Son parcours est presque parfait. Alain Portes a redoré le blason du handball national. Sa dernière conquête est la Coupe d'Afrique des nations, la seconde en quatre ans, et une qualification aux prochains Jeux olympiques. Que demander de plus à cet entraîneur dévoué? De rester sûrement, bien que la décision ne lui appartienne pas. Ecoutons-le. Alain Portes est un homme heureux. Il vient de réaliser son objectif, la qualification aux Jeux olympiques... Absolument. Nous avons remporté la Coupe d'Afrique haut la main. L'équipe a bien joué. Nous avons donné la meilleure image de la sélection nationale. J'en suis heureux. Vous êtes aussi en fin de contrat. La fédération vous a-t-elle proposé de prolonger? En effet, mon contrat s'achève aux alentours du 12 août, c'est-à-dire à la fin des Jeux olympiques de Londres. Pour être franc, je vous dirai que mon avenir dépendra des prochaines élections de la fédération. Je ne sais pas si on voudra me garder. Vous êtes certainement courtisé par quelques pays, notamment ceux du Golfe... J'ai été approché par la fédération saoudienne, il y a quelque temps. J'ai poliment refusé, étant à la tête de la sélection tunisienne. Aujourd'hui, je ne dispose d'aucune offre. Cela sous-entend-il que vous êtes prêt à renouveler l'expérience en Tunisie? Je me sens bien en Tunisie, c'est une réalité. Puis la montée des jeunes me donne l'envie de rester et de continuer le travail. La motivation existe. Revenons à la CAN. L'amalgame entre jeunes et moins jeunes n'a finalement pas été difficile à réaliser… Les anciens joueurs ont retenu la leçon. Je n'ai pas eu l'ombre d'un souci. Il fallait juste trouver le bon équilibre et on l'a fait. Les anciens ont aussi compris que l'intérêt de l'équipe passait avant toute autre considération. Il fallait qu'elle tourne. J'ai prévu l'Algérie en finale Les consultants prévoyaient une finale Tunisie-Egypte. Tout le monde a été pris à contre-pied… Pas moi en tout cas. J'avais prédit une finale entre la Tunisie et l'Algérie. Le sept algérien est expérimenté et a beaucoup progressé. C'est une équipe homogène. Je n'étais donc pas surpris de la voir en finale. Je vais d'ailleurs vous avouer quelque chose : depuis notre stage à Hammamet, le 26 décembre, j'ai préparé l'équipe à la défense avancée que pratique l'Algérie. Je ne me suis pas trompé et les événements m'ont finalement donné raison. Allez-vous encore compter sur les anciens joueurs lors des Jeux olympiques ? Tout dépendra de leur motivation. J'ai reçu hier un appel téléphonique de Wissem Bousnina qui m'a fait part de son désir de participer aux Jeux olympiques. De toute façon, je vais suivre tous ces joueurs. Leur participation aux olympiades sera une sortie par la grande porte. Mais il faudra qu'ils la méritent. Quelles sont vos satisfactions après la victoire en CAN? Incontestablement la qualité du jeu de l'équipe. Je suis satisfait aussi du rendement de la défense et de la variété du jeu d'attaque. Y aura-t-il des renforts prochainement ? La porte de la sélection reste ouverte à tout le monde. Mais les postulants devront se battre pour gagner leur place. Aymen Hammed pourrait-il être de ceux-là ? Je regrette d'abord qu'il n'ait pas fait partie du voyage au Maroc. Je vais cependant le suivre de près. Il pourrait faire partie de mes plans. Je regrette aussi le départ de Amine Bannour en Arabie Saoudite. Ce n'est pas le meilleur choix. De toute façon, je serai en contact permanent avec son entraîneur, Néjib Ben Thayer, pour avoir continuellement de ses nouvelles. A quand la reprise alors ? Il y aura une semaine IHF le 31 mars. Les joueurs seront regroupés et il est probable que nous participions à un tournoi international à Londres avec la Corée du Sud, l'Argentine et la Grande-Bretagne. C'est une réplique des Jeux olympiques. C'est un projet qui pourrait prendre forme.