«L'amélioration de la productivité dans l'entreprise industrielle» a été le thème d'un workshop organisé mercredi après-midi à Sfax. Cette manifestation organisée dans le cadre du Programme national de promotion de la qualité est à l'initiative de l'Institut supérieur de gestion industrielle de Sfax, « ISGI ». Marquée par une participation massive des étudiants de cet établissement universitaire, ce workshop a permis à des experts tunisiens mais aussi japonais de débattre de la promotion de la productivité de l'entreprise tunisienne. Les objectifs de cette rencontre, selon Mme Amel Ben Farhat, directrice générale du Programme national de promotion de la qualité, consistent à sensibiliser des étudiants, des enseignants et des industriels de la région de Sfax au rôle de la mise en œuvre des bonnes pratiques japonaises dans l'amélioration de la qualité et de la productivité. Il s'agit également de promouvoir le projet tuniso-japonais en matière d'amélioration de la qualité et de la productivité. Ce projet financé par l'Agence japonaise pour la coopération internationale est dans sa phase finale. Il permettra à 60 entreprises industrielles tunisiennes opérant dans les secteurs électrique, mécanique et emballage de bénéficier d'activités d'assistance technique et de promotion des bonnes pratiques japonaises en matière d'amélioration de la productivité. Pour ancrer davantage la culture de l'amélioration continue, ce programme vise également la formation de 20 consultants relevant de l'Unité de gestion du programme qualité, du Cetime et du Packtec. De leur côté, les experts japonais en la matière ont présenté des exposés détaillés, parfois techniques, portant sur la productivité de l'entreprise industrielle en se référant aux exemples réussis un peu partout dans le monde. Ainsi, l'origine du mouvement de productivité au Japon remonte à 1955. La situation économique du pays était catastrophique: le PNB par habitant était de l'ordre de 270 dollars, installations et technologies de production pauvres, absence d'un système scientifique de gestion...Le défi à relever consistait, à cette époque, à réaliser une économie «autonome». Pour ce faire, il était question de jeter les bases d'une économie dynamique grâce à la promotion de l'exportation des produits de très bonne qualité à des prix compétitifs. Les Japonais se sont, également, inspirés des expériences européennes et américaines tout en analysant et adaptant la philosophie européenne. Selon cette philosophie, «la productivité n'est pas seulement un concept technique étroit, mais un large concept social ». En d'autre s termes, la productivité est avant tout un état d'esprit qui cherche constamment à améliorer ce qui existe déjà, tout en étant persuadé que l'on peut toujours faire mieux. Cela dit, la philosophie japonaise en matière de productivité et de qualité repose sur deux éléments essentiels : la productivité et la qualité vont de pair et la qualité ne rend pas nos produits plus chers. Cette philosophie adapte trois principes fondamentaux : ne pas licencier les ouvriers, augmenter la productivité à travers le travail d'équipe et la coopération entre la direction et les employés et la distribution équitable des bénéfices de l'augmentation de la productivité. D'autres success stories de mouvements nationaux d'amélioration de la productivité ont été exposés, dont celui de Singapour. Le mérite de ce workshop, qui a été également marqué par la présence de quelques industriels tunisiens, est de mieux « sensibiliser les étudiants, futurs décideurs, quant à la nécessité d'ancrer davantage la culture de la productivité au sein de nos entreprises notamment industrielles» comme le souligne M. Abdelfeteh Ghorbel, directeur de l'ISGI.