• Des harragas tunisiens par centaines forcés de rentrer au bercail par vols charters quotidiens… Décidément, nos harragas ne comptent plus les revers et les malheurs. Si ce n'est pas un naufrage, c'est un calvaire non moins dramatique qui les attend sur les terres de la péninsule où tous les moyens sont désormais bons pour espérer vaincre le phénomène, de plus en plus terrifiant, de l'émigration clandestine. Il est vrai que ce phénomène a pris, cette année, des dimensions jamais égalées en Italie où le nombre de harragas venus d'Afrique, et particulièrement de Tunisie, échappe, de l'aveu même des médias locaux, à tout recensement. Pire, les émigrés étrangers, une fois atterris sur «l'Eden de Lampedusa», n'hésitent pas à user de violence pour espérer sauver leur peau. Quitte à incendier les centres d'hébergement où on les entasse. Quitte aussi à en venir aux mains avec des carabiniers de moins en moins patients et de plus en plus irrités par un calvaire quotidien devenu sans doute insupportable. Rêve brisé Impatientes d'en finir avec un casse-tête qui a fait perdre à l'île de Lampedusa une bonne partie de sa réputation touristique internationale d'«oasis de rêve», les autorités italiennes se sont finalement résolues à passer à l'offensive, en optant pour l'expulsion massive de ces «intrus étrangers indésirables», et cela à coups de vols charters quotidiens, via Palerme. Evidemment, ce fut un coup dur pour nos harragas dont le rapatriement se fait chaque jour par centaines. Et à ce rythme, leur nombre (quelque 15.000) se réduira comme une peau de chagrin. Chagrin : le mot est lancé pour signifier la dure réalité d'un rêve brisé. «Si c'était à refaire, je ne dirais pas non», nous confie l'un d'eux qui, visiblement déçu, jure de tenter de nouveau le coup ! Incorrigible, loin d'être assagi, il pourrait reprendre l'aventure. A l'opposé de certains de ses semblables qui ont sans doute retenu la leçon. Entre-temps, nul ne peut prévoir la fin de la vague des expulsions que les autorités italiennes, motivées par l'adhésion de l'opinion publique qui la qualifie de «populaire», semblent déterminées à poursuivre. Advienne que pourra ! Basta…