Par Abdelhamid GMATI Lors de sa dernière visite dans notre pays, le cheikh Salah Abdallah Kamel, président de la Chambre islamique de l'industrie et du commerce et président de la Chambre de Jeddah pour le commerce et l'industrie, avait proposé la création d'une société de perfectionnement et de recrutement des compétences humaines tunisiennes. Ce afin d'aider à combattre le chômage. Ce projet vient s'ajouter à plusieurs autres actions ayant pour but de perfectionner nos chômeurs, qu'ils soient diplômés ou pas. C'est que, un diplôme n'implique pas automatiquement la compétence; de plus les emplois, à notre époque, requièrent certains savoirs technologiques. D'où toutes ces actions d'apprentissage, de formation ou de perfectionnement. Et ce dans tous les domaines. Exemples : – Les 18 et 19 septembre derniers, le Tribunal administratif organisait un deuxième cycle de formation au profit de 40 magistrats dans le domaine du litige électoral. Cette formation entrait dans le cadre d'un programme de perfectionnement avant les élections pour l'Assemblée constituante du 23 octobre. – Le deuxième cycle du projet «Drouce» pour la promotion des droits sociaux et de la citoyenneté en Tunisie a démarré samedi 10 mars à Tunis. Le projet, financé par l'Union européenne (UE), vise à renforcer les capacités de la centrale syndicale dans le domaine des droits sociaux et de la citoyenneté à travers la mise en place d'une stratégie de dialogue civil. – Dans le cadre d'une coopération bilatérale entre l'Ecole normale supérieure de Tunis et l'Ecole normale supérieure de Lyon, vingt étudiants de l'Ecole normale supérieure de Tunis s'apprêtent se rendre en France pour un stage pédagogique et scientifique. Ce stage aura lieu du 18 mars au 1er avril 2012 au sein de l'école lyonnaise . – Le Centre d'information, de formation, d'études et de documentation sur les associations Ifeda organise, du 15 au 17 mars, une session de formation sur le thème : «Jeunes et TIC (technologies de l'information et de la communication), création de sites web participatifs web 2.0» au profit des associations actives dans le domaine de la jeunesse. Mais cette «fièvre» de l'apprentissage, qui s'est déclarée avec la Révolution, ne touche pas seulement les jeunes et moins jeunes étudiants, ou chômeurs; elle semble s'étendre à d'autres catégories, y compris nos nouveaux dirigeants. Ainsi, lors de la récente visite effectuée au Koweït, par le président de notre Constituante, un responsable parlementaire koweïtien a déclaré au micro de la télévision nationale : «Nos cœurs sont ouverts à nos frères Tunisiens. Nous promettons de préparer leurs parlementaires, de les perfectionner et de les aider à mettre en place une législation qui combattra la corruption. Nous assisterons les frères Tunisiens à construire une nouvelle image, loin de l'ancienne image lugubre qu'avait la Tunisie sous l'ancien régime». Nos élus vont donc pouvoir profiter de l'expérience démocratique de ce pays du Golfe. Nous voilà tranquillisés. La jeune fille de 25 ans, qui a été décorée par le président de la République, pour avoir voulu empêcher un salafiste de souiller le drapeau national, a été honorée par tous. Après la cérémonie à Carthage, elle devait se rendre au Premier ministère à La Kasbah. Elle n'y a pas été. Cela créa un certain émoi et plusieurs interprétations : boycotterait-elle le Premier ministre ? Renseignement pris, il s'est avéré que la jeune fille n'avait pas été informée à temps de cette invitation. Explication confirmée par les services du Premier ministère qui invoquent un «manque de coordination». On savait que nos nouveaux ministres manquent d'expérience et sont novices dans leurs nouvelles fonctions, mais on pensait que la multitude de conseillers étaient là pour pallier les lacunes. Mais il ne faut pas s'en faire : deux de nos ministres se rendent au Canada où ils iront à l'Université de Colombie britannique «qui a une expertise assez profonde dans le domaine de bâtir les capacités, la formation de leaders et de la gouvernance. Notre faculté et ses partenaires de par le monde ont une longue expérience de soutien aux réformes gouvernementales, institutionnelles et universitaires», indique un professeur d'origine tunisienne, qui est à l'origine de cette visite. Nous voilà encore plus tranquillisés : notre gouvernement veut se perfectionner en matière de gouvernance. Espérons qu'il commencera à agir. En observant tout cela, on a envie d'aller aussi en apprentissage. Mais alors ? Comment se fait-il que l'Etat continue à assurer ses services et que la Tunisie fait face à ses difficultés ?