Par Naouar BEJI* Nous savons tous que suite à la démission d'un grand nombre des derniers conseils municipaux, et à la dissolution du reste (en 2011), le ministère de l'Intérieur a procédé à l'intronisation des commissions spécifiques municipales appelées à gérer nos municipalités. Ces commission sont encore là, en l'absence de tout cadre juridique permettant l'organisation des élections municipales, au grand dam de certaines populations, d'où urgence et nécessité s'imposent quant au traitement de ce volet. Les constat qui se dégage après ces treize mois d'exercice est satisfaisant pour certaines commissions, mais hélas alarmant pour un bon nombre d'entre elles, lequel constat provoque réflexion et réflexe. Réflexion : lors du choix et de la nomination de ces commissions, pourquoi la hiérarchie n'a-t-elle pas pensé à leur formation juridique et administrative par la tenue de colloques, séminaires ou de journées de formation ? - Par la mise sur pied (et à leur entière disposition) d'une cellule d'écoute et de conseils juridiques au sein même du ministère de l'Intérieur ? - Par le suivi permanent de leurs activités, que ce soit par le gouvernorat dont ils relèvent ou bien par la direction des collectivités publiques ? - Par une meilleure sensibilisation de ces commissions quant au rôle ô combien important que celui de l'administration municipale, et celui du service public. Cela nous aurait évité la gabegie qui règne dans pas mal de nos communes, la rupture (déjà consommée) entre commissions spécifiques d'une part et administration municipale et populations, d'autre part. Cela aussi nous aurait épargné «la clochardisation» de certaines de nos villes et villages, et l'exercice de l'abus de pouvoir et de l'arbitaire de quelques présidents, car le citoyen voit de plus en plus sa patience «agoniser». Il est urgent, Messieurs, que certaines commissions, hormis leur bonne volonté et leur sens du devoir soient renouvelées, car plus cela dure, plus le «legs» sera lourd pour leurs sucesseurs, puisqu'il y aura d'ici là tellment de choses à défaire et à refaire que les futurs conseils élus ne verront jamais la lumière. Réflexe : vu l'état des lieux de certaines municipalités où la lenteur de l'exécution est reine, les promesses non tenues planent au quotidien, le refus de l'écoute des citoyens et le rejet catégorique de tout dialogue figurent toujours au menu, l'on est en droit de se demander comment réagir face à ces dérives si ce n'est par le lancement de «SOS» à l'autorité de tutelle. A bon entendeur salut et que nos droits ne soient pas revus à la baisse *(Sidi Bou Saïd)