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«La Tunisie a osé le renouveau, nous sommes prêts à la soutenir»
Le ministre allemand des Affaires étrangères à La Presse :
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 01 - 2012

• D'ici 2013, l'UE met à disposition de la Tunisie, un montant pouvant aller jusqu'à 400 millions d'euros
M. Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères, effectue depuis hier, une visite officielle en Tunisie, la seconde en moins de deux ans. Il a bien voulu nous accorder l'entretien qui suit où il a notamment parlé de coopération bilatérale et des secteurs où l'Allemagne et l'UE peuvent apporter leur soutien à la Tunisie post-14 janvier.
Moins d'un mois après la révolution, c'est-à-dire le 12 février 2011, vous étiez l'un des premiers hauts responsables étrangers à venir prodiguer vos encouragements aux Tunisiens. Moins d'un an après, vous revenez en Tunisie. Par quoi s'explique cet intérêt de la République fédérale d'Allemagne pour notre pays ?
Avec son courage et sa volonté de liberté, le peuple tunisien a été l'initiateur du renouveau démocratique en Afrique du Nord. La Tunisie est le premier pays de la région à avoir renversé une dictature et à avoir désigné, il y a quelques semaines, une Assemblée constituante par des élections libres et transparentes. A cet égard, elle mérite notre respect. C'est pourquoi, je me réjouis d'être de nouveau en Tunisie, presque un an après la révolution, et de pouvoir me faire une idée personnelle de la situation dans le pays. En notre qualité d'amis et de partenaires, nous soutenons le renouveau démocratique en Tunisie. Il a valeur d'exemple pour l'ensemble de la région. Sa réussite est donc également dans notre intérêt.
On suppose que la visite que vous entamez, aujourd'hui, revêt un double aspect, politique et économique. Si tel est le cas, pouvez-vous nous donner quelques détails sur ces deux aspects de votre visite ?
Le nouveau gouvernement de transition est confronté à de grands défis. Il doit mettre en œuvre d'autres réformes politiques et faire avancer, en même temps, le développement économique du pays. Dans ce domaine, nous pouvons proposer à la Tunisie de lui apporter un soutien concret. C'est pourquoi, le moment est bien choisi pour poursuivre et renforcer le dialogue pour la transformation qui a débuté l'année dernière entre nos deux pays. Je vais donc signer avec mon homologue tunisien une déclaration d'intention qui esquisse des priorités concrètes de notre collaboration pour les deux prochaines années. En outre, je voudrais discuter avec le syndicat patronal tunisien sur la façon dont nous pouvons renforcer, ensemble, l'emploi, la formation et la mobilité au profit du peuple et de l'économie en Tunisie.
La coopération au niveau de la culture, l'éducation et la formation professionnelle a-t-elle une place dans le programme de votre visite ?
La coopération dans les domaines de la culture et de l'éducation ainsi que dans celui de la formation professionnelle est l'un des grands axes de notre dialogue pour la transformation. A cet égard, l'Allemagne souhaite lancer un vaste programme de projets communs d'environ 30 millions d'euros pour les deux années à venir. Outre des projets de réforme de l'administration et de renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit, celui-ci concerne la société civile, les médias et surtout la stabilisation économique du processus de transition. Concrètement, nous prévoyons une aide dans la promotion de l'emploi qualifié, ainsi qu'une étroite coopération dans les domaines éducatif et scientifique, via des programmes supplémentaires de bourses, par exemple.
Comme vous le savez, l'après-révolution a engendré de graves dégâts pour de larges secteurs de l'économie tunisienne dus aux grèves sauvages, aux revendications excessives et aux sit-in abusifs, d'où les grands besoins en matière de financements pour faire redémarrer l'économie. Mais le problème est que ces besoins s'expriment à un moment où l'Europe elle-même traverse une crise financière. L'Allemagne a-t-elle une idée sur la manière de résoudre cette quadrature du cercle?
