorat de Sfax. Ecoliers, collégiens et lycéens ont pris, hier, le chemin de l'école pour une nouvelle rentrée scolaire, la première après la révolution du 14 janvier. Certains découvrent les bancs de l'école pour la première fois, d'autres viennent renouveler l'expérience. C'est elle qui a réveillé sa mère. Elle a n'a pas pu dormir la nuit. Très excitée, Oumayma refuse de terminer son petit déjeuner. Elle s'est bien coiffée pour son premier jour à l'école. Avec son tablier rose et son cartable Barbie, elle attendait avec impatience sa mère qui terminait sa toilette. Enfin, elles ont pris le chemin de l'école du quartier. «Je me sens bien et heureuse. Je suis pressée pour découvrir l'ambiance des classes. Je n'ai pas peur. J'ai des amies qui sont dans cette école». Ces paroles rassurent la maman, plus anxieuse. «Oumayma n'a pas fréquenté les jardins d'enfants. Ce milieu lui est inconnu. J'ai peur de cette nouvelle expérience. Ma fille est très attachée à moi. J'ai parlé aux instituteurs pour l'aider à s'intégrer dans son groupe». Pour Omar, 6 ans, fils aîné, l'ambiance n'est pas nouvelle. Il a fréquenté les crèches et les jardins d'enfants. Ses parents travaillent. Mais le grand nombre des élèves lui fait peur. L'ambiance lui paraît différente. Dans son jardin d'enfants, il était libre de se déplacer dans tout l'espace. Ce matin, il découvre de nouvelles règles. Son institutrice a insisté sur la discipline. Omar regarde sa maman qui quitte la classe. Il commence à pleurer. L'institutrice s'approche pour le rassurer. «Tout va bien mon petit». Devant l'école, des dizaines de mamans ont refusé de quitter le lieu. Elles vont attendre leurs enfants à la sortie des classes. L'ambiance est la même devant le collège Habib-Bourguiba de Sfax. Les élèves et les parents attendent la sonnerie. Des collégiens, bien coiffés, retrouvent leurs amis de classe après les longues vacances. On entend les rires, les cris de joie des différents groupes. «J'aime la rentrée, j'ai hâte de découvrir mes amis de classe, mes profs et mon emploi du temps. J'ai refusé que mon papa reste avec moi. Je me sens assez grande pour assumer mes responsabilités», confie Donia, 12 ans, élève de 7e année de base. En regardant son amie Khadija qui s'approche, un grand sourire se dessine sur le visage de Donia. «C'est mon amie d'enfance. On a passé le primaire ensemble. Cette année, Khadija est également ma camarade de classe. Je suis très heureuse». Pour Mahdi, 14 ans, il était dur de se lever très tôt après deux mois et demi de congé. «Hélas, les vacances sont vite passées. Je sens que cette rentrée arrive très tôt et brusquement. Ce matin, lorsque ma mère est arrivée dans ma chambre pour me réveiller, j'ai eu un sentiment de tristesse. Un autre élément s'ajoute pour rendre cette rentrée plus dure. Je n'ai aucun ami de classe de l'année précédente avec moi. Nous sommes répartis sur les 10 classes de la neuvième année de notre collège. Dans quelques minutes, je découvrirai les nouveaux visages de ma classe». La cloche sonne. Les élèves s'alignent devant les salles. Ils attendent les professeurs pour entrer dans les locaux. Ce premier jour, professeurs et élèves se rencontrent pour faire connaissance et jouir de leurs retrouvailles. Chaque enseignant, en cette première rencontre après les vacances, va expliquer à ses élèves son calendrier de travail durant l'année scolaire. Et, comme d'habitude, les professeurs insistent sur le respect des règles et appellent à la discipline. La rentrée scolaire paraît en son premier jour un peu difficile pour certains élèves, mais dans quelques semaines, ils découvriront de nouveaux amis ou renouvèleront d'anciennes amitiés perdues pendant les vacances. Et le temps des études arrive. A Sfax, on travaille dur pendant l'année scolaire. Déjà, les professeurs ont affiché les offres de cours particuliers sur les murs des collèges et des lycées. Pas de temps à perdre ! Rencontré dans son bureau à la direction régionale de l'éducation de Sfax, M. Mohamed Nouri, un responsable de cette direction, indique que près de 92.500 écoliers ont gagné les bancs de 368 écoles. Ils sont répartis sur 4.032 classes et encadrés par 5.052 instituteurs. Les nouveaux directeurs ont déjà regagné leurs postes pour assurer le bon déroulement de cette rentrée. Pour ce qui est des 77.500 élèves inscrits dans les 106 collèges et lycées de la région, le nombre des classes va atteindre 3.073 enseignés pour 6.000 professeurs. La direction régionale de l'Education de Sfax rappelle qu'elle n'intervient pas dans les cas de permutation des élèves d'un établissement à l'autre. C'est aux directeurs des écoles, des collèges et des lycées de prendre la décision convenable. Côté transport des élèves, M. Nouri a souligné que des réunions de travail avec la société régionale de transport ont été tenues ces derniers jours pour assurer des bus spéciaux. Chaque heure, un bus passe devant l'établissement pour transporter uniquement les élèves. «Pour ce qui est de la propreté et de l'embellissement de nos institutions scolaires, nous avons participé au dernier conseil municipal. La municipalité a promis de redoubler d'efforts pour aménager les espaces et les environs des écoles, des collèges et des lycées. Cette année, la rentrée scolaire paraît ordinaire. Les choses se passent naturellement. Nous enregistrons, comme d'habitude, des retards dans les travaux d'aménagement de quelques institutions scolaires», précise encore notre interlocuteur.