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La famille tunisienne et les droits de l'Homme (I)
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 02 - 2012


Par Mounira CHELLI
Notre communication part de l'idée que les droits de l'Homme ne peuvent pas être universels, ils peuvent s'appliquer dans certaines sociétés mais pas dans d'autres. Nous partons également de l'affirmation que c'est la famille qui produit le type d'homme qui peut ou non exiger — et appliquer — les droits de l'Homme. Le type de famille qui prévaut dans une société dépend de l'évolution de cette société et de son économie. Les sociétés rurales produisent un type d'homme différent de celui que produisent les sociétés industrielles.
Où en sont la société et la famille tunisienne par rapport aux droits de l'Homme ?
Dans le texte suivant, après avoir passé en revue le cadre théorique de notre travail tel qu'il est énoncé dans cette introduction, nous étudierons l'évolution de la société et de la famille tunisiennes et nous verrons qu'elles sont aujourd'hui sur la voie qui mène à la production de l'homme et de la femme qui pratiquent les droits de l'Homme.
Pourquoi avons-nous choisi d'étudier la famille ? Parce qu'elle est d'une actualité brûlante; les Tunisiennes sentent leurs acquis menacés et évidemment elles sont à la recherche des moyens qui leur permettraient de les défendre. La semaine dernière maître El Ghoul a présenté ici les lois qui régissent la famille, aujourd'hui nous analysons le vécu des familles à partir des enquêtes qui ont été réalisées au cours des années quatre vingt dix et deux mille.
Quant aux droits de l'Homme, nous nous y intéressons parce que nous sommes préoccupés par la question de la démocratie. Il se trouve que l'une suppose l'autre. Les définitions des droits de l'Homme et la démocratie coincident presque mot pour mot.
Si l'on passe en revue un bref rappel historique des droits de l'Homme, on s'aperçoit qu'il y a toujours eu une idée de droits naturels de l'être humain et cela dans presque toutes les civilisations mais elle restait au niveau d'une sorte de philosophie ; elle ne se traduisait pas en actes dans la vie pratique des sociétés.
L'histoire retient que c'est la révolution française qui, la première, en 1789, a énoncé le premier texte des droits de l'homme appelé Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. A l'ère moderne, ce sont les Nations unies, qui, les premières, ont adopté le 10 décembre 1948 «La Déclaration universelle des droits de l'Homme». L'article premier énonce «Tous les êtres humains naissent égaux en dignité et en droits ... Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans cette déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion etc...».
A l'origine, quarante huit Etats sur les cinquante huit participants avaient adopté cette charte universelle. Aucun Etat ne s'est prononcé contre et huit se sont abstenus. Ceux-ci sont : l'Afrique du Sud de l'apartheid, l'Arabie Saoudite qui contestait le principe de l'égalité entre les sexes. La Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et L'Union Soviétique se sont abstenues à cause du principe fondamental d'universalité. Elles ont soulevé la question du relativisme culturel.
Ces pays de l'Est ont soulevé un débat qui continue encore aujourd'hui. Est-ce qu'il n'y a pas des formes de civilisations impliquant des principes différents de ceux qui inspirent la Déclaration des Nations unies et qui conduisent à des conceptions de l'individu, de la société et des gouvernements et qui ne seraient pas celles proclamés par le texte de 1948 ?
La thèse du relativisme culturel a été soutenue par beaucoup de philosophes et de sociologues du XXe siècle. Ils soutiennent qu'il s'est produit à partir du XVIIIe siècle des changements qui ont mené à des sociétés et produisent des types d'homme qui peuvent réclamer les droits de l'Homme, mais qu'avant ces changements les droits de l'homme n'étaient pas appliqués ni applicables dans ces sociétés.
Le facteur déclenchant des changements, c'est l'industrialisation et son impact sur la famille. Dans les sociétés agricoles, on trouve la famille étendue, dans les sociétés industrielles on trouve la famille nucléaire (ou conjugale), c'est cette dernière qui produit l'individu, l'homme des droits de l'homme.
La famille étendue.
Historiquement la première. Elle se compose du grand-père (qui est le chef de famille), de sa femme, de ses fils mariés et de leurs enfants et de ses fils et filles non mariés. Ce type de famille dominait dans les zones rurales et urbaines en Tunisie jusqu'au premier tiers du XXe siècle. Elle faisait partie de la tribu (appelée aussi arch) qui avait un ancêtre commun réel ou fictif. Le rapport à la terre est fondamental. La terre se conquiert et se perd mais toujours de façon collective; celui qui perd sa terre perd sa place dans la société. La tribu exerçait son pouvoir sur son territoire; la famille obéit au pouvoir du chef de famille; fonder une famille c'était fonder une nouvelle unité de production.
