Il a été annoncé dernièrement l'organisation des élections municipales pour mai ou juin. Bien sûr que nos municipalités sont régies actuellement par des conseils municipaux, sous la dénomination de délégations municipales spéciales, intronisées par l'autorité de tutelle, et ce, vu la situation actuelle du pays. Ces délégations disposent des mêmes arsenaux juridiques et administratifs et ont les mêmes pouvoirs que les conseils issus des élections. Hélas, la lenteur agaçante qui caractérise les activités de bon nombre d'elles, l'absence d'élaboration de plans et de projets, le report des échéances et la non-tenue des promesses ne sauraient trouver justification ou excuse, et à ces conseils, nous ne demandons que l'endossement des responsabilités qui sont les leurs en matière de résolution des problèmes des citoyens. Jugez en vous-mêmes ce que j'endure depuis une année pour la simple demande de location d'un local propriété de la municipalité de Sidi Bou Saïd pour l'ouverture du seul point de vente d'alimentation générale, lequel local est actuellement fermé et vide. J'ai dû publier un article dans La Presse du 25/02/2012. – Ecrire à M. le gouverneur plus de dix fois. – Ecrire au ministère de l'Intérieur deux fois (3/01/2012 et 13/02/2012). – Ecrire à la présidence de la République (26/12/2011 et 15/02/2012). Cette opération de sensibilisation du rôle et de la nécessité impérieuse de l'existence d'un service public pareil pour le grand bonheur de centaines de familles ne m'a attiré que l'acharnement du président de la délégation, en reniant les promesses et les engagements qu'il m'a faits en présence de ses conseillers, et dans un dernier courrier envoyé au gouverneur, M. le président justifie son rejet par une réponse contradictoire et ambiguë qui reflète son manque d'audace en matière de prise de décisions, ce rejet est motivé par : 1. L'indisponibilité de locaux propriétés de la municipalité. 2. L'appartenance du local, objet de ma demande à la Société El Béji (sans préciser que la Société El Béji est elle-même propriété de la municipalité et que lui-même est le président de son conseil d'administration). 3. Que ledit local, bien que propriété municipale, est sous-loué par des tiers (idem pour un 2e local qui a été annexé au profit d'un citoyen après démolition du mur séparateur). Et là beaucoup de questions se posent : – Le squat et la spoliation du bien public doivent-ils être bénis par nos responsables ? – Les dépassements graves commis aux dépens du bien municipal peuvent-ils constituer une entrave quant à la primauté du service public et l'intérêt de centaines de familles.