• Pas de pertes en vies humaines mais d'importantes quantités de produits achetés au prix fort sont parties en fumée Un incendie s'est déclaré dans l'un des dépôts de la cité nationale des médicaments, de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), située dans le gouvernorat de Ben Arous.Environ 1.000 m2 sur une superficie totale couverte de l'ordre de 25.000 m2 ont été ravagés par le feu. Selon M. Ali Ajmi, directeur technique de cet établissement public, l'incendie qui a duré plus de trois heures n'a pas causé de pertes humaines, mais uniquement des dégâts matériels touchant des produits comme le coton, d'importantes quantités de médicaments à prix élevés pour les traitements chimiques destinés aux hôpitaux et dont l'utilisation n'est pas courante pour les particuliers. En effet, l'incendie s'est déclaré à 7h30 et a pu être maîtrisé quelques heures après grâce à l'intervention de la Protection civile, les travailleurs de l'établissement et ceux de la la Société pharmaceutique de Tunisie (Siphat). Actuellement, on ne connaît pas de façon précise si l'incendie est d'origine criminelle, mais le responsable estime qu'il pourrait être dû à un problème électrique, probablement un court-circuit qui a eu lieu dans un dépôt où existe, par malchance, des produits inflammables dont des fils de suture. L'enquête est, en tout cas, ouverte par les services compétents pour connaître les vraies raisons qui ont conduit à cet incendie ravageur et qui survient à un moment où la Tunisie connaît un manque au niveau d'un certain nombre de médicaments dont ceux réservés au traitement de la grippe, rhume, bronchite... Période de perturbations L'évaluation sera faite ultérieurement pour connaître de façon précise les quantités des produits endommagés. Selon notre interlocuteur, le ministre de la Santé publique et les représentants des autorités locales et régionales se sont rendus sur les lieux pour constater de visu les pertes enregistrées suite à cet incendie. Il a été possible de déplacer certains produits inflammables en les mettant à l'abri pour éviter la propagation des flammes et limiter un tant soit peu les pertes. Même si le système d'alarme s'est déclenché dès le début de l'incendie – ce qui a permis d'alerter la Protection civile qui est intervenue rapidement – , la question de la sécurité est remise en cause. «La contribution du système anti-incendie activé a participé aussi à la maîtrise de cet incendie», estime M. Ajmi. Un système de lutte contre les incendies plus efficient et d'utilisation automatique pourrait certainement limiter les dégâts et maîtriser les flammes. En attendant, les dispositions sont prises pour remplacer les quantités de médicaments endommagés, et ce, pour pouvoir répondre aux besoins des hôpitaux. La cité des médicaments comprend plusieurs dépôts où sont emmagasinés des médicaments de différentes natures, qui sont utilisés régulièrement. Cet incendie intervient à une période de perturbations marquée par un certain nombre d'évènements dans le domaine de la pharmacie. En plus du manque de certains médicaments dans les pharmacies, plusieurs laboratoires ne sont pas entrés en fonction pour des raisons diverses alors que le disque dur d'une unité privée de production de médicaments contenant les processus de production a disparu sans raison claire. Autant de points d'interrogation qui interpellent les professionnels ainsi que les citoyens qui craignent l'existence d'une main invisible déterminée à porter atteinte à ce secteur vital.