Les docteurs scientifiques au chômage vivent une situation précaire due à plusieurs problèmes. Ils ont envoyé leur pétition à l'Assemblée nationale constituante pour décrire cette situation et présenter des propositions de nature à améliorer leurs conditions de vie. Depuis environ deux ou trois ans, estiment-ils, un problème de chômage des docteurs est en train de se poser avec acuité. Une telle situation peut s'aggraver au cours des années à venir. Aujourd'hui, l'état des lieux présenté par les protestataires est plutôt préoccupant : une qualification de haut niveau des candidats avec 90% des docteurs en sciences biologiques et géologiques qui se retrouvent au chômage. Ils ne disposent d'aucun statut leur permettant de continuer la recherche ou d'effectuer des études post-doctorales. Les protestataires parlent même d'une dévaluation de leurs diplômes de doctorat faute de perspectives professionnelles. Une situation plutôt à risque. Des propositions ont été formulées en vue d'ouvrir des perspectives professionnelles aux docteurs au chômage et assurer leur insertion dans la vie active. Ainsi, pour ce qui est des docteurs, il est proposé la révision à la hausse du nombre de postes d'enseignants et de chercheurs permanents, la création du statut de docteur (sur le plan juridique) pour toute personne ayant obtenu son diplôme de doctorat et la diversification des débouchés qui se limitaient à une carrière d'enseignement. Il s'agit aussi d'assurer la séparation des concours par rapport à la fonction et à la spécialité. Un souci de représentativité Les docteurs au chômage souhaitent aussi l'institution d'un statut juridique et la diversification des débouchés.Ils estiment que les structures de recherche devraient pouvoir bénéficier de chercheurs à plein temps, recrutés sur la base d'un statut de chercheur et d'instaurer, en urgence, un recrutement sous forme de contrats de post-doctorant. Il est impératif également d'encourager le secteur privé à recruter des docteurs. Une formation complémentaire pour l'acquisition d'un profil interdisciplinaire aurait un apport positif. En plus de la promulgation d'une législation adéquate, les docteurs au chômage souhaitent la séparation des concours par rapport à la fonction et à la spécialité avec la révision des critères de sélection des concours de recrutement dans le cadre d'un décret promulgué à cet effet. Sans entrer dans les détails, d'autres demandes ont été formulées par les docteurs scientifiques au chômage qui exigent, entre autres, la représentativité des spécialités des postes proposés par les membres du jury de recrutement et le droit des candidats de postuler pour les différentes spécialités d'un même grade de la session de recrutement d'enseignants-chercheurs, la réévaluation des mastères, la redéfinition de la conception des sujets de thèse et la reconnaissance de la charte de thèse comme un contrat de travail. Un doctorant doit signer tout comme son encadrant et le doyen de son établissement un engagement ou une charte d'inscription et de poursuite des travaux de thèses. Cette charte comporte différents articles régularisant sa situation financière (le type de salaire du doctorant et son montant), la durée des travaux de thèse et les moyens fixés au préalable, mis à la disposition de l'équipe de recherche concernée. Autant de propositions qui peuvent être prises en considération —moyennant un investissement et une réorganisation des différentes structures— pour ouvrir de nouveaux horizons aux docteurs scientifiques et leur permettre d'entrer de plain-pied dans la vie active.