Les chefs d'entreprise ont toujours besoin des facilités administratives et financières en vue de mener leurs projets dans les meilleures conditions et participer au renforcement de l'économie nationale. En effet, les entreprises, opérant dans le secteur de l'industrie manufacturière, par exemple, participent dans de grandes proportions aux exportations, à la création de postes d'emploi et de richesses. La conjoncture économique difficile vécue par notre pays au cours des derniers mois a mis à rude épreuve l'appareil de production, dans la mesure où plusieurs entreprises ont suspendu leurs activités sous la pression des sit-in et des grèves, alors que d'autres ont préféré la délocalisation ou tout simplement l'arrêt définitif des activités. Un grand nombre de travailleurs ont donc été mis au chômage technique. Cependant, cette période de perturbation ne peut être que passagère. Les autorités publiques veulent jeter les bases d'une économie saine et dynamique ouverte aussi bien à notre marché traditionnel, qui est le marché européen, ainsi qu'aux marchés africains, arabes, asiatiques et américains. De nombreux pays ont déjà manifesté leur intérêt pour notre pays et ont promis de fournir l'appui nécessaire dans le domaine de l'investissement notamment. En tout cas, d'après une enquête menée par l'Institut arabe des chefs d'entreprise (Iace) les chefs d'entreprise opérant dans le secteur de l'industrie manufacturière sont plutôt optimistes et confiants pour le prochain semestre. Motivations financières et morales Au cours de cette prochaine période, la situation sera caractérisée, selon les personnes interrogées par la stabilité de la situation économique. Sur l'ensemble des chefs d'entreprise interrogés, près d'un estime que la situation économique globale du pays sera la même et près d'un sur trois affirme qu'elle sera meilleure durant les six prochains mois. Les chefs d'entreprise ont conclu des contrats avec des partenaires étrangers pour la commercialisation de leurs produits et doivent honorer leurs engagements sous peine de perdre le marché et la confiance établie au fil des mois. C'est que ces contrats ne tolèrent pas une arrivée tardive de la marchandise ou un défaut de fabrication. Pour ce qui est du secteur de l'industrie manufacturière, nombre de chefs d'entreprise (44%) pensent que la situation va rester stable alors que d'autres (22%) croient qu'elle va s'améliorer. Moins optimistes, près de 34 % affirment que l'évolution sera décroissante. Pas moins 57 % de chefs d'entreprise prévoient que la production sera la même au cours des six prochains mois, alors que 19 % estiment que le niveau sera plus élevé. Avant de répondre aux question, les chefs d'entreprise se sont basés sans doute sur certains paramètres liés aux nouveaux recrutements, au redéploiement des travailleurs existant et à l'amélioration des compétences dans le cadre de la formation. Les motivations financières et morales des travailleurs peuvent également pousser les travailleurs à améliorer leur productivité. Pour ce qui est de l'évolution des commandes pour le marché local ou pour le marché étranger, les chefs d'entreprise (45%) tablent sur une évolution stable, alors que près de 40 % prévoient un accroissement des commandes de plusieurs pays. Certaines entreprises ont déjà intégré les standards internationaux de qualité, ce qui favorise leur pénétration dans des marchés traditionnels et nouveaux. Les chefs d'entreprise ont été invités également à répondre à une question au sujet du prix de vente des produits. Ils estiment dans 48 % des cas qu'elles seront à la hausse pour le marché local et 60 % croient à une évolution des prix pour les marchés étrangers. Une révision des prix à la hausse tient compte évidemment des prix pratiqués par les autres entreprises concurrentes. Au cas où cette hausse est confirmée, elle permettrait une amélioration des recettes de ces entreprises. Près de 47 % des chefs d'entreprise interrogés estiment, cependant, que la situation financière sera la même au cours du prochain semestre, alors que pour 22 % tablent sur son amélioration. L'accroissement des recettes provient, en général, des ventes pour le marché local et étranger, mais aussi des crédits contractés et de la gestion rationnelle des ressources disponibles. Et quand le budget est suffisant, il est possible d'investir. Justement, dans le domaine de l'investissement, près de 48% considèrent que la conjoncture se caractérise par une forte incertitude. Une minorité, soit 18 %, croit que le prochain semestre est favorable à l'engagement de dépenses d'agrandissement des installations ou d'accroissement des stocks de machines ou de matériels. Une partie des personnes interrogées (36 %) estime tout simplement que la situation n'est pas favorable. Les optimistes parmi les chefs d'entreprise promettent d'augmenter leur investissement entre 10% et 20% des capacités installées. D'autres évoquent les obstacles qui se dressent devant les investissements et qui se traduisent par la hausse du prix des biens d'équipement (25 %), la faiblesse des liquidités globales de l'entreprise et les politiques économiques gouvernementales avec près de (20%). Les hommes d'affaires interrogés sont inquiets au sujet de l'instabilité politique et sociale l'incertitude dans le monde des affaires. Cela n'empêche que près de 70% des chefs d'entreprise pensent que les effectifs seront stables. Même si peu de chefs d'entreprises envisagent des recrutements compte tenu de leur situation financière, l'objectif affiché consiste à préserver au moins le nombre de postes d'emploi déjà existant.