Une rencontre a eu lieu, vendredi, à Tunis, entre le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Abdessalem Jerad et le secrétaire général du Mouvement «Ennahdha», Hammadi Jebali, et a porté sur la conjoncture actuelle dans le pays et sur le rôle de la Centrale syndicale durant l'étape transitoire. Selon M. Jerad, la rencontre a permis de clarifier les relations entre l'organisation et les partenaires du mouvement «Ennahdha», dans une allusion à la teneur de l'intervention du président du groupe parlementaire du Congrès pour la République (CPR), au cours de l'une des séances de la Constituante, considérée par la direction de l'Union, dans un communiqué, comme étant préjudiciable à l'Organisation ouvrière. Joint par téléphone, M. Jerad a ajouté à l'agence TAP que l'accent a été mis sur l'attention portée par l'Ugtt aux préoccupations nationales et populaires, soulignant les principales questions soulevées dans ce cadre, en l'occurrence le vide politique actuel, la nécessité de hâter la formation d'un gouvernement, l'écriture de la nouvelle Constitution et la fixation des compétences de l'Assemblée constituante et la durée de son mandat. Il a, d'autre part, mis en valeur l'attachement de l'Union à coopérer avec le gouvernement issu de l'Assemblée constituante, élue par le peuple tunisien, s'agissant notamment de transcender tout obstacle susceptible d'entraver l'économie nationale. Pour sa part, et dans une déclaration à l'agence TAP, M. Hammadi Jebali a affirmé que son parti se tient du côté des travailleurs dans «leurs revendications», indiquant «avoir réitéré, durant son entretien avec M. Abdessalem Jerad, l'impératif de consacrer le consensus, de poursuivre les concertations et de renforcer le rapprochement.» Après avoir réaffirmé la disposition de son parti d'instaurer le dialogue avec les différentes organisations professionnelles, M. Jebali a fait remarquer que le Mouvement «Ennahdha» respecte l'indépendance de la Centrale syndicale. Autant son parti est compréhensif vis-à-vis des sit-in et des manifestations qui sont organisés pour des revendications «sociales raisonnables», autant il appelle à prendre conscience des agendas politiques qui sont mis en oeuvre sous couvert de revendications à caractère social.