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Quel régime politique pour la Tunisie post-révolutionnaire ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 10 - 2011


Par Habib CHEKILI
A la veille des prochaines élections constitutionnelles du 23 octobre 2011, et compte tenu de la spécificité réellement démocratique de ces élections, alors que toutes les précédentes tant bourguibiennes que benaliennes étaient truquées, la question manichéenne suivante se pose : quel pouvoir régira notre pays? Théocratique ou laïque ?
J'espère en tout cas que ce ne sera ni l'un ni l'autre.
En effet, la laïcité n'a jamais intéressé particulièrement les Tunisiens qui restent majoritairement liés à la religion musulmane, qu'ils pratiquent généralement avec modération, depuis des générations et dont ils apprécient les fêtes et traditions auxquelles ils ont toujours été attachés.
Pourtant, sans être laïque le citoyen a été historiquement tolérant et ouvert à l'égard des autre religions et croyances.
Par contre le spectre de la théocratie, comme régime potentiel, pour notre pays est envisageable, du fait de la pratique de la démocratie authentique et du suffrage universel.
En effet, n'avons-nous pas observé des phénomènes d'élections libres qui ont donné la majorité aux mouvances islamistes, comme en Algérie en 1990, avec les problèmes d'instabilité et de terrorisme qui ont suivi, et comme, plus récemment à Ghaza, avec les guerres et déchirements qui en ont résulté ?
Evidemment, sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali de tels risques sont exclus du fait de la pratique de la dictature avec son parti unique et ses élections truquées.
En serions-nous alors réduits à accepter la dictature, comme moindre mal quand bien même nous adorons la démocratie, pourvu que nous ne soyons pas gouvernés par des théocrates enturbannés et barbus qui prétendront appliquer la chariaâ, au nom d'Allah, avec le parti d'Allah, pour mettre la société sur le droit chemin ,pour la vertu et contre le vice ?
Nous n'en serions pas alors à notre première contradiction ! Les dichotomies et les inconséquences qui ont perturbé nos sociétés et ralenti notre développement économique et social ont été malheureusement nombreuses au cours de notre histoire contemporaine.
Pourquoi sommes-nous aujourd'hui dubitatifs, mal assurés, peu confiants, alors que nous avons reconquis notre liberté grâce aux sacrifices de nos jeunes? Pourquoi sommes-nous encore sceptiques et hésitants, alors que nous voyons clairement sous nos yeux, comment fonctionne le monde avec les citoyens heureux des pays qui pratiquent la démocratie, avec des gouvernants librement élus, qui sont soumis aux mêmes droits et devoirs que leurs concitoyens qu'ils respectent et encouragent à prospérer et à s'enrichir grâce au travail et à l'intelligence.
D'un autre côté, nous sommes face à des dictateurs qui ont usurpé le pouvoir dans le but d'en profiter égoïstement, pour s'enrichir, appauvrir leurs sujets qu'ils méprisent et gardent à l'état de soumission et de misère, alors qu'ils passent le plus clair de leur temps à amasser des fortunes démentiellement colossales par cupidité, laissant leurs citoyens en manque de soins et d'éducation, poussant l'hypocrisie jusqu'à la multiplication des projets de construction de lieux de culte pour tromper encore les gens.
Et comble du paradoxe, ce sont, aujourd'hui, les pays démocratiques occidentaux qui viennent au secours de ces respectables citoyens qui luttent contre la tyrannie de leurs dictateurs, dont plusieurs poussent l'hypocrisie jusqu'à prétendre être les émirs des croyants et tenir leur pouvoir d'Allah, pour les libérer de leurs dirigeants oppresseurs.
Pourquoi en sommes-nous là sous-développés, victimes de la misère, de la pauvreté et du chômage, alors que nous nous sommes libérés du régime colonial depuis plus d'un demi siècle ? N'est-ce pas là une question pertinente ? Comment en sommes-nous arrivés là en même temps libérés et malheureux ?
Je pense que c'est nous, citoyens et gouvernants réunis, qui sommes responsables de cette situation.
Nous avons toujours eu tendance à trop glorifier nos dirigeants et à les laisser faire à leur guise, et mal nous en prit !
