«La division affaiblit et l'union fait la force», telle est la conviction des trois partis politiques qui ont opté pour la fusion afin de donner naissance à un grand pôle politique centriste. Une conviction développée, hier, lors d'un meeting tenu au Palais des Congrès par le Parti démocratique progressiste (PDP), Afek Tounès et le Parti républicain. Ouvrant les travaux de ce meeting marqué par une assistance massive, M. Yassine Ibrahim, ancien ministre du Transport et directeur exécutif du parti «Afek Tounès», a fait remarquer que l'efficacité et la réussite de cette alliance politique centriste dont il est question sont tributaires du soutien que pourrait apporter le reste des partis modérés et de tous les militants démocrates. S'attardant sur les principales orientations de ce nouveau-né du paysage politique national, M. Ibrahim a noté que le fil conducteur de cette fusion consiste en une nouvelle vision de l'exercice politique, basée sur davantage de proximité par rapport aux citoyens. D'où la nécessité, selon lui, de porter son attention sur les soucis quotidiens de la population, tout en s'exprimant dans un langage politique fluide et compréhensible par tous. «On n'a qu'à reconnaître nos torts pour avancer. En ce sens, il faut dire que les démocrates ont perdu les dernières élections parce qu'ils n'ont pas réussi à gagner la confiance de bon nombre de citoyens. A l'origine de cela, un langage politique peu réaliste, qui n'a pas su toucher les gens quant à leurs intérêts les plus vitaux», a-t-il ajouté. Le même intervenant a ensuite rappelé que la crise que connaît le pays sur le plan économique et social suscite une profonde réflexion sur les issues possibles et fiables susceptibles de lui faire dépasser l'épreuve qu'il traverse. Sur la même lancée, il a précisé que le nouveau pôle politique centriste axera ses efforts sur la question économique qui est cruciale et déterminante dans la transition démocratique. «L'on admet tous, a-t-il poursuivi, que le gouvernement en place ne peut pas résoudre tous les problèmes posés du jour au lendemain. Toutefois, il lui incombe de préparer le terrain et de garantir un climat sécuritaire susceptible d'attirer les investisseurs et de les encourager à s'implanter en Tunisie». Abondant dans le même sens, M. Saïd Aïdi, ancien ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, qui a récemment rejoint ce nouveau grand parti politique, fait remarquer que l'intention derrière ce nouveau-né de la scène politique nationale n'est point d'intimider le mouvement Ennahdha mais plutôt de créer un certain équilibre politique entre le parti au pouvoir et les partis de l'opposition. S'exprimant sur les raisons qui l'ont poussé à adhérer à ce pôle, il évoque «une feuille de route alliant réalisme et vision prospective». A ce propos, il fait remarquer que la Tunisie compte annuellement 80 mille nouveaux diplômés du supérieur, alors que sa capacité d'embauche est de 25 mille demandeurs d'emploi par année. Ce qui présente d'énormes difficultés. D'où la nécessité de penser à de nouveaux horizons permettant de résorber le taux de chômage élevé. Comme le fait par exemple d'engager les grandes institutions du pays dans la création de nouveaux postes d'emploi au niveau des régions. Sur un autre plan, il laisse entendre que la Tunisie est un pays ouvert sur le monde, et qui plus est, a des partenaires frères et amis qui ne cessent de le soutenir en ces temps délicats : «La France, le Qatar, l'Allemagne, etc, sont des pays frères et amis pour lesquels la Tunisie éprouve un grand respect, tout en œuvrant à améliorer le partenariat économique avec eux. Tant qu'ils respectent nos spécificités civilisationnelles et notre souveraineté nationale, nous demeurons favorables et ouverts à toute proposition de coopération économique avec eux, pour le bien-être des Tunisiens et la prospérité de la Tunisie». M. Youssef Chahed, du Parti républicain, explique que le nouveau grand parti centriste regroupant les partis démocrates mentionnés ci-dessus est ouvert à tous ceux qui désirent y adhérer et vise, sur le long terme, la formation d'un parti centriste, la consolidation d'une opposition efficace et la garantie d'une alternance au pouvoir. Débattant de sa propre conception de l'exercice politique, il note qu'un système politique réussi s'élabore en partant du terrain et grâce à un travail de concertation et de consultation avec les habitants des régions, afin de saisir et de comprendre de plus près leurs soucis et leurs attentes.