Dans le gouvernorat de Kairouan, les prestations en médecine scolaire sont assurées par 65 médecins et 122 infirmiers, soit un médecin pour 11.574 élèves et un infirmier pour 2.935 élèves. Il serait donc souhaitable de renforcer le cadre médical et paramédical d'autant qu'il existe dans la région 314 écoles primaires, 44 collèges, 25 lycées et 8 institutions universitaires. Outre les visites médicales obligatoires, les vaccinations et le contrôle de l'hygiène de l'environnement, on a créé des bureaux d'écoute et de conseil avec pour mission de lutter contre l'échec scolaire, de protéger les adolescents contre la délinquance et les risques menaçant leur santé et d'offrir à l'élève l'occasion d'exprimer ses problèmes personnels. Le Dr Hanène Hlioui, coordinatrice régionale de la santé scolaire et universitaire, nous précise dans ce contexte que la prise en charge des élèves est spécifique à chaque cas suivant la gravité de son état ou de sa situation sociale et familiale: «Une prise en charge peut se prolonger sur plusieurs séances. L'avis d'un spécialiste reste toujours souhaitable. Une analyse des cas reste possible, mais après avis de l'élève et de sa famille…», ajoute le Dr Hlioui. Par ailleurs, et grâce à la prévention, il est à noter que ces dernières années, on a enregistré une nette diminution des maladies de la teigne, et ce, grâce à l'amélioration des conditions de vie en milieu rural. Néanmoins, le taux de morbidité spécifique (carie dentaire et troubles de la vue) demeure relativement élevé. Manque d'infirmeries Nous apprenons dans ce contexte que plus de 400 paires des lunettes ont été mises à la disposition de l'unité régionale de la santé scolaire et universitaire afin de les offrir aux élèves nécessiteux. D'ores et déjà, 180 paires ont été distribuées et on poursuit la campagne de sensibilisation auprès des établissements scolaires. Malgré l'intérêt accordé à la santé des enfants et des adolescents, les statistiques révèlent que le taux des écoles et des lycées où il existe une infirmerie reste faible. D'ailleurs, les examens médicaux ont lieu, la plupart du temps, dans les salles de classe et dans les couloirs. Pourtant, on fournit aux écoles des tables d'examens, des escabeaux, des pèse-personnes et des échelles d'acuité visuelle. En outre, en milieu rural, certaines écoles ne disposent pas de blocs sanitaires, ni d'eau potable. D'où le recours à des citernes mobiles. Et puis, les produits détergents (savon, eau de javel, etc.) sont en nombre insuffisant dans plusieurs institutions scolaires, d'où le risque d'épidémie. D'autre part, en ce qui concerne les clubs de santé créés dans les lycées et appelés à jouer un rôle important dans la diffusion de la culture sanitaire, on constate que leurs activités sont en deçà des attentes, faute d'initiatives de la part des animateurs qui ne se sentent pas encouragés. Rares sont les clubs qui font preuve de dynamisme, en organisant des manifestations qui permettent aux élèves de jouer le rôle de médiateur de santé au sein de leurs institutions et auprès de leurs familles. Notons dans ce contexte que les directions régionales de l'éducation et de la santé ont organisé récemment un séminaire préparatoire de la 22e journée des clubs de santé autour du thème : «La gestion des situations de crise». Plusieurs interventions ont été données par des médecins et par des représentants de la Protection civile et du Croissant-rouge. On a mis l'accent notamment sur les gestes élémentaires de sauvetage en cas de situation de crises en milieu scolaire, sur la prise en charge de certains cas particuliers, en cas de violence, d'incendies, d'intempéries, de conflits, d'agressions, de viols, d'alcoolisme, de drogue ou de tentatives de suicide. Ensuite, des ateliers pratiques ont été une occasion de montrer les gestes à faire en cas d'arrêts cardio-respiratoires et en cas d'atteintes traumatologiques des os, avec une seule devise: «Ni trop dramatiser ni trop minimiser».