Cette phrase célèbre, prononcée par un politicien de la 4e République française à l'adresse de son chauffeur, résume un tant soit peu le climat régnant au sein de l'Assemblée nationale constituante. Tout le monde attend l'adoption de l'organisation provisoire des pouvoirs, pour que le nouveau président de la République puisse être désigné et ainsi prendre ses fonctions. Afin que soient désignés le chef du gouvernement et les ministres. Car le pays et le peuple attendent de voir le gouvernement issu de la légitimité des urnes se mettre au travail et s'atteler à résoudre les innombrables problèmes qui se sont amoncelés. Il n'est cependant pas question d'adopter à la légère n'importe quel système d'organisation provisoire des pouvoirs. Celui soumis hier à la discussion, fort de 346 articles, méritait bel et bien d'être passé au crible fin, afin que le présidentialisme soit effectivement écarté, mais sans tomber non plus dans le travers inverse, celui d'un pouvoir exorbitant entre les mains du Premier ministre et de sa majorité parlementaire. Quoi qu'il en soit, le débat s'impose et toute précipitation serait malvenue. N'oublions pas qu'il s'agit là d'une mini-Constitution qui conditionnera la gestion du pays durant une année pleine. Des députés d'Ettakatol, membres de la commission chargée du projet d'organisation provisoire des pouvoirs, reprochent, selon M. Bennour, porte-parole de ce parti, justement la célérité avec laquelle certains voulaient faire examiner le texte en séance plénière (2 heures et demie de travail en commission seulement). Ce alors, reprochent-ils, le fait que les prérogatives accordées au chef du gouvernement par le projet soient, à leur sens, excessives.