Des joueurs en fin de contrat, un entraîneur qui n'en finit pas d'alimenter les rumeurs et un président qui observe le silence… Que se passe-t-il du côté du Parc «B» ? Quand on observe un peu ce qui se passe depuis quelque temps à l'Espérance, on comprend aisément pourquoi les clubs tunisiens ne restent pas longtemps au top sur le plan continental, comme c'est le cas des clubs égyptiens (Al Ahly et Ezzamalek), Mazembe ou Enyemba. Rappelez-vous : une victoire sans lendemain pour le Club Africain en 91-92, idem pour l'Etoile en 2007, alors que l'Espérance aura attendu 17 longues années pour remettre cela. La suite a été beaucoup moins bonne. Pour tous, car la victoire a été très mal gérée, tant sur le plan individuel que collectif. Avec beaucoup d'amateurisme et une bonne dose de prétention. A l'Espérance aujourd'hui, tout ou presque est à reconstruire, alors que la logique veut que cette équipe progresse encore et s'installe pour deux ou trois années — au moins — sur le toit de l'Afrique. Et si l'on excepte un public en or qui a toutes les raisons de s'indigner face à cette situation qui tourne au mauvais vaudeville, chacun assume ses responsabilités dans l'actuelle tournure des événements. Procédons par ordre et par hiérarchie. Le président : nous savons le premier responsable plutôt taiseux (comme dirait Brel) et en tout cas pas habitué à se répandre sur les médias. Ce n'est pas un défaut mais ça peut l'être quand les choses partent de tous les côtés et qu'il faut les remettre dans l'état afin que la situation ne devienne pas incontrôlable. Ce qui est un peu le cas depuis le départ au Japon. Il est bon (pour lui et pour l'Espérance) que Hamdi Meddeb sorte au grand jour, démente ou confirme tout ce qui se dit et se fait aujourd'hui à l'intérieur et autour du club. Le coach : Nabil Maâloul est passé maître dans l'art de se faire de la publicité et de se vendre. Au coup de sifflet final d'EST-WAC, il a savamment et régulièrement alimenté les rumeurs les plus fantaisistes, faisant de sa personne l'objet de tous les désirs, de toutes les convoitises. Tout le monde le veut, tout le monde est fou de lui ! Alors que la réalité est tout autre puisqu'il devrait très probablement retourner à Al Jazira. Mais franchement nous n'avons pas aimé, alors là pas du tout, qu'un joueur et un entraîneur, qui doivent tout à l'Espérance, fassent tout ce «chantage médiatique». Les joueurs : peut-on leur reprocher de chercher à avoir le meilleur contrat possible, surtout que l'on sait que bon nombre d'entre eux sont en fin de contrat? Hichri, Korbi, Traoui, Banana, Chemmam et Darragi sont aujourd'hui dans cette situation, sachant qu'ils ont tout à gagner à ne pas rempiler avec l'Espérance. Ceci dans le cas où ils auraient inévitablement une offre car on sait que certains joueurs et… agents sont passés maîtres dans l'art de la surenchère. Pour en revenir à Hamdi Meddeb, cela nous étonne qu'il n'ait pas été prévoyant à ce niveau car on ne laisse pas un joueur arriver à la fin de son contrat pour discuter avec lui. Un nouvel entraîneur, des contrats à renouveler et des joueurs à recruter: voilà pour le chantier technique. Mais il y en a un autre qui urge: au Japon, le président de l'Espérance a quelque peu perdu de son autorité. Un peu par sa faute, il faut bien l'avouer, puisque ses largesses et sa générosité envers quelques personnes (il y en avait de toutes les couleurs au Japon) ont été très mal payées en retour. Il lui faut à présent rétablir son autorité et même taper du poing sur la table! La dernière remarque? A force de se taire et de cacher les choses, nos clubs ont tout à perdre, rien à gagner. Mais ça, c'est une autre histoire…