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L'enfer est pavé de bonnes intentions
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Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 01 - 2012


Par Khaled TEBOURBI
On avance beaucoup d'explications à la violence religieuse qui couve sous nos cieux. Politiques, culturelles, historiques, géo-stratégiques même. On en omet peut-être une, importante, déterminante, que Karl Gustav Jung, maître de la psychanalyse collective, désignait par «duperie des sentiments».
«La sentimentalité, disait Jung, est une superstructure de la brutalité». Revisitons l'histoire : que n'a-t-on perpétré de crimes au nom des beaux sentiments.
La terreur sous Robespierre est partie d'un idéal de vertu, d'une conviction de morale pure. Mobiles louables au regard d'une France qui croupissait sous le joug de l'aristocratie féodale. Cela a pourtant débouché sur des potences installées sur les places publiques. Et la révolution française a fini par dévorer ses propres enfants. Idem, plus tard, pour la révolution bolchevique. Lénine, Trotski et Bakounine avaient cru, en toute bonne foi, mener la Russie soviétique vers le stade suprême du communisme. La dictature du prolétariat a généré le stalinisme.
Du principe vertueux, du rêve d'un monde juste et prospère on est passé au despotisme absolu, aux camps de concentration et aux millions d'exécutions sommaires.
Robespierre, Lénine, Bakounine et Trotski étaient des leaders intègres, des hommes droits et sincères. Ils ont basculé dans l'horreur parce qu'ils ont été dupés de leurs sentiments.
Le salafisme que nous voyons éclore dans le sillage des révolutions arabes ne prédit rien de différent. Quand on l'écoute prêcher le retour aux lois du Coran et à la sunna du Prophète, on ne doute pas un instant de l'authenticité de son projet. Quand on l'observe sur le terrain, on ne se fait plus d'illusions sur ses professions de foi. Un monde entre le discours de l'islam originel, immaculé et ce qui se pratique dans les faits. Que des certitudes qui n'admettent nulles autres, que des démonstrations de force, que des refus, des rejets. La sentimentalité religieuse poussée à son extrême limite. Avec pour seule perspective de gouvernance l'hégémonie, et pour seuls «arguments» de pouvoir, Jung l'a bien compris, la violence et la brutalité.
Inutile de revenir, ce qui en a résulté ici même, sur les agressions de confrères, d'avocats et de militants des droits de l'homme, sur les occupations de foyers d'étudiants et de facultés. Tout cela a eu son lot de dénonciations et de condamnations. Il suffit désormais que nous en soyons avertis.
Le salafisme est bien là, parmi nous, devant nous. Il n'est pas forcément politique, pas forcément culturel ou historique, il dérive peut-être aussi, et c'est ce qui inquiète le plus, de l'exacerbation de ses propres idéaux, de sa propre obsession vertueuse. L'enfer est pavé de bonnes intentions.


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