Le 8 février dernier Marie-Thérèse, 68 ans, a quitté Montpellier, au Sud de la France, pour rallier Dakar, capitale du Sénégal, à bord d'un vol de la Royal Air Maroc (RAM). Elle a fait le déplacement pour se recueillir sur la tombe de son fils, décédé un an plus tôt. Elle n'a pas pu réaliser son voeu, elle a perdu la vie durant le vol, sans assistance du personnel naviguant, soutient sa fille. Cette dernière a trainé la compagnie aérienne devant la justice française. La fille de la sexagénaire accuse la RAM de «négligences» qui auraient conduit au décès de sa maman, d'après le journal Le Parisien, qui relate le drame. Marie-Thérèse, qui était affectée par des palpitations, était suivie depuis plusieurs semaines par un holter qui enregistre ses mouvements cardiaques... Sa fille, qui n'ignore rien de ses ennuis de santé et qui est consciente de la lourdeur d'une escale durant son vol, avait réservé une assistance voyageur à l'aéroport de Casablanca. Mais voilà, l'assistance n'est jamais venue. Alors Marie-Thérèse a dû trimballer seule son sac à main et sa valise durant cette escale. Elle s'est «essoufflée, épuisée, regardant le sol et marchant avec difficulté». Elle parvient péniblement à s'installer dans son vol pour Dakar. Elle prend place dans l'avion, ferme les yeux et ne bouge pas durant plusieurs minutes. Inquiets ses voisins alertent le personnel naviguant. Ils ont même protesté au moment du décollage de l'avion. Le personnel de bord a fini par apporter un oxymètre de pouls, après il a conclu qu'il n'y avait rien d'anormal. Mais après 45 minutes de vol toujours aucun signe de vie de Marie-Thérèse. Dans l'assignation de la compagnie devant le tribunal judiciaire de Paris il est mentionné que l'équipage n'aurait pas bougé d'un iota. Face à l'inertie du personnel de la RAM un médecin parmi les passagers a pris une bouteille d'oxygène et un masque pour les placer sur le visage de Marie-Thérèse. Pas de buée et la main de la dame était déjà «froide et raide», toujours d'après le quotidien parisien. Les sapeurs-pompiers de Dakar ont constaté à l'arrivée le décès de Marie-Thérèse. «Elle est restée là. Elle était en détresse, mais l'équipage de l'avion n'a rien fait. Elle est morte là, seule, ignorée, sous les yeux de tous», accuse Marie Diop. Elle a porté contre la compagnie au civil. L'assignation déposée par son avocat dit que la mort est directement «liée à la négligence de la part du personnel navigant qui a non seulement ignoré les différentes alertes émises pendant le vol concernant l'état de santé de leur passagère, mais a de surcroît manqué d'exercer les gestes de premiers secours auxquels il est pourtant formé». Maître Thierry Mazoyer, contacté par le journal, confirme qu'«une procédure est en cours» et qu'«un jugement sera rendu d'ici la fin de l'année» sur ce dossier dans lequel son client, la RAM, «conteste toute responsabilité». La victime, déjà grand-mère de 3 petits-enfants, n'aura pas le bonheur de faire la connaissance de sa quatrième petite fille qui porte son prénom en hommage.
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