• Le PIB mondial ne devait progresser que de 3,1%, alors qu'il avait crû de 3,9% en 2010. Pendant les temps durs on revient aux valeurs sûres. En effet, à la veille d'une longue récession, inévitable selon certains, plusieurs experts, associations et institutions ne cessent de rappeler les règles d'éthique et les bonnes pratiques de gestion au niveau micro et macroéconomique, mais aussi les multiples dérapages inhérents à un processus de mondialisation non maîtrisé. Récemment, le rapport sur le commerce et le développement 2011 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a jeté la lumière, dans une première partie, sur la fragilité de l'économie mondiale et les nombreuses sources, structurelles et conjoncturelles, d'instabilité des marchés. D'ailleurs, la croissance mondiale soutenue, durant les deux dernières décennies, a éclipsé les inégalités du développement à l'échelle mondiale. Rappelons, à cet égard, que le rythme d'ouverture et d'intégration économiques a atteint la vitesse de croisière au détriment de l'homme et de l'environnement, principaux facteurs de croissance. Pour 2011, le PIB mondial ne devait progresser que de 3,1%, alors qu'il avait crû de 3,9% en 2010. " Mais la reprise économique mondiale est entrée dans une nouvelle phase de fragilité faute d'un réel processus de croissance autonome tiré par les dépenses privées et par l'emploi, surtout dans les pays développés", explique le rapport. En effet, les plans d'austérité et les quelques pratiques protectionnistes appliqués par certains pays développés en difficulté risque de sombrer davantage les indicateurs macroéconomiques. En effet, la relance ne peut plus être assurée, seulement, par la demande intérieure. Les ménages sont déjà endettés et les banques sont de plus en plus réticentes à toute demande de crédit, surtout de consommation. Sur un autre plan, avec la baisse d'activité de la majorité des entreprises, le licenciement est devenu une pratique courante. Face à cette menace, les travailleurs renonceront à une partie de leurs revenus pour constituer des provisions utiles pendant les éventuels passages en chômage technique. Le phénomène se reproduit aux quatre coins du monde, malgré la diversité des causes. Des Etats-Unis, au Japon en passant par l'Europe, la demande intérieure a pâti de la stagnation des salaires et de l'emploi. Il va sans dire que les revenus salariaux sont le principal moteur de la demande intérieure dans les pays développés et les pays émergents. Les pays en développement recherchent de nouveaux paliers de croissance Cette année, le printemps arabe a pesé lourd sur le rythme des investissements, ainsi que sur la production et d'exportation de la majorité des entreprises. Combinés à la baisse des recettes touristiques, plusieurs points de croissance sont partis en fumée. Au-delà de ces pays, les taux de croissance dans les pays en développement sont largement supérieurs à ceux des pays développés. D'après l'étude, le taux de croissance moyen de 6,5% est porté davantage par la demande intérieure que par les exportations. En effet, les ternes perspectives des grands marchés d'exportation, Etats-Unis, Japon et Europe, ont contraint les économies en développement à rechercher de nouveaux paliers de croissance. Notamment, la demande intérieure et le développement du commerce international entre les pays du Sud. Toutefois, pour certains pays, il n'est guère probable que ces gains en PIB permettent de réduire notablement la pauvreté dans un avenir proche. " Les avancées économiques n'ont pas de retombées positives pour la population dans son ensemble ", rappelle le rapport. Désormais, cette économie mondialisée ne peut pas fonctionner dans l'intérêt de tous sans une solidarité et une coopération internationale.