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L'archéologie dans la gabegie
On nous écrit : Lettre ouverte à monsieur le ministre de la Culture

Le 14 janvier 2011, alors que le président déchu Ben Ali se préparait à mettre les voiles, le peuple en ébullition enfonça des portes interdites. C'était celles des luxueuses résidences des beaufs de Ben Ali, à savoir les Trabelsi et les Matri. Le scandale de l'archéologie a éclaté au grand jour à partir de ce moment-là. Ces résidences étaient de véritables musées privés. Elles recelaient de nombreuses et précieuses pièces archéologiques dont certaines ont été modifiées afin de les réadapter à un autre usage, d'autres étaient tout simplement stockées car il faut vous dire que les beaufs en question étaient en premier lieu des trafiquants d'objets archéologiques. Et il faut vous dire encore qu'ils se sont servis dans les réserves de l'Institut national du patrimoine comme dans un supermarché. Cette affaire est loin d'être élucidée totalement, bien que deux personnes soient écrouées depuis quelques mois, à savoir l'avant-dernier directeur de l'INP, Béji Ben Mami (ex-maire de Tunis et ex-sénateur), et un sous-fifre. Nous savons par ailleurs aussi que pas mal de pièces archéologiques tunisiennes sont proposées à la vente aux enchères dans diverses villes européennes. C'est notamment le cas de précieux manuscrits arabes émanant des collections de Kairouan. En fait, les dégâts sont d'une grande ampleur. Et le plus grave c'est que rien n'a été fait pour détecter les failles de gestion ayant conduit à cette situation ou pour déterminer les complicités internes. En 2007, une feuille du Coran Bleu de Kairouan a été vendue pour 48.000 euros à la salle Drouot à Paris. Je cite cet exemple pour dire que la gestion des collections précieuses est loin d'être sérieuse : des locaux non sécurisés, voire insalubres, un personnel insuffisant ou non qualifié, une mauvaise gestion ouvrant la voie aux malversations...Il y a une déontologie de travail qui n'a jamais été respectée en ce qui concerne la gestion des collections précieuses. Ces dernières années, les vols par effraction dans les musées se sont multipliés (toute une série au musée de Raqqada, Sbeïtla, Lamta, Carthage...) et même dans le siège de l'INP ( un trésor monétaire dit d'Hannibal et des sculptures romaines ont disparu sans retour). La majorité de ces affaires demeure dans le mystère. Il y a lieu de se pencher sur les méthodes de travail de la brigade spécialisée du ministère de l'Intérieur. Il faut sans doute une meilleure formation des inspecteurs. La présence de véritables archéologues au sein de cette brigade est à préconiser. Il y a lieu également de se pencher avec plus de décision sur l'affaire des déclassements de terrains archéologiques à Carthage.
La gabegie touche particulièrement aussi l'administration des institutions de l'archéologie :
-l'INP : l'ex-ministre de la Culture sous la pression de revendications syndicales a gelé l'ancienne direction et a mis à sa place un directeur provisoire (un inspecteur du ministère de la Culture) puis une direction provisoire composée de chercheurs, sachant que les directeurs gelés n'ont pas été démis de leur fonctions et continuent donc à bénéficier aux frais du contribuable des acquis de leurs charges (primes, voitures de fonctions bons d'essence) sans exercer. La direction provisoire se trouve donc en porte-à-faux juridique et de toute façon il faut mettre un terme à cette situation bizarre. L'INP doit être revu et corrigé au plus vite suivant les souhaits exprimés dans divers communiqués du bureau syndical des chercheurs, à savoir : un directeur général et un conseil scientifique élus par les chercheurs pour un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois. Or, nous savons qu'un organigramme gonflé de directions, de sous-directions et de dizaines de services complètement insignifiants, sauf peut-être pour ceux qui les ont conçus, est en cours d'approbation dans le circuit des ministères concernés. Il faut absolument l'empêcher d'aboutir afin de réduire les dépenses de l'Etat en ces temps difficiles.
-L'Amvppc (Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle) : gel de l'activité des anciens directeurs, démission de l'ancien directeur général, nomination de directeurs provisoires, revendications salariales diverses, état de crise gravissime conséquemment à la crise du tourisme. A cela s'ajoute un dossier de malversations...
Annonce par l'ancien ministre d'un projet de restructuration profonde de l'INP et de l'Amvppc, à savoir la fusion des deux institutions de manière à assurer une meilleure rentabilité au niveau de l'exploitation des produits du patrimoine (musées, parcs archéologiques, produits de l'édition, produits dérivés...) et surtout à permettre l'amélioration des produits existants et la création de nouveaux projets patrimoniaux grâce à des financements bien étudiés et ciblant des régions défavorisées mais à potentiel archéologique riche comme Kasserine ou Gafsa. Ce projet a rencontré une opposition féroce de la part de la base syndicale de l'Amvppc. La raison est très simple : elle a peur pour ses acquis salariaux (14 mois de salaires, primes diverses et autres avantages). L'ex-ministre s'inclina sous les menaces de grève des syndicats. Résultat : le personnel de l'INP se considère dans une situation d'injustice car dans un parc archéologique, par exemple, les agents des deux institutions se côtoient et font les mêmes tâches, mais il y a deux poids et deux mesures au niveau des salaires ce qui ne manque pas de provoquer des conflits entre les deux corps frères.
Donc, à présent, il faut prendre des décisions au niveau de la superstructure patrimoniale existante. Des réformes profondes sont à préconiser si nous voulons vraiment que le patrimoine devienne un véritable facteur de développement économique du pays. Depuis des années, nous parlons de tourisme culturel mais sans résultats probants. Les grands projets muséographiques financés par un prêt de la Banque mondiale lancés depuis une décennie environ accumulent retards et gâchis : Le Bardo piétine, le musée de Sousse pareil, avec des fautes irrémédiables du bâti ce qui rend l'étude scénographique chèrement payée inapplicable... Une autre question s'impose, faut-il continuer à gérer les projets « présidentiels »(en référence à Ben Ali) comme avant avec les mêmes personnes ? Moi je dis qu'il faut plutôt prendre le temps de faire le bilan du passif et de redéployer les crédits acquis en fonction des nouvelles priorités de l'étape que nous vivons car comme ont dit K. Marx et F. Engels dans le manifeste du Parti communiste «Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante».


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