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Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 02 - 2012


Par Fethi EL MEKKI(*)
Le samedi 4/02/2012, on a été estomaqué par une prise de position diplomatique cavalière et inhabituelle vis-à-vis de la Syrie. Cette décision, prise à la Don Quichotte, épée d'Achille à la main, par notre increvable M. Marzouki, est exceptionnelle par son timing.
Rugissement
Impressionnante par sa fermeté, elle a «curieusement coïncidé», avec la veille de l'examen du dossier syrien par le Conseil de sécurité de l'ONU, en parallèle à un carnage survenu aussi «par hasard» à Homs. Pour les fins politiciens, ce massacre est très controversé et interlope quant à son origine... Quant à nous, on se frotte les yeux...
Hamadi Jebali, le sage, mais tout aussi agité, de Munich, a appelé la communauté internationale (sapristi !!), à adopter une position claire vis-à-vis du régime syrien, invitant tous les pays (oui tous !) à expulser l'ambassadeur syrien, à rompre les relations avec Al Assad et à reconnaître les représentants de la révolution. Il a aussi critiqué la Russie et la Chine quant à leur refus d'adopter une position ferme. (Eh ben dis donc !!).
Non mais !! Depuis quand la Tunisie joue dans la cour des grands ? Depuis quand notre pays adopte une diplomatie révolutionnaire à la Hugo Chavez ou à la Kadhafi, alors qu'on sait pertinemment que pour ce type de diplomatie, il faut être non seulement riche mais aussi stable. Aujourd'hui, la Tunisie n'est a priori ni riche ni stable... Et quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, on n'a que la voix de son poids...
Louvoiements
Dans la foulée, les très démocratiques et si indépendantes bouffonnes monarchies du Golfe ont expulsé les ambassadeurs syriens et rappelé leurs représentants à Damas. Faisant ainsi le bonheur de certains pays occidentaux, qui, déversant des seaux de haine sur le régime syrien avec une émouvante régularité, ont décidé de faire retentir les clairons de la bonne conscience et se sont retrouvés brutalement très à cheval sur les droits de l'Homme, à Homs et Deraâ, mais pas à Gaza, en janvier 2009.
L'hallali médiatico-politique a commencé depuis le curieux assassinat de Rafik Hariri le 14 février 2005, mais depuis le week-end dernier, on est passé à la vitesse supérieure. Notre initiative a été applaudie des deux mains dans les coulisses de la politique du caniveau et surtout, ce jour là — j'en suis certain — la tartufferie a pris le pouvoir.
Le vacarme est devenu si étourdissant que la voix de la raison ne saurait se faire entendre et ceux qui visent l'Iran à travers la Syrie et qui partagent le même goût du sourire angélique qui tue, s'approchent lentement, mais sûrement de leur but.
Machiavélisme oriental
Certains médias ont orientalisé le machiavélisme et les as de la désinformation n'ont jamais aussi bien travaillé. El Jazeera, El Arabia et France 24 font des révérences du mieux qu'ils peuvent à qui on sait. Tel des moucherons qui s'agitent autour d'un régime vieillissant, fort avec les faibles et faibles avec les forts, ils cherchent avec leurs maîtres à donner le coup de grâce à un régime qui a donné du fil à retordre à leur amant en cachette, de toujours, Israël. Il n'est pas question d'aborder le sujet des armes israéliennes saisies un peu partout et surtout l'arrestation de 49 officiers des renseignements turcs en Syrie, là où ils «opéraient clandestinement»... Et j'en passe...
Pour certains, cette position n'est qu'un alignement aveugle sur les positions du Qatar, qui déjà, par un heureux hasard, puant probablement le brut, a «épaté» toute la planète, en obtenant l'organisation de la coupe du monde de football de 2022. Vaste et grand pays aux 225.000 habitants, ce pays à l'allure de Lilliput, ayant bien rugi ce fameux week-end, occupe d'une manière arrogante les devants de la scène.
Pour d'autres, elle a coïncidé avec les efforts déployés par certaines parties afin d'internationaliser la crise et d'ouvrir la voie à une intervention étrangère en Syrie.
Pour d'autres encore, plus pragmatiques donc plus rares, cette mascarade donne la vague impression du déjà-vu. Et plus grave encore, c'est du déjà-vu très récent, survenu au cours des mois de mai et juin 2011, dans un autre pays arabe, plus précisément la Libye. Ce qui va suivre a été rapporté par le grand ami des Arabes, l'exceptionnel Bernard Henry Levy, dans son dernier navet «La guerre sans l'aimer».
