Durant la campagne électorale de l'Assemblée constituante, on constate que les partis politiques ont élaboré des stratégies de communication qui rappellent celles utilisées en marketing commercial afin de convaincre les électeurs. Or, la mise en place d'une stratégie de campagne efficace exige une préparation minutieuse sur la base d'une analyse rigoureuse de l'environnement électoral, d'une évaluation objective des forces politiques en présence et d'une connaissance approfondie des aspirations des électeurs. Les stratégies utilisées Pour définir leurs objectifs, leurs programmes et pour influencer le comportement des électeurs en leur faveur et proposer une communication adaptée qui repose sur les techniques de communication, les candidats des partis politiques ont opté pour des stratégies de communication chacun selon ses capacités. La majorité des partis, pour manque de moyens financiers, ont opté pour la stratégie indirecte et ont concentré beaucoup d'efforts sur des segments précis des électeurs susceptibles de les appuyer ou sur les zones géographiques lointaines où les concurrents sont inexistants ou mal implantés. Cette stratégie est plus efficace et plus économique mais risque de créer un créneau pour les autres partis qui disposent de plus de moyens. D'autres partis, ont opté pour la stratégie directe ou stratégie de vraisemblance basée sur un segment de la population ou sur une zone géographique bien déterminée où les concurrents sont présents et utilisent des moyens semblables à celui des concurrents. En effet, cette stratégie nécessite une réelle supériorité et une volonté affirmée pour maintenir l'avantage concurrentiel pour enfin gagner le minimum de vote. Quelques partis, qui disposent de moyens et de ressources, ont opté pour une stratégie d'envergure ou d'encerclement et ont utilisé une variété des méthodes de communication : le porte à porte, les meetings, les affichages et la distribution des documents, les méthodes classiques (radio, télévision, presse, etc...) parallèlement aux outils modernes de communication (l'Internet et les réseaux sociaux). Tous ces instruments ont permis à ces partis politiques d'instaurer des contacts avec leur base électorale partout dans le pays et à l'étranger, de toucher l'ensemble des segments de la population et de conquérir l'ensemble des zones géographiques. Reproches Malgré la portée de ces stratégies, elles soulèvent les reproches liées à leurs applications. On reproche souvent à ces stratégies de remplacer les idées politiques par les images. Si l'on peut vendre un produit à des consommateurs grâce à des techniques de marketing, on peut également vendre des idées politiques grâce à des techniques similaires. Un autre reproche consiste à dire que si tout tient dans la communication avec un slogan, on peut se demander si les chefs des partis politiques appuient leur campagne sur des convictions politiques ou bien sur un investissement massif en communication politique. L'importance des données (démographiques et économiques), leur disponibilité et leur mise à jour sont un préalable à une démarche stratégique structurée à l'image des stratégies du marketing commercial sans lesquelles on ne peut élaborer aucune stratégie de marketing politique. Par ailleurs, durant les campagnes électorales futures, il faudra privilégier les nouvelles technologies de l'information par l'enrichissement du contenu des sites et leurs diversifications et l'exploitation de la messagerie électroniques et des solutions «SMS» à l'instar de la campagne électorale américaine en 2008.