La famille étendue produit ‘la solidarité mécanique'. Ses membres ont tous les mêmes tâches : agriculture, pêche, artisanat. La seule division du travail était sexuelle. Chacun occupe la place où la famille le place sans ressentir aucune frustration; la vie ne peut pas être conçue différemment. C'est la société (qui est un groupe de familles) qui décide de ce qu'il est. On a appelé le type d'homme produit par ce type de société et de famille «l'homme dépendant du contexte». Il est intéressant de rappeler que certains sociologues ont estimé que la famille du sud de la méditerranée est l'une des moins conflictuelles au monde.
La famille nucléaire.
La famille nucléaire (ou conjugale) se compose du père, de la mère et des enfants. Elle apparaît avec l'industrialisation. Elle se nucléarise sur le plan économique car elle vit uniquement avec le salaire du père et éventuellement de la mère. Ainsi elle est économiquement indépendante du reste de la parenté. Elle se nucléarise également sur le plan affectif (les sociologues disent ‘émotionnel'). L'intensité des sentiments éprouvés à l'égard d'un petit nombre de personnes contribue à renforcer leur personnalité et à la différencier. Rappelons que dans ce type de famille le mariage est basé sur l'amour et non sur les relations de parenté. Une grande importance est donnée à l'enfant. Il est choyé mais aussi l'accent est mis sur le développement de ses potentialités. On le protège et on lui accorde plus d'indépendance et d'autonomie. L'enfant apprend peu à peu à se prendre en charge. C'est ainsi qu'apparaît l'individu, il devient l'unité de base de la société. Avec l'individu, les responsabilités deviennent individuelles ; c'est l'homme de la solidarité organique basée non sur la similitude mais sur la complémentarité. Les individus mettent l'accent sur leur différence qu'ils cherchent à développer. C'est l'homme de la société industrielle qui réclame et applique les droits de l'homme.
La tribu, l'unité sociale de base
Où en est la société tunisienne ? Nous donnerons dans ce qui suit un bref aperçu historique en commençant par le XIXe siècle.
A la fin du XIXe siècle, quatre vingt cinq pour cent de la société tunisienne était rurale, la moitié était composée de nomades. L'unité sociale de base était la tribu, elle-même composée de fractions qui, à leur tour, étaient composées de familles étendues. Le rapport à la terre était fondamental, il était l'expression de l'enracinement du groupe à la terre. Chaque tribu avait un mythe d'une migration fondatrice : un homme, venu d'ailleurs, se serait à un moment donné de l'histoire installé sur cette terre et aurait fondé cette tribu.
Nous allons passer dans ce qui suit un bref aperçu de la société tunisienne, puisque évolution sociale et évolution familiale se tiennent étroitement.
Il s'agissait d'une population tribale. La tribu exerçait sa souveraineté sur son territoire et sa population. Le pouvoir était détenu par les pères et les chefs ; ces derniers mis à part, la société était égalitaire. Le mariage était endogame (on se mariait entre cousins dans la lignée paternelle.) Fonder une nouvelle famille équivalait à fonder une nouvelle unité économique sur le territoire de la tribu.
Le changement.
Dès la fin du XVIIIe siècle, la pression fiscale avait poussé certains paysans à quitter leur terre. A la fin du XIXe siècle, c'est la colonisation qui s'installe et confisque les meilleures terres provoquant une énorme vague d'exode rural, ce qui déstructure les tribus et les familles. L'amélioration de la situation sanitaire est à la base d'une poussée démographique qui continuera tout le long du vingtième siècle. Le développement du chemin de fer facilite la circulation et donc la communication des populations les unes avec les autres. On commence peu à peu à passer de la communauté à la société.
Il y a eu trois facteurs principaux de changement : L'école, la stratégie de lutte pour l'indépendance et l'accélération de l'exode rurale.
L'école : Jusqu'à la fin du XIXe siècle il y avait les kouttebs, les mosquées et les zaouïas.
On y enseignait le Coran et les bases de la lecture et de l'écriture. Dans l'agriculture et l'artisanat, les technologies étaient figées depuis des siècles. L'idée de progrès était étrangère dans une société où les différentes communautés vivaient en quasi autarcie économique. En 1840 une première tentative a été faite pour donner une formation technique à l'école militaire du Bardo. Elle n'avait duré que quelques années, les Français y étaient opposés. A la fin du XIXe siècle, le Collège Sadiki a été créé, on y dispensait un enseignement moderne, il devait connaître un énorme succès. Au cours du premier tiers du XXe siècle, l'idée de scolarisation des filles est apparue, d'abord très timidement. Il a fallu attendre les années trente pour que l'idée commence à se propager. Les historiens tiennent les années trente pour un tournant décisif dans l'histoire moderne de la Tunisie. C'est au cours de ces années que Tahar El Haddad a publié son fameux livre sur la femme tunisienne. Ce livre devait provoquer un énorme débat dans le pays, il prônait une harmonie du foyer conjugal basée une véritable égalité et coopération entre les époux. D'abord vilipendé et boycotté par la caste lettrée du pays, il deviendra après la mort de son auteur une référence de premier ordre dans le débat sur la place de la femme dans la société.
