«Aucun contact avec Ben Chikha» L'Etoile Sportive du Sahel confirme l'entraîneur en place, Mondher Kebaïer, et dément tous les bruits évoquant des contacts menés avec l'Algérien Abdelhak Ben Chikha Lorsque nous avons posé la question, hier, au directeur sportif de l'ESS, Zoubeïr Beya, sa réaction a été instantanée et spontanée. Pas besoin pour lui de marquer le fameux temps de réflexion avant de trancher: «Oui, je démens toutes ces rumeurs qui prennent des désirs pour des réalités», insiste-t-il. «Le choix de l'entraîneur de l'ESS constitue une grave décision qui ne se prend pas selon les caprices des uns et des autres à partir de racontars de café ou suivant les goûts et les humeurs du jour. Ce genre de mesure délicate engageant l'avenir du club doit être le fruit d'une mûre réflexion et, en même temps, d'un bilan objectif établi au niveau du bureau directeur et de la commission de football : s'il y a vraiment nécessité de procéder à ce check-up», précise l'ancien demi offensif de l'ESS et capitaine du club de Bundesliga 1, Fribourg, le premier joueur arabe à porter le brassard de capitaine en championnat d'Allemagne. Celui-ci insiste donc sur le terme «s'il y a nécessité de le faire», car il estime que tel n'est pas le cas aujourd'hui. «A vrai dire, il n'y a pas le feu à la maison. Cinq semaines nous séparent des trois coups du championnat, soit un temps largement suffisant pour remédier aux lacunes que l'on ne peut certes guère ignorer. Néanmoins, l'équipe possède ses repères et sa cuisine interne, si je peux m'exprimer ainsi. Si, d'aventure, nous réussissions demain à ramener du Stade Zouiten contre le Stade Tunisien qui n'est, certes, pas le premier venu, la qualification pour la finale du tournoi de l'Amitié, on parlerait alors d'un excellent entraîneur. Kebaïer deviendrait vite le Messie. Bref, l'Etoile se trouve encore en pleine préparation. Et ce n'est pas l'avis d'un carré de supporters qui va déterminer la position et les plans du club», relève Beya. «Rendez-vous le 4 novembre» Pourtant, le directeur sportif étoilé, qui a dû sacrifier les juteux émoluments assurés par les fonctions de consultant TV sur le championnat d'Allemagne pour le compte de la chaîne émiratie Dubaï Sport, avait sur le coup sèchement épinglé la sortie fort décevante, mercredi dernier à Sousse, de son équipe pour ses débuts au tournoi de l'Amitié (1-1 devant le ST). «Oui, on a le droit de dire les quatre vérités. Celles-ci consistent à reconnaître que ce n'est pas au fond Mondher Kebaïer qui est le premier responsable de la situation, martèle-t-il. Les joueurs doivent assumer leurs responsabilités, aussi. Ce sont eux les acteurs. Chacun est en droit d'attendre de leur part un peu plus de rigueur professionnelle, même s'il faut admettre qu'ils peuvent avoir des problèmes et penser à leurs droits». Le DS étoilé préfère, en tout cas, se projeter vers l'avenir au lieu de s'arrêter trop longtemps sur la campagne, au final déstabilisatrice pour Kebaïer, en place depuis un an après le départ, au début de la saison précédente, du Marocain M'hamed Fakhir : «L'objectif, ce n'est pas d'être prêt aujourd'hui, mais plutôt le 4 ou 5 novembre au démarrage de la Ligue 1. Ce jour-là, on sera en droit d'attendre que l'équipe soit compétitive. Par la suite, il y aura également moyen de rectifier le tir au niveau de l'effectif qui subira un inévitable lifting à l'occasion du mercato d'hiver. Le dernier joueur testé, le Brésilien Rafael Cavalante sera ainsi fixé sur son avenir au début de la semaine prochaine. Plusieurs options se présentent à nous dans le compartiment défensif là où avait évolué ce jeune joueur mercredi dernier une dizaine de minutes contre le ST», indique Beya. Il conclut en invitant les gens à respecter Kebaïer, l'homme : «A supposer qu'il y ait aujourd'hui polémique sur les compétences de l'entraîneur, nous devons au moins nourrir du respect pour la personne, pour ses sentiments, sa fierté et son amour propre», glisse-t-il, dans une franche invitation à laisser l'enfant de Bizerte travailler dans la sérénité.