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Docteur en biologie au chomage
Courrier des internautes
Publié dans Le Temps le 07 - 05 - 2011

Monsieur, Permettez moi avant toute chose de vous dire tout l'honneur que je ressens en vous présentant tout mon respect pour le rôle que vous êtes en train de jouer pour remettre le pays sur les rails.
Notre devoir en tant que citoyens est d'essayer de vous aider, chacun selon ses moyens, afin de faire sortir notre pays du gouffre dans lequel nous nous sommes trouvés après la douloureuse période passée sous l'ancien régime. Je laisse le soin aux politiques et aux historiens de mettre toute la lumière sur ce qui s'est passé depuis le 7 Novembre 1987, seulement et en ce qui me concerne ainsi qu'une partie de collègues ayant subi les mêmes affres, je voudrais vous dire que nous continuons de subir, malgré les promesses qui nous ont été faites, les effets néfastes du chômage alors que, sous d'autres cieux, les régimes quelque soit leurs tendances, nous auraient donnés toute l'attention que nous méritons.
Monsieur le premier Ministre, je suis titulaire d'un diplôme de doctorat d'Université. J'ai eu toutes les peines au cours des différents cycles de formation afin de réussir. J'ai passé plusieurs années de ma vie dans un laboratoire. Vous n'êtes pas sans savoir que, pour accéder et arriver à ses fins il faut sacrifier une partie de sa jeunesse pour ne pas dire toute sa jeunesse afin qu'un jour on ne se sent pas coupables d'être chômeurs et de ne pas trouver du travail.
Malheureusement et après tous les sacrifices consentis, que ça soit de ma part ou de mes parents, je me retrouve après deux années de l'obtention de mon diplôme sans travail, sans ressources. Mes parents retraités n'arrivent même plus à couvrir mes dépenses les plus élémentaires.
Mettre en cause le Ministère ça serait trop facile, mais ce qui est sur c'est que nos structures n'ont jamais fonctionné comme cela aurait du l'être. Sous l'ancien régime c'était le favoritisme, c'était la main mise. Le recrutement des assistants et Maîtres assistants se faisait sur concours certes, mais ces concours n'étaient parfois pas destinés à recruter les gens qu'il faut à la place qu'il faut. C'était en quelque sorte la loi de la jungle ou chaque responsable parmi les membres du jury, essayait par tous les moyens de faire valoir ses droits et intérêts. Ceci ne diminue en rien la reconnaissance qu'on leur doit pour nous avoir suivi et encadré. Il n'en demeure pas moins que certains privilégient leurs propres intérêts en défendant avec acharnement la nécessité de s'octroyer des heures supplémentaires.
Permettez moi Monsieur le premier Ministre de vous dresser un bilan sur l'itinéraire que j'ai entrepris pour pouvoir participer aux concours. J'ai commencé comme tous les concurrents à préparer un dossier. Dieu seul sait combien il faut courir pour que ce dossier soit accepté. Après avoir terminé toutes les étapes, j'ai voulu connaître mes chances par rapport aux concurrents. Les critères de réussite : avoir un bon dossier, avoir la chance que des postes soient proposés dans la spécialité ou l'on exerce et le « passage » devant les membres du jury qui nous jugent sur le plan pédagogique. Par contre aucun affichage de barème … on se retrouve errant, sans direction précise. Tous les concernés du domaine nous félicitent sur la qualité et la bonne préparation du dossier soumis. Ceci, sans oublier les membres du jury eux-mêmes. Au contact de ces derniers, certains s'en voulaient pour ne pas avoir eu le même nombre de publications et surtout les mêmes compétences. Mais voilà après les rêves et les châteaux en Espagne on revient à la réalité des choses et constater avec amertume qu'on a été jugé inapte. On reçoit un courrier annonçant le résultat du concours. Un papier stéréotypé mentionnant l'échec. Deux lettres en arabe ont été jugées suffisantes pour informer le concurrent de sa non réussite. « Lè » qui veut dire non. Aucune autre explication ni sur ce qui a été présenté ni notes ni appréciations, ni raisons de l'échec. En fouinant on constate que le poste a été octroyé à une personne qui parfois possède moins de mérite que vous .On fait des recherches pour constater amèrement que certaines personnes sélectionnées se trouvent en déca en matière de publication des articles ; Vous entendrez le plus souvent dire que cette personne a eu la chance d'être retenue pour la spécialité qu' elle étudie, mais quand, votre spécialité fait l'objet d un poste, on ne vous retiendra pas, puisqu'à ce moment la, les critères de sélection deviennent le mérite par dossier. On vous dira que c'est la présentation orale qui a joué en sa faveur…Nous nous trouvons devant le fait accompli.
