Notre handball et nos sept nationaux (hommes et dames) ont une extraordinaire capacité de rebondir et de gagner Certains peuvent s'interroger sur le secret du handball tunisien, sa capacité à rebondir et à se transcender, à se regénérer et à dépasser les contingences —pour toujours— revenir sur la grande scène. La réponse est toute simple : en Tunisie, le handball est une affaire culturelle et de famille. Deux garde-fous essentiels qui ont fait que le handball tunisien développe une sorte «d'immunité» contre toutes les dérives et contre tous ceux qui, à un moment où à un autre de l'histoire de ce sport, ont été tentés de «récupérer» personnellement ou politiquement notre handball. Ejecté comme un corps étranger et mis sur le banc d'un sport qui n'en finit pas de nous épater. Pourtant, comme tous les sports dans notre pays, le handball n'a pas été épargné par les coups du sort et les coups bas. Tenez, les deux tiers des associations qui ont fait l'histoire et la gloire de ce sport ont disparu ou alors vivotent dans des conditions insupportables : l'Asptt, Montfleury, la Zitouna, Al Hilal, le COT, Ksar Helal, Moknine, Nabeul et d'autres encore que nous n'oublierons jamais... Abattus par les coups de boutoir de clubs et d'un football gérés par des dirigeants sans scrupules pour qui le jeu à onze est un meilleur tremplin social, médiatique, économique et politique. Mais en dépit de tout et de tous, le handball tunisien a gardé sa culture, ses traditions et sa flamme. Il s'est battu pour survivre, vivre et gagner. Aujourd'hui, 56 ans après l'Indépendance, le handball tunisien a une identité, une personnalité, une existence et ses héros. Educateurs, entraîneurs, joueurs, dirigeants et supporters. Une famille, quoi! Citadelle De tous les sports du pays, le handball est celui qui a le plus résisté aux invasions étrangères qui ont violé des citadelles qu'on croyait pourtant imprenables: la boxe, le tennis, le volley-ball, l'athlétisme, le basket- ball et d'autres encore dont les patrons tiraient leur légitimité de leur appartenance politique au système en place. La citadelle handball a, pour sa part, résisté comme un seul homme à ce phénomène, même si elle a été très sérieusement mise en danger après la quatrième place mondiale en 2005. Une quatrième place qui a suscité des convoitises et engendré des déchirements, heureusement dépassés aujourd'hui. Avec en prime deux victoires continentales d'affilée, s'il vous plaît! Cette relance, cette réconciliation ne pouvaient intervenir sans l'existence d'une véritable famille du handball dont le grand mérite est de faire la part des choses. Les postes, les honneurs, OK, mais sans jamais perdre de vue les jeunes, les clubs et l'Equipe nationale, même si les moyens sont dérisoires. Pour en revenir au côté sportif, certains après 2005 ont cru bon —dans une tentative de diviser pour régner— mettre les joueurs les uns contre les autres en inventant une histoire de «vieux» joueurs qui doivent partir pour céder la place à une génération montante. La réponse, on l'a eue au Maroc avec ce parfait amalgame jeunes et moins jeunes, avec pour héros Mgannem, Hmam, Bousnina mais aussi Bennour, Sanaï, Toumi et Alouini. Avec une pareille culture et une telle famille, notre handball saura encore résister à toutes les tempêtes et remporter les plus belles des victoires !