Voici un étrange pays où à peine sortis des élections qui se sont parfaitement déroulées, nous voyons un gagnant qui est reluquant à assumer le pouvoir, un perdant qui refuse d' être associé au gouvernement, un des favoris qui n'existe que virtuellement, des femmes qui votent contre les femmes, des zones touristiques qui votent contre le tourisme, un Premier ministre qui choisit son président au lieu de l'inverse, et où la démocratie et la liberté engendrent la crainte. Comprenne qui pourra. Le citoyen tunisien commence à se demander très sérieusement si on ne va pas lui demander de marcher sur la tête. Le jeu politique, en Tunisie, aujourd'hui, est compliqué et le Tunisien s'y perd. Ces élections ont finalement marginalisé des pans entiers de la société, des intellectuels de haut niveau, des politiciens chevronnés, des représentants de la société civile inscrits sous des bannières indépendantes etc....Elles auront mis en avant des groupes mal connus qui doivent maintenant faire leurs preuves et agir en accord avec leurs promesses. Le citoyen est aujourd'hui dans l'incertitude, il ne sait trop que penser de tout cela. Il voit son avenir commencer à lui échapper et ne peut être sûr de ceux qui sont en charge du pays. Penseront-ils vraiment à lui au moment des décisions importantes ou privilégieront-ils des intérêts partisans...Il est hors de question qu'il soit infantilisé et mis devant le fait accompli. Il semble, aujourdhui, que les élections ne suffisent plus, nous voulons un droit de regard sur ce qui va se passer. Les travaux de la Constituante doivent être retransmis en direct et intégralement à la télévision sur un canal spécial. Le citoyen pourra réagir en temps réel selon un lien internet avec cette assemblée et ses réactions prises en considération, nous sommes en démocratie et la démocratie cela doit se voir et s'entendre.