• Syphax Airlines : bientôt le décollage • La Siape sera délocalisée • Projet d'un troisième hôpital universitaire Un vendredi chargé d'activités présidentielles tous azimuts à Sfax. La visite du président de la République, M. Mohamed Moncef Marzouki, effectuée hier au gouvernorat de Sfax, lui a permis de connaître de près les différents aspects du développement social et économique de la région mais aussi d'écouter les préoccupations des investisseurs, des hommes d'affaires, des médecins universitaires, des partenaires sociaux et des différentes composantes de la société civile. «Foncez, allez de l'avant pour concrétiser vos projets et s'il faut observez un sit-in devant le siège du ministère de l'Industrie et du Commerce pour l'obliger à assouplir davantage les procédures administratives et améliorer le climat d'affaires et d'investissement» a souligné le président de la République lors de la rencontre qu'il a eue avec les hommes d'affaires et les investisseurs au siège du gouvernorat de Sfax. Il a ajouté que cette période transitoire est marquée, entre autres, par un handicap majeur, à savoir une administration bureaucratique qui handicape la création de projets et freine les investissements, qu'ils soient nationaux ou étrangers. Evoquant la centralisation des pouvoirs à Tunis, le chef de l'Etat a précisé qu'elle nuit non seulement aux différentes régions du pays mais aussi à l'ensemble de l'économie nationale. C'est le cas de la deuxième ville du pays, a-t-il précisé, qui a toujours souffert de la marginalisation politique et économique. Optimiste quant à l'avenir politique et économique du pays, le président de la République a signalé la grande volonté internationale de soutenir la Tunisie en cette période difficile en faveur d'une stabilité politique et une prospérité économique. De leur côté, les hommes d'affaires de la région ont appelé le gouvernement à améliorer davantage le climat des affaires dans la région en la dotant d'une infrastructure de base moderne et performante à même de stimuler les investissements et la création d'emplois. Ils ont appelé dans ce contexte à bien aménager certaines zones industrielles très mal exploitées et à créer d'autres qui répondent aux normes internationales. Les hommes d'affaires de Sfax ont évoqué également la question de l'interdiction de voyage de près de 400 hommes d'affaires, appelant à ouvrir une nouvelle page de réconciliation nationale. Toujours dans le cadre de cette rencontre avec les hommes d'affaires de la région, un exposé a été présenté au chef de l'Etat portant sur les différents aspects de la vie économique et sociale de la région de Sfax. Intitulé «Sfax, locomotive du développement régional», cet exposé a détaillé les grands problèmes relatifs aux secteurs de la santé, de l'agriculture, du transport, de la recherche scientifique et de l'investissement. Le même exposé a donné un aperçu sur les projets proposés dans le cadre des journées d'investissement, organisées en septembre dernier à Sfax. Parmi ces projets figure celui relatif au remplacement de l'usine Siape par une entité d'industrie automobile non polluante et offrant 40 mille postes d'emploi. L'Ugtt, l'Utica et la Conect Toujours au siège du gouvernorat, le chef de l'Etat a eu des réunions, à hui clos, avec le secrétaire général de l'Union régionale du travail à Sfax, le président de l'Union régionale du commerce et de l'industrie à Sfax et avec le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie. Ces réunions ont permis d'évoquer les préoccupations des différents partenaires sociaux mais ils ont soulevé le mécontentement de certains membres de la Constituante et de journalistes qui n'y ont pas assisté. Par ailleurs, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat de Sfax pour exprimer leurs requêtes relatives essentiellement à leur droit à l'emploi et à la dignité. Empêchés de rencontrer le président de la République, ces derniers ont eu quelques altercations avec les forces de sécurité. Le même scénario s'est reproduit devant la faculté de médecine de Sfax où le président de la République a donné une conférence portant sur la santé. Un grand nombre de journalistes a été interdit d'entrer dans la faculté et d'accomplir leur mission. Après plusieurs tentatives de convaincre les unités sécuritaires de leur permettre de couvrir cette activité présidentielle, les journalistes ont décidé de se retirer, frustrés. En revanche, deux journalistes uniquement ont été autorisés à franchir la porte de la faculté après une attente de près d'une heure. A l'amphi, le docteur a rencontré ses étudiants. Des moments forts de nostalgie qui ont permis au chef de l'Etat de renouer avec « sa jeunesse» lorsqu'il était professeur universitaire durant les années quatre-vingt. C'est ainsi qu'il a présenté une conférence académique devant un monde qui ne lui est pas étranger : étudiants, professeur universitaires et chercheurs. C'était également une occasion pour les professionnels du secteur, invités à cette conférence de poser les vrais problèmes du secteur de la santé dans la région de Sfax. Ces derniers ont appelé au renforcement des équipements des deux hôpitaux universitaires de la région qui ne répondent plus aux demandes sans cesse croissantes de prestations sanitaires au profit non seulement de la région de Sfax mais aussi au sud du pays. Ainsi, il est temps, de l'avis de certains professeurs de la faculté de médecine de Sfax, de créer un troisième hôpital universitaire dans les plus bref délais. D'autres ont appelé à la nécessité absolue de fermer la Siape qui a, durant des années, empoisonné la vie dans la région à cause d'une pollution étouffante. La réponse du chef de l'Etat a été claire : la Siape sera délocalisée, le troisième hôpital universitaire sera bâti mais il n'y aura pas de faculté de médecine libre. Le président de la République a entamé sa visite à Sfax en se rendant à l'aéroport international de Sfax – Thyna. Un aéroport en quête de positionnement mais aussi de rentabilité économique. Cette visite a été l'occasion pour le chef de l'Etat de donner le coup d'envoi des activités d'une nouvelle société aéronautique basée à l'aéroport de Sfax, Syphax Airlines, dont le premier vol est prévu pour la fin du mois en cours. Accompagné du ministre du Transport, M. Abdelkarim Harouni, le Chef de l'Etat a pu se faire une idée sur les équipements de cette société présentée par son président-directeur général, M. Mohamed Frikha. Le président de la République a été convié à monter à bord des deux avions Airbus qui ont atterri jeudi dernier à l'aéroport international Sfax – Thyna. La société compte également acquérir deux autres avions dans les mois à venir. Son P.d.g a souligné que la création de cette société s'inscrit dans une stratégie claire : donner une impulsion aux activités de l'aéroport de Sfax mais aussi servir les hommes d'affaires et les voyageurs de la région en matière de transport aérien. Cette société, qui a déjà engagé cent cinquante employés dont cent cadres, compte réaliser un projet technologique d'envergure internationale en collaboration avec Airbus et Lufthansa.