La reprise économique mondiale est entrée dans une nouvelle phase de fragilité, faute d'un réel processus de croissance autonome tiré par les dépenses privées et par l'emploi Les flambées successives des prix des produits de base, la détérioration continue des pouvoirs d'achats et l'endettement galopant des ménages, la situation est préoccupante à l'échelle mondiale. Tout simplement, les marchés sont de moins en moins juteux, les clients de moins en moins solvables. Il s'ensuit que les producteurs règlent leurs productions au nouveau rythme de la demande. A ces nouveaux régimes, les besoins en main-d'œuvre diminuent et les licenciements sont au-devant de la scène. D'où la réduction des revenus et de la demande générale. Et même ceux qui ont réussi à garder leurs boulots s'inquiètent pour leur avenir. Du coup, ils réduisent leurs consommations en vue d'alimenter leurs épargnes. La résultante est une tendance baissière continue de la demande. Ainsi, parmi les gages d'une croissance soutenue est une forte demande intérieure. Si la question se pose aujourd'hui, c'est parce que l'économie mondiale recherche de nouveaux leviers de croissance et peine à redémarrer. D'après le rapport sur le commerce et le développement 2011 de la Cnuced «la reprise mondiale a ralenti en 2011. Le PIB mondial ne devrait progresser que de 3,1% alors qu'il avait cru de 3,9% en 2010 ». Bien que des prémices de relance sont détectés dans certaines économies développés, comme l'Allemagne, ou émergents, comme le Brésil, le rythme de la croissance mondiale est plutôt timide et fébrile. En effet, l'interdépendance des économies et la financiarisation des marchés, notamment des produits de base, ont exposé les pays à de douloureux chocs répétitifs. De même, la volatilité des marchés financiers et des produits de base a fragilisé la majorité des indicateurs macroéconomiques de tous les pays. Ainsi les sources de croissance peuvent entraver le rythme d'évolution du PIB. La progression des salaires favorise la croissance économique D'après le rapport « La reprise économique mondiale est entrée en même temps dans une nouvelle phase de fragilité, faute d'un réel processus de croissance autonome tiré par les dépenses privées et par l'emploi». Les revenus salariaux sont le principal moteur de la demande intérieure. Du coup, la croissance économique est largement tributaire de l'évolution des revenus et du comportement de leurs détenteurs, notamment l'arbitrage entre la consommation et l'épargne. Dans les pays développés, les politiques de relance budgétaire ont cédé la place à des plans d'austérité qui risquent de plonger ces économies dans une longue stagnation. Outre le gel des revenus, les projets de redressement des comptes des finances publiques sont de nature à élargir l'assiette et les taux d'imposition. Il s'ensuit que les ménages, de plus en plus sceptiques à l'égard de l'évolution de la conjoncture, baissent leurs niveaux de consommation et optent plutôt pour l'épargne pour se prémunir contre toutes les menaces, notamment d'une longue période de chômage. Ainsi, la baisse de la demande de ces gros marchés d'exportation aura des effets néfastes sur les pays émergents et en voie de développement qui tirent leur croissance économique par les exportations vers ces marchés européens, américains et japonais. Plus généralement, selon le document « Le risque essentiel est que les salaires ne progressent pas suffisamment pour contribuer à un processus de croissance durable et équilibré, basé sur la demande intérieure ». D'ailleurs, si les salaires progressent moins vite que la productivité, cela implique que la demande intérieure progresse plus lentement que l'offre potentielle. Bien que, face à une telle situation, les mesures de facilitation des crédits ou la recherche de nouveaux marchés extérieurs semblent les solutions les plus populaires, elles ne peuvent assurer un équilibre durable. En effet, fortement endettés, les ménages auront tendance à réduire leurs consommations et s'aligner au nouveau revenu net. D'où, à moyen terme, une baisse garantie de la demande. Pour la deuxième solution, la recherche continue des marchés étrangers implique une recherche continue des sources de compétitivité. Ce qui mène à des politiques qui privilégient la maîtrise des coûts, d'où la stagnation, voire la baisse des salaires.