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Hier, 1er anniversaire de la Révolution tunisienne : Grande liesse populaire
Spécial commémoration de la Révolution du 14 janvier 2011
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 01 - 2012

Hier, 14 janvier 2012. Une journée qui rime avec une autre, une autre sans pareille, celle du 14 janvier 2011... Une date-clé dans l'histoire contemporaine, synonyme d'un soulèvement populaire grâce auquel, comme une traînée de poudre, les révoltes populaires se sont propagées de la Tunisie à l'ensemble du monde arabe pour toucher par la suite d'autres régions du monde. La célébration d'hier était — et sera toujours — de taille et l'Avenue — cette fameuse avenue qui a signé, un jour, la chute d'un grand tyran —, a brillé de mille feux, se transformant ainsi en une ville dans la ville. En effet, de bonne heure, le matin, l'avenue Habib-Bourguiba a drainé des foules à n'en pas finir. Des foules qui se sont réparties dans l'espace d'une façon pas du tout fortuite. Laquelle répartition spatiale a très tôt annoncé la couleur : la célébration n'obéira pas à une seule logique, mais à plusieurs. A chacun sa manière et ses méthodes. Occupant l'esplanade du Théâtre municipal, les islamistes d'Ennahdha émettent un prêche politique privilégiant le thème de l'union nationale en appelant à la préservation de l'identité arabo-musulmane, avec tout ce que celle-ci comprend «d'attachement indéfectible» aux préceptes de la religion islamique. Drapeaux portant le slogan de leur mouvement hissés haut, et feux d'artifice à l'appui, les jeunes islamistes puisent souvent dans l'héritage musical religieux pour interpréter des chants en alternant le parler et la prosodie. Du côté de la Porte de France (Bab Bhar), les activistes de Hezb Ettahrir ne mâchent pas leurs mots pour critiquer la non-reconnaissance de leur parti, le refus de lui attribuer un visa légal. Manifestant cependant leur joie en brandissant leurs drapeaux et en interprétant des chansons engagées, ils déplorent « une campagne savamment orchestrée contre leur parti», pointant du doigt les médias qui ne font, selon certains d'entre eux, que «mettre le feu aux poudres». De leur côté, les marxistes léninistes, rassemblés du côté de l'horloge, interprètent des textes avec des louanges aux travailleurs et aux pauvres. Scandant des slogans dans le style «Non à l'Amérique, non à la France, non au Qatar, le peuple de Tunisie est libre», «N'oubliez pas le fils du travailleur et celui de l'agriculteur» et «Le peuple veut une nouvelle révolution», ils pensent que le pays a, depuis le 14 janvier dernier, stagné à tous les niveaux et que les objectifs et les promesses de la révolution sont restés lettre morte. Quant aux démocrates progressistes, en perpétuel mouvement entre les deux extrémités de l'avenue, refoulés et sifflés par les parties citées ci-dessus, ils scandent des slogans appelant à plus d'équité sociale, à garantir l'indépendance de la magistrature et à respecter la liberté d'expression. Entre autres : «En ce jour glorieux et mémorable, nous devons nous incliner tous en signe de respect, de gratitude et de reconnaissance devant ceux qui ont irrigué nos terres de leur sang, pour que ce vent de liberté souffle sur nos contrées et nous libère de cette peur qui nous a tant étranglés et asservis. Que Dieu accepte nos martyrs dans Son Paradis éternel. C'est uniquement grâce à eux que nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd'hui : des esprits libres », avance Mme Mejri, enseignante universitaire. «Nous devons tous œuvrer pour la prospérité et le progrès de ce beau pays et de cette grande nation qui ne cesse d'imposer aux plus puissants de ce monde l'obligation de revoir toute la géopolitique de la région», enchaîne son collègue.
Les martyrs puis les objectifs de la révolution
Loin du combat des dogmes et des idées, des Tunisiens qui n'affichent aucune appartenance dogmatique et/ou politique s'expriment aussi à gorge déployée, manifestant une grande joie, et une éloquence digne de la plume de grands historiens. Mais aussi de la violence : «N'a-t-on pas dit un jour que les excès de la tyrannie ne mènent qu'à la tyrannie et qu'en dégradant l'homme, celle-ci le rend violent ? Cela pour dire que le président déchu nous a tant persécutés et si longtemps tyrannisés. Aujourd'hui que l'on fête un événement national sans lui, notre joie est également tyrannique et en dit long sur les effets de la répression et de la dictature. Je ne trouve pas les mots pour remercier nos martyrs, ce qu'ils ont fait est beaucoup plus grand et beaucoup plus profond que tous les mots. Tous les Tunisiens sont appelés — mais ils le font volontiers — à prier pour eux afin qu'ils reposent en paix dans ces contrées finement caressées par ce vent de liberté qui nous chatouille tous», comme l'exprime de façon imagée ce jeune de 30 ans, croisé près du pont dont les piliers donnent à voir un langage chromatique rappelant différents épisodes du soulèvement populaire du 14 janvier.
Ces citoyens, venus de tous bords, ont la ferme conviction que la dictature est l'ennemi de la liberté et que l'union fait la force. Ainsi pense ce père de famille, qui a choisi d'accompagner ses deux enfants couverts du drapeau national, afin de leur inculquer l'amour de la patrie pour qu'il coule constamment dans leurs veines : «Tout est question d'initiation. Et il n'est point suffisant de dire ‘‘ j'aime ma patrie'' pour incarner cet amour. Manifester le mien passe, à mon avis, par sa transmission à mes enfants. Vous ne pouvez imaginer ma joie en voyant mes enfants couverts de ce beau drapeau. C'est plus qu'un drapeau : un médaillon honorifique sur la poitrine de tout Tunisien ». Un avis partagé par cette famille, qui a choisi de célébrer le premier anniversaire de leur enfant Younès Chehidi, né le 14 janvier 2011, sur le macadam de l'avenue Habib-Bourguiba. Tout comme la Révolution tunisienne, Younès a soufflé hier sa première bougie en présence de milliers de Tunisiens et de nombreux médias. «Que du bonheur. Je ne peux pas dire plus. Ce gâteau et cette bougie sont offerts par Younès à tous nos martyrs. Ces martyrs grâce auxquels il vivra en liberté et il goûtera, tout comme tous ceux de sa génération, aux délices de la démocratie. Que Dieu les accepte dans Son Paradis éternel», souligne le père.
Les jeunes rencontrés, à cette occasion, s'accordent tous sur la nécessité d'accélérer la cadence pour réaliser les objectifs de la révolution, à commencer par l'emploi et le développement régional en vue d'une Tunisie libre, démocratique et mère nourricière de tous ses enfants : «Paix et salut à vous, nos martyrs : l'histoire se souviendra de vous. Et vous, Tunisiens, n'oubliez pas les objectifs de cette révolution. Tant d'affamés et de nécessiteux vous attendent. Arrêtez de nous lancer des phrases sans queue ni tête ; seuls les faits comptent, le reste est faiblesse», renchérit Lassaâd, maîtrisard en langue et littérature françaises.


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