La scène politique nationale vit, ces derniers jours, au rythme de la polémique qui oppose l'Ugtt et le mouvement Ennahdha, à propos des amas d'ordures déversées, en début de semaine, devant les locaux de la centrale syndicale historique, et dont cette dernière incrimine le parti islamiste, actuellement au pouvoir. Point de départ de cette affaire, la grève organisée par les agents des municipalités visait à faire pression sur les pouvoirs publics pour qu'ils soient à la hauteur de l'engagement pris, tour à tour, par M. Mohamed Ghannouchi puis M. Béji Caïd Essebsi, de titulariser les éboueurs. Engagement écrit dont est ainsi redevable aujourd'hui le troisième Premier ministre de l'ère post-révolutionnaire, M. Hamadi Jebali. Le mouvement Ennahdha a nié toute implication de ses militants dans l'opération provocatrice de dépôt des ordures devant les sièges central, locaux et régionaux de l'Ugtt s'apparentant à des représailles contre la décision de grève nationale des agents municipaux à l'heure où le pays étouffait déjà sous des tonnes de détritus et de salissures qui dévalorisent une image de destination touristique et d'affaires déjà en perte de vitesse.