Par Najet SASSI Que ce soit dans le droit civil ou religieux, le droit à l'instruction est garanti et ne comporte aucune restriction. Pourtant, nombreux sont les maîtrisards qui tentent, depuis plusieurs années, de s'inscrire à un master de recherche, toutes disciplines confondues, mais en vain. De plus et à chaque fois, aucun motif convaincant ne leur est fourni ni oralement ni par écrit (banni sous l'ancien régime pour son caractère irréfutable). Puis, il y a eu la Révolution et tout le monde a pensé que «les choses» seraient différentes cette année, d'autant plus que beaucoup d'encre a coulé sur le niveau et la qualité de l'enseignement en général mais aussi sur la réduction notable de la recherche et des conséquences qui en découlent dans l'enseignement supérieur. Partant de ce constat, beaucoup de promesses ont été faites pour remédier à cette situation par une réforme, en profondeur, des programmes afin de redonner à l'enseignement en Tunisie sa place et son prestige d'antan. Ces promesses visaient entre autres les anciennes pratiques qui permettaient aux uns ce qu'elles interdisaient à d'autres pour des raisons très subjectives et loin d'être convaincantes mais contre lesquelles personne ne pouvait rien faire, vu la toute-puissance de la décision administrative. C'est donc à la suite de ces promesses et pleins d'espoir et de bonne volonté que ces maîtrisards ont déposé pour la nième fois un dossier d'inscription au 3e cycle, espérant que cette fois sera la bonne, qu'ils pourront enfin jouir d'un droit dont ils ont été injustement privés et réaliser ainsi un rêve souvent refoulé mais jamais disparu. Mais cette année encore, ils ont été refusés toujours sans raison clairement notifiée oralement ou par écrit. Alors, éclairez-moi, s'il vous plaît, Monsieur le ministre. Est-il vrai que «plus ça change, plus c'est pareil», comme beaucoup se plaisent à le répéter ? Que pouvez-vous faire, Monsieur le ministre pour garantir le droit légitime de ces maîtrisards de poursuivre leurs études au-delà de la maîtrise ? Que pouvez-vous faire, cette année, pour éviter que des critères subjectifs, largement appliqués avant la révolution et encore cette année, ne privent, peut-être, l'enseignement supérieur de compétences réelles en les obligeant à «s'arrêter» après la maîtrise ? Votre intervention, par ailleurs tout à fait légale, car conforme aux droits de tous les Tunisiens à l'instruction sans limitation, sera décisive pour tous ceux qui désirent poursuivre leur formation. Donnez-leur, Monsieur le ministre, les mêmes droits à tous et à toutes. La compétence, le travail sérieux, la volonté de réussir et les résultats feront le reste, cela ne sera que justice rendue et non «un empiètement sur des compétences qui relèvent des institutions éducatives du supérieur», comme le disaient, sur un ton ironique, les fonctionnaires du ministère de l'Enseignement supérieur de la pré-révolution mais dont personne n'était convaincu. A bon entendeur salut !