• L'indicateur global de la production industrielle a baissé passant de 132,7 points à la fin du mois de septembre 2010 à 129,4 points à la même période de l'année dernière. • L'indicateur de la productivité dans le secteur des mines a baissé de 94,1 points durant les neuf premiers mois de l'année passée contre 39,2 points durant la même période en 2010 L'indicateur de productivité en Tunisie a atteint un niveau très bas jamais enregistré par le passé. Un tel état de fait s'explique essentiellement par les multiples grèves et mouvements sociaux dans plusieurs entreprises. Au lieu de produire, des milliers de travailleurs ont occupé les lieux de travail ou dressé des tentes pour inciter le chef d'entreprise à satisfaire leurs demandes. Or, cela n'est pas toujours possible vu la situation financière précaire de la plupart des entreprises. Le nombre de grèves considérées comme illégales car sans préavis – et qui ne sont pas toujours encadrées par le syndicat – ont atteint environ 360 grèves au cours des dix premiers mois de l'année 2011. Le nombre était beaucoup moins important en 2010 puisqu'il se situait à 240 grèves d'après l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica). Résultat immédiat de ces grèves : l'impossibilité pour de nombreuses unités de produire selon le rythme habituel. De plus, presque tous les secteurs d'activité ont été touchés y compris ceux des phosphates, des mines et de l'énergie, des services... D'autres unités industrielles ont tout simplement arrêté leur production en attendant des jours meilleurs. Cet arrêt a eu des impacts négatifs sur l'approvisionnement d'autres entreprises et des consommateurs qui ont constaté une pénurie de lait, de gaz butane... Cette situation doit absolument changer si on veut améliorer les indicateurs de l'économie nationale. La titularisation et les augmentations salariales En effet, l'indicateur de la productivité dans le secteur des mines, à titre d'exemple, a baissé de 94,1 points durant les neuf, premiers mois de l'année passée contre 39,2 points durant la même période en 2010. Concernant le secteur de l'énergie, la productivité a chuté de 127,8 points alors qu'elle n'était que de 120,6 points une année auparavant. Au cours de cette période hivernale, la demande en énergie connaît pourtant une forte demande vu que plusieurs personnes utilisent le chauffage. A noter que la baisse du rythme de la production ou l'arrêt définitif de l'activité a touché aussi des entreprises de grande taille et établissements publics comme les unités de fabrication du ciment à Gabès et à Enfidha ainsi que le Groupe chimique tunisien et la Compagnie de phosphate de Gafsa. Les lieux du travail ne sont pas occupés seulement par ceux qui y font partie – et qui réclament certains avantages comme la titularisation et les augmentations salariales – mais aussi par des gens de la région qui exigent du travail. Ils ne semblent pas conscients qu'en agissant ainsi, ils paralysent l'économie pour une longue période... Les conditions de travail difficiles, notamment dans certaines entreprises industrielles, sont loin d'arranger les choses en matière de productivité. Cela s'est traduit par une baisse sensible du rythme de la production. Par souci d'économie, sans doute, certains promoteurs n'effectuent pas régulièrement la maintenance des équipements et ne les renouvellent pas même s'ils sont bancals. Il n'est donc pas étonnant que l'indice de la production industrielle globale ait accusé une baisse de 2,5% pendant les neuf premiers mois des années 2010-2011 alors qu'il était de 8,1% durant la même période des années 2009-2010. L'indicateur global a baissé, de son côté, passant de 132,7 points à la fin du mois de septembre 2010 à 129,4 points à la même période de l'année dernière. A titre d'exemple, dans le secteur des phosphates, la baisse de la productivité nous a empêché de tirer profit de la hausse des cours de cette matière et de ses dérivés sur les marchés mondiaux. La valeur des exportations du phosphate a d'ailleurs baissé de 35% jusqu'à la fin du mois d'octobre de l'année dernière se limitant à 1.129,5 millions de dinars au lieu d'une croissance de 25% au cours de la même période de 2010 soit une valeur de 1.729 millions de dinars. D'où l'importance des mesures correctives à prendre au plus vite afin de remettre la machine économique à tourner à un rythme rapide. Toutes les pendules doivent être réglées à l'heure de la productivité en arrêtant une bonne fois pour toutes ces grèves illégales et ces arrêts de travail sans mobile convaincant. La paix sociale dans les entreprises constitue l'une des conditions à respecter pour reprendre le travail et améliorer la productivité à tous les niveaux.