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Une nouvelle affaire Rushdie?
Littérature - Intégrisme religieux
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 01 - 2012

• L'Inde a été le premier pays à interdire Les Versets sataniques de Salman Rushdie dès leur parution en 1988, de peur de mécontenter sa population musulmane.
Les musulmans indiens menacent d'organiser des manifestations monstres si l'invitation faite à Salman Rushdie à participer au Festival littéraire de Jaipur est maintenue. New Delhi fait pression sur les organisateurs pour annuler la venue du romancier dans son pays d'origine.
«Stand up for Rushdie», peut-on lire dans les pages édito du grand quotidien indien The Hindu. Un appel à la mobilisation qui reflète le sentiment général de révolte qui prévaut parmi l'intelligentsia indienne depuis le début de la nouvelle controverse Rushdie qui secoue l'Inde. Le célèbre romancier, d'origine indienne mais de nationalité britannique, risque de se retrouver persona non grata dans son pays natal !
Tout a commencé lorsqu'Abdul Qasim Nomani, le recteur d'une école coranique influente située dans le nord de l'Inde, a appris par la presse que l'auteur des Versets sataniques était l'invité vedette cette année du très populaire Festival littéraire de Jaipur (capitale de l'Etat du Rajasthan). Il a immédiatement écrit au Premier ministre de l'Etat en question, lui demandant d'annuler la venue de Rushdie. Arguant que le romancier avait offensé les sentiments des musulmans dans le passé par ses écrits «blasphématoires », il a menacé de faire descendre dans les rues les élèves des écoles coraniques à travers le pays. La menace a été prise au sérieux par les autorités.
Un véritable casse-tête
L'affaire est devenue un véritable casse-tête pour la classe politique. Historiquement, malgré leur profession de foi laïque, les gouvernements indiens successifs se sont montrés accommodants par rapport aux fondamentalistes et intégristes de tous poils. L'Inde, n'a-t-elle pas été la première à interdire Les Versets sataniques dès sa parution en 1988, de peur de mécontenter sa population musulmane ? En 1991, une horde de fanatiques hindous a démoli à coups de barres de fer une mosquée du XVIe siècle au nord de l'Inde, sans que les cerveaux de cette opération ne soient jamais traduits devant la justice. Récemment encore, la citoyenneté indienne a été refusée à l'essayiste bangladaise Taslima Nasreen qui voulait s'installer en Inde, après avoir fui son pays où elle est menacée de mort à cause de ses écrits subversifs dénonçant l'oppression religieuse des fondamentalistes contre les femmes.
Les musulmans, qui représentent près de 20% de la population en Inde, constituent un formidable «vote bank» que la classe politique indienne ne veut pas aliéner. D'ailleurs, des élections importantes sont prévues à la fin du mois, précisément dans l'Etat de l'Uttar Pradesh où sévit le recteur de l'école coranique par qui le scandale est arrivé. Pour le parti du Congrès au pouvoir à New Delhi, précarisé par des scandales de corruption en cascade, ces élections provinciales constituent un enjeu majeur. Aussi, a-t-il fait pression sur les organisateurs du Festival littéraire de Jaipur pour qu'ils modifient le programme des rencontres. Ce que ceux-ci ont fait, tout en maintenant leur invitation au romancier incriminé. Quant à Rushdie qui revient régulièrement en Inde, il a fait savoir par Twitter interposé qu'en tant que personne d'origine indienne (PIO), il jouissait d'une liberté totale de mouvement dans son pays natal et n'avait pas besoin de visa. Pour autant, voudra-t-il prendre le risque de rallumer la colère communautaire qui a toutes les chances de dégénérer ?
La question de l'intolérance
Plus généralement, cette affaire pose pour l'Inde la question de l'intolérance et de sa gestion opportuniste par les pouvoirs publics. Comme le rappelle l'édito du Hindu, « conformément aux verdicts prononcés par la Cour suprême indienne (...), il est absolument vital que les gouvernements protègent la liberté d'expression garantie par la Constitution au lieu d'interdire les prises de parole sous prétexte de menace à la sécurité. (...) C'est faire insulte, affirme l'éditorialiste indien, à l'intelligence et au bon sens de la communauté musulmane indienne, forte de 160 millions d'âmes, de prétendre que celle-ci réclame d'une seule voix qu'un écrivain aussi prodigieusement talentueux que Salman Rushdie, né de parents musulmans, soit traité comme persona non grata dans son pays natal ».


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