Au cours de la décennie 1960-70 Bourguiba, grisé par l'idolâtrie que lui vouait son peuple, qu'il a certes aidé à se libérer de la colonisation, grâce aux sacrifices de tous , a démantelé les syndicats ouvriers et estudiantins et fait mettre en prison les opposants au régime dont les jeunes perspectivistes, fleurons de la brillante jeunesse intellectuelle et militante d'alors, qu'il a brisée et condamnée à la précarité. Conséquence de cette politique restrictive : suppression de la liberté de la presse, interdiction et traque des associations, découragement de toute initiative de contestation. Le vide politique et culturel s'est alors installé dans le pays pour longtemps et la voie s'est ouverte aux islamistes, intégristes, qui ont comblé le vide et prospéré grâce à l'afflux des mécontents et victimes du despotisme qui ont trouvé dans l'islamisme une possibilité de revanche contre le despotisme bourguibien. Et c'est ainsi que l'intégrisme et le terrorisme ont trouvé un terrain favorable et un vide idéologique et culturel qui leur a permis de prospérer et de se faire un grand nombre d'adeptes.
Quant à Ben Ali, sa malhonnêteté ne fait aucun doute. Mais il faut reconnaître que nous l'avons aidé à dépasser les limites. On peut dire qu'au meilleur des cas, nous n'avons pas assez résisté à ses excès et à ses turpitudes ; et au pire des cas on dirait qu'il a bénéficié de la complicité d'individus peu scrupuleux, profiteurs , cupides, disposés à vendre leur pays pour servir leurs intérêts personnels.
Ce qui est malheureux et pénible c'est de savoir que de nombreux Tunisiens, d'âge assez avancé et de haut niveau universitaire, assumant d'importantes responsabilités nationales aient la bassesse de violer la loi, de commettre des délits invraisemblables, eux qui sont censés donner l'exemple à leurs concitoyens, et ce, pour servir les intérêts illégaux de Ben Ali et de sa famille, allant jusqu'à accorder de faux diplômes universitaires à des personnes de niveau élémentaire.
A la veille des élections de la Constituante, nous sommes préoccupés et angoissés par le choix d'un régime politique idéal qui nous protégerait contre la dictature, avec d'éventuelles clauses et astuces destinées à empêcher les gouvernants de commettre des excès de pouvoir.
En fait, il n'y a pas de régime idéal ! Et plus on cherche dans l'exercice de pouvoir, des antidotes et des obstacles, plus on le complique, réduisant ainsi son efficacité, au détriment du service de l'intérêt général. Bien sûr il y a des règles universelles à respecter telles que la séparation des pouvoirs, le suffrage universel, le respect de la Constitution et d'autres règles et traditions de citoyenneté.
Mais le titulaire authentique du pouvoir doit être le citoyen, qui délègue certes l'exercice du pouvoir aux gens qu'il élit, mais qui doit rester maître à bord grâce à sa vigilance, à son comportement citoyen et responsable, à sa maturité politique et sociale, pour s'assurer une crédibilité et un sérieux dissuasifs des dépassements et excès de pouvoir.
L'histoire contemporaine peut nous donner d'utiles enseignements sur nos dirigeants.
Par exemple, Bourguiba et Ben A li étaient tous les deux meilleurs au début de leurs mandats qu'à la fin. Les vicissitudes de la vie interviennent pour marquer des tournants dans l'exercice du pouvoir. Des femmes peuvent intervenir dans la vie des responsables et laisser des marques, parfois, malheureusement négatives.La santé et l'âge peuvent aussi perturber l'équilibre des chefs.
Mais l'attitude et le comportement du citoyen vis-à-vis de ses gouvernants sont déterminants.
Le citoyen permissif, intéressé, passif risque d'encourager ses chefs à le dominer.
Par contre, le citoyen vigilant, intègre, sérieux, responsable, courageux pour résister et s'opposer aux dérives de ses chefs, a toutes les chances d'obtenir leur respect, ce qui peut accréditer le dicton qu'on n'a que le gouvernement qu'on mérite.


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