Encore des progrès à faire dans le secteur défensif L'un des piliers de la sélection nationale est confiant quant à l'avenir de l'équipe. Il a pleinement la certitude que la Tunisie sera la meilleure et que le titre africain ne lui échappera pas en 2013. Comment jugez-vous le parcours de l'équipe de Tunisie lors de la CAN de Tanger? Notre participation à ce championnat, compte tenu du manque flagrant d'expérience chez la majorité de l'effectif et de la présence de la fine fleur des sélections continentales, me paraît dans l'ensemble encourageante. Je suis persuadé que le rendement, malgré des hauts et des bas s'est amélioré. On a réussi dans certaines combinaisons et on a échoué dans d'autres. On pouvait faire mieux. Le jour inaugural face à la coriace équipe camerounaise, la peur de perdre a liquéfié les énergies lors du 5e set. Contre l'Egypte la plus forte et la grande favorite, l'expérience a prévalu. Vous dites que le rendement tunisien s'est amélioré. Où se situent justement ces progrès? Le jeu est devenu beaucoup plus cohérent. Chaque joueur essaye de s'acquitter totalement de sa tâche. Les combinaisons d'attaque s'appliquent désormais avec beaucoup plus de rigueur et d'efficacité. Et en plus de la solidarité qui lie le groupe, l'équipe dispose des meilleures individualités. Il faut dire cependant, que le retour de Hfaïedh a nettementy contribué à la stabilité des différents secteurs du jeu. Mais la modeste prestation contre l'Egypte fait trop mal après tout… Vaincre le tenant du titre était le grand souhait du groupe. Pour être objectif et surtout réaliste, disons que l'équipe n'était même pas égale à celle des Egyptiens. C'est vrai, on était dans un jour sans. Quand il vous manque deux joueurs exceptionnels et de base capables de mettre en difficulté n'importe quel adversaire grâce à leurs services puissants et leur intelligence créatrice, mis au service de l'expérience acquise chez les autres joueurs, il est vraiment difficile de déstabiliser la machine égyptienne. Ne pensez-vous pas que l'échec était prévisible bien avant la CAN ? Parler de chronique d'un échec annoncée serait sans doute injuste envers des joueurs qui n'ont point démérité. Nous n'avons perdu qu'une bataille. Mais nous avons énormément tiré profit du tournoi et on a pu récolter autant de satisfactions malgré les deux défaites. J'avoue que le volley-ball tunisien a perdu dix ans avec Jacob Antonio et Basic. Deux entraîneurs qui étaient venus pour garnir leur CV, sans plus. Je me rappelle que Antonio m'avait convoqué, mais j'avais dû après quelques jours quitter le groupe, car j'avais découvert qu'il n'y avait rien qui m'encourageait de continuer. De l'avis des observateurs et des techniciens, rien n'a fonctionné comme il se doit chez l'équipe de Tunisie face à ses deux principaux rivaux, le Cameroun et l'Egypte... Contre le Cameroun, on était proche de la victoire. Face à l'Egypte, on a fait un début et également un bon troisième set. Les «pros» de ces deux équipes, leur service puissant et risqué et la bonne tenue défensive ont fait la différence. Autrement dit, ces qualités fondamentales constituaient les principales armes des Camerounais et des Egyptiens. Quels sont les motifs de satisfaction à retenir après la compétition africaine de Tanger? Cette CAN est venue au moment opportun dans l'œuvre de construction d'une équipe solide et capable de dire son mot et de relever le défi en championnat d'Afrique dans deux ans. Les joueurs ont gagné en maturité et sont nettement conscients de toutes les lacunes, même si elles ne sont pas nombreuses et qu'elles ont perturbé la marche de l'équipe à Tanger. Axer le travail sur le secteur défensif —service, défense, réception et couverture— demeure une urgence absolue. Car, en attaque, les bras ne manquent point. Et pour ce qui concerne la passe, que diriez-vous, d'autant qu'on a senti une certaine instabilité au poste de passeur? J'essaye personnellement de m'acquitter convenablement de ma tâche, en mettant les attaquants sur orbite, en variant le jeu et en perfectionnant les automatismes. C'est le cas de le dire également pour mon collègue Mohamed Ben Slimène. Nous sommes deux passeurs qui se complètent et qui se respectent. Bientôt, il y aura une nouvelle échéance qui ressemble à la CAN. Il s'agit du tournoi africain de qualification pour les Jeux olympiques de Londres... Nous n'épargnerons en fait aucun effort pour faire bonne figure et aller au bout de notre rêve. Tout peut arriver dans cette compétition qui constitue, elle aussi, une étape importante dans notre parcours. Ce qui est certain, c'est qu'on montrera un visage beaucoup plus rassurant et un rendement meilleur. L'équipe de Tunisie est sur la bonne voie. Et cela doit lui permettre d'être intouchable pour bien longtemps. Pour une décennie, peut-être.