Ode à Wade
Dimanche 15/05/2011, se «prélassant à Tanger», BHL se souvient par inadvertance qu'Abdoulaye Wade, président en exercice du Sénégal, est un «ami» et qu'il ne lui refusera pas de taper sur Kadhafi, pour créer une brèche dans le bouclier africain du régime. Euphorique, il se dit : «Oui, j'ai trouvé l'idée. Et je crois que cela va marcher».
BHL : j'ai pris la décision ce matin de téléphoner à cet homme pour lui demander sans détour pourquoi il ne serait pas le premier chef d'état africain à recevoir mes «amis» du CNT.
– Pourquoi pas ? m'a-t-il aussitôt répondu. C'est possible. Je reçois toujours les opposants.
– Ce ne sont plus des opposants M. le président. Et en plus, il n'y a qu'un dénouement : le départ de Kadhafi et celui de sa famille.
– Vous êtes sûr ?
– Ce n'est pas moi qui suis sûr. C'est le peuple libyen (sic). C'est son vœu (re-sic).
BHL : après moult tergiversations, il me demande où sont mes amis... Et puis alors brusquement : «Bon. Bernard, tout cela me semble pas mal ficelé. Et puis je serais content de vous revoir. Venez avec vos amis, après-demain, à Dakar».
BHL : c'est peu de dire que je suis, en raccrochant, heureux : j'exulte; je déborde d'enthousiasme ; je suis convaincu qu'à dater d'aujourd'hui...
Voilà, pour la grande histoire, comment le sort de Kadhafi a été règle en un seul coup de fil. Voilà pour la petite histoire, comment la carapace africaine du roi Ubu a été magistralement fissurée, sur un coup de génie «spontané» de BHL.
Danse avec les loups
Jeudi 19/05/2011. Dakar. Présidence de la République. 19h00. En présence du président du Sénégal, des membres du CNT, de BHL et d'un nombre important de journalistes, le porte-parole de la présidence lit la déclaration officielle qui annonce que le Sénégal, pays «indépendant et souverain», a rompu avec la Libye de Kadhafi. C'est le premier pays africain à l'avoir fait... «Je crois que c'est gagné. La ligne africaine de Kadhafi est bel et bien coupée». On peut dire que Saint Bernard de l'apocalypse a fait du beau travail... D'autant plus qu'il a participé à la rédaction de cette déclaration... confortant l'adage suivant : il ne dépend pas de vous de vendre votre âme au diable. Encore faut-il trouver acheteur.
Jeudi 9.06.2011. «L'événement historique». Tel un cobra, M. Wade débarque à Benghazi, sous les hourras silencieux de BHL et de ses maîtres. Il est ainsi le premier chef d'Etat à s'être rendu dans le fief des insurgés. BHL, qui, en guise de confidences, susurre pour l'éternel : «Cette fois, pour Kadhafi, c'est le commencement de la fin». Un coup de maître...
Après cette bouffonnerie, comment peut-on parler aujourd'hui d'union africaine ou de Ligue des Etats arabes... Les optimistes devraient se poser la question suivante : verrait-on un jour un Arabe ou un Noir réussir à comploter et à faire entredéchirer avec leurs crocs deux chefs d'Etat occidentaux ? Allons donc, soyons sérieux...
Les dettes honteuses
Après toutes ces fines acrobaties politico-politiciennes, aussi bien en Tunisie qu'au Sénégal, je tiens à féliciter d'avance M. Abdoulaye Wade pour sa future réélection à la haute magistrature de son pays, pour la troisième fois d'affilée, les élections étant prévues dimanche prochain, le 26.02.2012, et ce, malgré les «réticences virulentes» et «officielles» de la France et des Etats-Unis. Ce n'est pas de la voyance de mauvais goût ou de l'optimisme béat, mais c'est le cadeau très probable de M. Wade pour service rendu à «la communauté internationale», qui, enivrée à mort par l'odeur du brut, aurait un mal fou pour s'embarrasser de quelques principes démocratiques.
Les Tunisiens, inquiets, se posent la question suivante : verra-t-on MM. Jebali ou Marzouki, poussés par la force des miraculés, un jour débarquer à Damas en héros ? Au vu de la situation actuelle, ça n'étonnerait plus personne...
On voudrait bien le croire... mais comme aujourd'hui, l'envers du monde est un dédale de solidarités inavouées, d'immoralisme, de calomnies, et d'intrigues, comme la politique est à guidage laser où le faux est savamment entremêlé au vrai, comme les trophées empaillés sont à la mode et comme le pétrole et Israël font une danse de la mort autour du monde arabe, il est difficile de gober ces insanités puériles, à moins qu'on ne soit un inconditionnel du livre d'Yvan Audouard «Lettre ouverte aux cons».


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