Sidi Bou Saïd, ce haut lieu de villégiature, vit entre le marteau et l'enclume en raison d'une gestion qui laisse à désirer des responsables de la commune. Ces derniers exigent des commerçants de l'artisanat des taxes qu'ils considèrent exorbitants en contrepartie de l'utilisation de la voie publique. Ces taxes ont été imposées par le pouvoir déchu et continuent d'être pratiquées après le 14 janvier 2011. Des taxes que les commerçants qualifient d'«arbitraires», et qui «n'ont aucune assise légale, viennent alourdir les revenus en berne» des vendeurs livrés à leur propre destin. Etat des lieux Le souk de la commune est situé en pleine enceinte du village, pas loin de la mosquée. L'enceinte du souk se veut la place centrale qui vit à deux vitesses. Celles de la haute et de la basse saison. Les commerçants exposent leurs produits à même le sol lors de la saison estivale. Les commerçants de Sidi Bou Saïd ont été exposés à plusieurs épreuves difficiles, notamment l'impact de la révolution qui a provoqué la diminution des flux touristiques. Les commerçants se plaignent du harcèlement des responsables de la commune qui se sont succédé à la tête de la mairie. Férid est un jeune commerçant qui clame haut et fort «l'injustice des responsables peu soucieux du bien du village». En effet, «la crise dure depuis 15 mois. Cette situation s'est répercutée sur le secteur de l'artisanat qui a connu un déclin de l'activité», estime Férid. Pour lui, l'Office du tourisme et le ministère devraient intervenir pour mettre fin à cette situation désastreuse, mais qui pourrait s'améliorer si le ministère mettait les bouchées doubles et identifiait des solutions efficaces au profit des commerçants, notamment au niveau des taxes imposées. «Les agissements des responsables communaux ont dépassé les bornes. Nous travaillons pour faire vivre des familles entières. Il est injuste que la municipalité continue de nous harceler de la sorte. Les mesures arbitraires imposées par l'ancien régime continuent de sévir. Abdesslam, un autre commerçant, souligne que les taxes sont lourdes : «Elles sont même très lourdes pour notre revenu qui a enregistré une baisse. A cette situation vient s'ajouter le manque de touristes et de croisières». «Zarga» est un jeune ouvrier. Il indique que le secteur du tourisme est une ressource importante. Pour sa part, Mme Jazia lance un appel aux hauts responsables du gouvernement pour qu'ils boostent le secteur de l'artisanat : «Les responsables du pays devraient mettre les bouchées doubles pour sécuriser le pays afin que le touriste puisse revenir». Concernant les taxes municipales, Mme Jazia indique que les commerçants n'ont plus de revenus pour payer les ouvriers : «L'année dernière était catastrophique en matière de tourisme. Les taxes sont exorbitantes et il n'y pas de travail pour que les commerçants puissent payer». Pour éviter un déclin certain, une solution s'impose. La centrale syndicale et les responsables du gouvernement devraient intervenir pour mettre fin à cette situation et remettre les pendules à l'heure en donnant une nouvelle dynamique au secteur touristique. Même si la municipalité s'oppose fermement et continue d'adopter un comportement passif.