Nous sommes convaincus que la Tunisie a besoin de notre soutien bilatéral et européen sur son chemin vers la démocratie, et nous en restons convaincus, malgré la crise financière actuelle. Rien que d'ici 2013, 100 millions d'euros sont prévus pour apporter un soutien aux bouleversements que connaît l'Afrique du Nord. Pendant cette même période, l'Union européenne met à disposition, rien que pour la Tunisie, un montant pouvant aller jusqu'à 400 millions d'euro. De plus, Bruxelles est prête à négocier avec la Tunisie sur la conclusion d'un accord de libre-échange approfondi et complet, ainsi qu'à établir un dialogue sur la migration, la mobilité et la sécurité. Néanmoins, les bonnes conditions-cadres au sein même du pays sont déterminantes pour permettre un essor économique en Tunisie, parmi lesquelles doit principalement figurer un climat favorable aux investissements. Par ailleurs, nous offrons notre conseil et notre savoir-faire afin que la Tunisie profite au mieux de ses propres bonnes conditions de base.
Première puissance économique européenne, l'Allemagne est en mesure d'absorber facilement une bonne partie des exportations tunisiennes. Peut-on imaginer un accord bilatéral de nature à aider l'écoulement des produits agricoles et industriels tunisiens en Allemagne ?
Les questions commerciales incombent à l'Union européenne. C'est la raison pour laquelle l'Allemagne s'engage en faveur de la poursuite de l'ouverture des marchés européens pour les produits tunisiens. Je me réjouis qu'il existe désormais un nouveau mandat de négociations de l'Union européenne pour un vaste accord de libre-échange avec la Tunisie et ce, notamment grâce à notre engagement. Ce mandat comprend des chances économiques considérables pour les deux parties.
Pendant 40 ans, du début des années 1960 au début des années 2000, des centaines de milliers de touristes allemands visitaient chaque année la Tunisie, contribuant au développement d'un secteur vital de l'économie tunisienne. Y a-t-il des chances de voir nos amis allemands oublier l'attentat terroriste de Djerba et revenir en masse bronzer sur les plages tunisiennes ?
La Tunisie a toujours été une destination favorite pour nous, Allemands. En moyenne, plus de 500 000 touristes allemands se rendent chaque année dans votre pays. Le secteur du tourisme revêt une importance capitale pour l'économie tunisienne et nous contribuerons donc à sa relance, dans la mesure du possible et dans les domaines souhaités.
La jeune démocratie tunisienne commence à se familiariser avec les règles de bonne gouvernance, de l'indépendance de la justice, de la liberté de la presse, etc. Comment l'Allemagne, qui a une longue tradition dans ces domaines, peut-elle aider à l'enracinement de ces attributs démocratiques en Tunisie ?
Il n'existe ni des plans ni des recettes miracles dans l'organisation de processus de bouleversements, mais, vu notre propre histoire de division et de réunification, nous pouvons apporter notre expérience dans de nombreux domaines, allant du conseil pour la mise en place d'une justice indépendante à la coopération économique. C'est la raison pour laquelle nous avons soutenu la jeune démocratie tunisienne dès le début en encourageant, par exemple, les rapports indépendants sur les élections.
Les relations d'Etat à Etat, c'est-à-dire entre Tunis et Berlin, ont toujours été bonnes. Cependant, il y a un niveau important des relations entre nos deux pays qui a été toujours négligé, pour ne pas dire absent : la relation entre nos deux sociétés civiles. Comment établir le contact à ce niveau, et surtout comment faire bénéficier la société civile tunisienne du savoir-faire et du dynamisme de celle allemande ?
Le renforcement des contacts entre les sociétés civiles de nos deux pays est d'une grande importance et nous voulons délibérément l'encourager. Nous souhaitons donc créer des jumelages de villes et d'associations de jeunes entre l'Allemagne et la Tunisie, accorder davantage de bourses permettant aux étudiants tunisiens de se rendre en Allemagne et établir de nouveaux partenariats universitaires. La population tunisienne a osé le renouveau vers la liberté. Nous sommes prêts à soutenir ce renouveau.


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