Par ailleurs, si je n'étais pas acceptée trois années de suite et que chaque année la sélection se multiplie, comment voulez vous qu'avec le même dossier je sois prise et sélectionnée ? C'est tout simplement aberrant. Rajoutons que pour pouvoir améliorer son dossier et exercer au laboratoire, nous mobilisons la place des doctorants qui sont encore en thèse....Tout cela est une boucle sans fin….
La citation « plus haut tu iras, plus dure sera la chute» nous sied parfaitement….Dites moi comment faire quand la création des postes, malgré tous les efforts des responsables de les augmenter, reste aussi faible….Comment pouvons nous encourager des étudiants à continuer un mastère et/ou un doctorat, si après tant d'années de sacrifices, ils finissent les bras croisés, à attendre un résultat ou les chances de réussite sont minimes ….Comment un scientifique, peut-il garder en mémoire tout ce qu il a appris avec tous les sacrifices subis, en restant sans pratique et sans soutient ? Les recherches font partie intégrante du progrès de notre pays…
Quelques cadres du Ministère de l'enseignement supérieur ainsi que la majorité des enseignants avec qui j'ai eu la chance de discuter , ont reconnu le fait que le taux de docteurs au chômage était CRITIQUE ….pour cela ils ont fait en sorte de créer plus de postes et pour ce faire ils ont décidé de supprimer les heures supplémentaires de certains enseignants et satisfaire une majorité de candidats….Nous réalisons depuis des années maintenant que le nombres de postes proposés chaque année est faible, nous ne pouvons rien y faire.
Depuis la révolution, nous avons cru au changement. Nous nous sommes réjouis du fait que le Ministère allait régulariser notre situation. ….Les postes ont été crées et affichés mais ce taux reste toujours aussi faible. C'est tout simplement révoltant si on considère le maintien des heures supplémentaires. La suppression de toutes les heures supplémentaires n'aboutirait pas à un tel nombre de poste.
Tout cela nous conduit a dire que le système est toujours le même et que les bénéficiaires jouissent toujours des avantages qui ne leur devraient pas être attribués…, il s'agit de notre avenir… nous ne demandons pas une faveur ou une augmentation de salaire, NON! , nous demandons notre droit DE TRAVAILLER, par mérite après tant d'années et notre droit de ne pas REGRESSER…Je voudrais bien vous dire combien je suis désappointée. Si je dois tout relater et dire ce que j'ai sur le cœur, je remplirai des pages.
Pour en finir, je voudrais suggérer quelques propositions :
1. Le Ministère devrait attribuer des contrats aux doctorants ; c'est leur droit puisque cela fait partie du cursus universitaire (en précisant que je suis docteur et que je n'ai jamais bénéficié du moindre demi contrat durant ma thèse).
2 Un docteur ayant diplôme en main devrait avoir le droit d'enseigner ou d'exercer ce qu'il est appelé à faire (Recherches et autres). A notre âge et avec un aussi haut grade se trouver sans travail, sans ressources pendant 3ans ou plus est inacceptable et très difficile a supporter alors que certains enseignants bénéficient de cinq années supplémentaires à l'âge légal de la mise à la retraite. Rajoutons à tout cela le fait que pour être sélectionné lors du CONCOURS NATIONAL on juge le candidat sur son activité pendant les dernières années le nombre d'heures d'enseignement comme si c'était de sa faute s'il n'a jamais eu la possibilité d'enseigner ou s'il ne pouvait plus financer ces allers-retours au laboratoire, au cas ou une place lui serait toujours accordée et encore moins financer les séminaires et congrès auxquels il s'y doit d'assister.
3/ Si nous devons accepter les conditions dans lesquelles nous sommes il faudrait au moins que ce concours soit plus transparent pour tous les candidats (Un barème clair établi à l'avance et affiché pour que le candidat puisse connaître ses chances et se situer approximativement par rapport aux autres, classement final à l'issue de chaque concours, explications détaillées du classement,sur quelles bases se déroulent l'élection des membres du jury,nous accorder la possibilité de voir le détail des dossiers concernant certains enseignants sur demande des docteurs /doctorants et pouvoir nous convaincre des critères de leur sélection…)
Monsieur le premier Ministre, je termine ma lettre en vous souhaitant plein succès dans votre tâche et en espérant trouver auprès de vous toute la compréhension afin de nous donner la chance de servir notre pays et de mettre nos compétences au profit de notre nation.
Je vous prie de croire à l'expression de ma très haute considération.
Imène Ben Dhifallah

C.I.N N° 05430030


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