L'on n'a jamais entendu parler d'un nombre aussi massif de partis politiques que la révolution tunisienne a générés en cascade. Ils poussent comme un champignon, à tort et à travers. Ainsi, leur nombre, qui va croissant, compte, aujourd'hui, une bonne centaine, levant le rideau sur une mosaïque de courants idéologiques aux tendances différentes, parfois semblables. Et le Mouvement Tunisie- Ecologie est le dernier-né en date. Comme l'indique, déjà, son nom, ce parti politique se consacre à la protection de l'environnement, dans tous ses états. Partant du fait que l'abus du pouvoir de l'ancien régime, qui a pesé lourd sur le socioéconomique du pays, n'a pas aussi épargné ses ressources naturelles, ce Mouvement se veut porteur d'un message préventif et incitatif, appelant à l'écocitoyenneté et à la responsabilité commune dans la défense de la nature et la préservation de ses écosystèmes marins et forestiers. L'idée d'agir de la sorte est venue à l'esprit de M. Salah Ladgham, secrétaire général de ce nouveau parti, afin de mettre un terme aux interventions préjudiciables à l'environnement et au développement durable. Cette initiative découle, en fait, d'un constat préliminaire relevant les différents dépassements et les activités humaines abusives remarqués partout dans les périmètres du pays, touchant les terres agricoles, la faune et la flore, le fond marin et la pollution atmosphérique. Tout pour le grand bonheur des générations actuelles et futures qui devraient avoir leur plein droit à un milieu où il fait bon vivre. C'est là, en quelque sorte, l'enjeu macroécologique que préconise ce parti nouvellement créé, avec pour devise «le droit de chaque citoyen à vivre dans un environnement sain et préservé». Le but est de susciter une culture environnementale bien ancrée dans les esprits et dans les comportements, initier à la défense de la biodiversité, au respect de l'homme dans ses rapports avec la nature et convaincre l'ensemble des forces vives à s'engager dans le combat contre les menaces des prédateurs. Cette nouvelle éducation que ce Mouvement politique tend à diffuser à une large échelle s'est assigné autant d'objectifs. Il s'agit, somme toute, de la sauvegarde de la faune, de la flore et de la biodiversité, de la lutte contre la pollution sous toutes ses formes (air, sol et mer), de la préservation des ressources hydriques, ainsi que l'intégration du droit du citoyen à un environnement sain et propre dans la nouvelle Constitution. Son programme d'action se focalise essentiellement sur la révision des politiques de gestion du patrimoine environnemental, le reboisement et la valorisation des ressources forestières, la préservation des terres agricoles menacées par l'urbanisation, l'économie d'eau et d'énergie, la mobilisation des ressources hydriques, l'exploitation judicieuse de la pêche, l'utilisation rationnelle du domaine public maritime et la lutte contre la pollution et l'anticipation de ses effets, à court et long termes, aussi bien sur l'environnement que sur la santé de l'homme. Bref, la réflexion sur le devenir de l'homme et de la nature, à la lumière des changements climatiques, en tant que phénomène universel si sensible et perplexe.