L'idée de scolarisation des filles faisait son chemin, les chiffres restaient cependant modestes, pour les filles comme pour les garçons d'ailleurs. Au moment de l'indépendance, seulement 10 à 15% des enfants étaient scolarisés, mais l'école commençait à devenir un puissant facteur de changement. L'identité n'est plus déterminée seulement par la parenté, l'école était devenue un puissant facteur de promotion sociale.
Le Néo Destour et Habib Bourguiba. La lutte nationale dans le cadre des partis politiques et notamment du Neo Destour (avec son leader Habib Bourguiba) et des syndicats, contribuera à l'émergence d'une identité dont peu avaient conscience jusqu'alors : l'identité nationale; les individus vont avoir de plus en plus tendance à se définir comme Tunisiens, tout en continuant à se situer par rapport à leur réseau de parenté et leur religion. La lutte nationale s'organisait et l'on assistait à la création d'associations de femmes dont certaines contribueront d'ailleurs, d'une façon ou d'une autre à cette lutte nationale.
Quels changements dans la famille à la veille de l'indépendance?
Avec l'amélioration des conditions sanitaires il y avait plus d'enfants dans les familles. Souvent ces dernières vivaient d'un salaire. Avec l'accélération de l'exode rural elles s'entassaient dans les grandes villes. Ni le logement ni les moyens financiers ne permettaient la cohabitation de plusieurs noyaux familiaux comme en zone rurale. La famille nucléaire faisait son chemin. Même dans les milieux pauvres et urbains de fraîche date, la famille étendue était démantelée. La demande scolaire était très forte, surtout pour les garçons; il y avait un grand espoir de mobilité sociale. Les maisons étaient ouvertes, les cousins faisaient connaissance. Les maris ressentaient un besoin d'intimité avec leurs épouses et s'occupaient de leurs enfants. Les jeunes filles rêvaient d'épouser le nouveau prince charmant, le fonctionnaire.
Les nouveaux facteurs de changement avec l'indépendance. Il y a trois facteurs : l'interventionnisme étatique, l'école (encore une fois) et le changement dans le monde du travail.
Les discours du président Bourguiba propageaient la modernité avec l'idée d'émancipation de la femme, la scolarisation des enfants des deux sexes; ils renforcaient la conscience nationale.
En 1956, c'est la promulgation du Code du statut personnel. La polygamie est interdite, l'expression du consentement pour le mariage devient obligatoire. Pour le divorce, l'initiative des hommes et des femmes devient équivalente et les parents acquièrent la possibilité d'adopter des enfants. Le CSP sera amendé à plusieurs reprises. En 1959, la loi exclut les agnats de la succession quand l'héritier direct est une femme; en 1993, le devoir d'obéissance de la femme est remplacé par l'obligation du respect mutuel. La loi énonce la coresponsabilité des deux parents à l'égard des enfants. Ceci sans oublier la vigoureuse politique de planification familiale mise en œuvre depuis les années soixantes.
Les effectifs scolaires avaient doublé entre 1956 et 1965. A la fin des années quatre vingt dix 99% des enfants étaient scolarisés. La mixité est depuis longtemps imposée dans les écoles. Dans les années 2000, les filles sont plus nombreuses que les garçons à l'université et se trouvent de plus en plus dans les filières scientifiques. L'école est un ascenseur social qu'aucune famille ne veut rater.
Bouleversement du monde du travail. C'est le facteur qui a eu le plus de répercussions sur la vie des familles. Il y a eu tout d'abord les migrations continues vers les villes. Une partie de cette population a pu être employée dans le secteur industriel en gestation. Puis ce fut l'émigration à l'étranger; dans ce cas, les femmes avaient assumé entièrement la responsabilité du foyer. Avec le départ des Français, les postes d'employés et de fonctionnaires ont été occupés par des Tunisiens. Les nouveaux employés vont se positionner dans la société en référence à leur situation professionnelle et beaucoup moins à leur appartenance à leur groupe agnatique. Puis les femmes commencent à travailler. En 1966, dans la tranche d'âge 20-39 ans, une femme sur 20 est active. En 1997, une sur trois a un emploi salarié. Les femmes sont dans l'enseignement, l'administration, l'industrie (surtout textile), les manufactures. Elles commencent à faire carrière.
Le changement principal se situe au niveau de la perte progressive des fonctions de production de la famille et l'importance que revêtent le salariat et le recours systématique au marché. La structure économique du pays change. La population active agricole ne cesse de diminuer : en 1956, 72% de la population active était occupée dans l'agriculture et la pêche, en 1994, 25% l'est encore et en 2004 elle ne représente plus que 16,3%.


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