Ils étaient quelque 17.000 supporters à faire le déplacement à Radès pour assister à la supercoupe africaine. En fin de matinée, on a croisé quelques-uns sur l'artère principale de la capitale. Avec leurs drapeaux et leurs écharpes aux couleurs «sang et or», les supporters ont voulu créer une ambiance joyeuse que les rencontres de football de grande envergure donnaient par le passé à l'avenue Habib-Bourguiba, mais la manifestation de l'Ugtt a pris le dessus. Sur la route menant au stade de Radès, on s'est engouffré dans un petit embouteillage qu'on a l'habitude de voir à chaque grand événement footballistique qu'abrite l'arène de Radès. Les mêmes images insouciantes de supporters qui n'hésitent pas à frôler le danger en prenant place sur les portières des voitures. Nous voilà arrivés au stade vers 14h45. A un quart d'heure du coup d'envoi du match, le public présent est déjà en effervescence qui frôle l'hystérie. Sur les gradins du virage, quelques supporters tentent de jeter des fumigènes sur le terrain avant de se faire dissuader par d'autres spectateurs, conscients ceux-là que l'Espérance est sous la menace d'une sanction de la CAF. A la mi-temps, l'hystérie bat son plein et les supporters ne trouvent pas mieux que de se battre entre eux. Et nous assistons à la mi-temps, non sans amertume, à une véritable bataille rangée entre supporters, devant être unis par l'amour des couleurs d'un même club! Fumigènes rallumés à maintes reprises, jets de bouteilles et batailles rangées bâtons à la main : une violence «aveugle» a gagné les rangées de l'enceinte du stade de Radès. Pauvre football ! Hors sujet Parlons à présent football. Le spectacle a été aussi désolant sur le terrain. Franchement, les «Sang et Or» étaient tout simplement hors du coup. Le handicap majeur de l'EST résidait dans l'approche offensive. Ça commençait du milieu de terrain où la relance se faisait lente, très lente même. Ni Aouadhi, ni Bouazzi voire Traoui n'ont réussi à apporter le soutien nécessaire aux attaquants. Mais ce qui intrigue le plus, c'est le manque de cohésion entre N'djeng, Youssef Msakni et Wajdi Bouazzi. Tous les trois ont piétiné dans les derniers mètres. Tout au long des quatre-vingt-dix minutes du temps réglementaire et même les onze minutes additionnels, ce trio n'a pas réussi à achever convenablement une action offensive. Il fallu qu'un arrière gauche, Khalil Chammam, trouve la faille après avoir été soutenu par un autre défenseur, Walid Hichri, qui s'est porté vers l'attaque après l'incorporation de Coulibaly. Decastel et ses attaquants doivent penser à revoir sérieusement leur copie. Un Bennet particulièrement généreux Le Sud-Africain Daniel Bennet est connu pour être l'un des meilleurs arbitres du continent. Hier, il nous a paru fidèle à sa réputation. Connu pour sa forte personnalité sur le terrain, Bennet a imposé le respect et les joueurs des deux équipes n'ont pas discuté ses décisions. Malgré l'ambiance devenue tendue au fil des minutes, l'arbitre sud-africain est apparu imperturbable allant jusqu'au bout de ses appréciations, n'hésitant pas à siffler des hors jeu, même si le public sifflait. Toutefois, Bennet nous a paru particulièrement généreux en accordant 11 longues minutes de temps additionnel. Suffisamment de temps pour que l'Espérance parvienne à égaliser ! Une chose est sûre : Bennet a eu le courage et la force mentale de mener la barque à bon port, même s'il a un peu hésité dans ses appréciations dans les dernières minutes. Au vu de l'ambiance électrique qui régnait au stade, il faut bien avouer qu'on a frôlé de peu la catastrophe.